Trois ans jour pour jour après une rencontre face aux Bohémians de Prague (0-0), le FC Nantes retrouvait le stade Moreau-Desfarges de La Baule, avec seulement 4 rescapés de cette époque (Landreau, Savinaud, Toulalan, Pujol). Cetto, N'Zigou étaient là il y a trois ans pas Da Rocha. Depuis leur précédente rencontre à La Baule face à Rennes (1-2) le 3 septembre 2004, les organisateurs Baulois ont amélioré leur organisation : les journalistes peuvent travailler correctement, puisqu'ils sont sur une plate-forme surélevée derrière le banc nantais et les buvettes ne sont plus sous ces charmants chapiteaux qui cachaient la vue de la pelouse à de nombreux spectateurs. Par contre, l'aire de jeu bien que dotée d'une bonne pelouse, reste toujours aussi étroite.
Toulalan 100% Nantais, c'est définitif.
Peu avant la rencontre, lors d'un point presse organisé en l'honneur de la présence de Japhet N'Doram et Rudi Roussillon, on apprend que Jérémy Toulalan sera Nantais cette saison et que c'est définitif. Excellent nouvelle tant attendue par les supporters et énorme bon point à mettre à l'actif du nouveau PDG du FCNA. Il en profite d'ailleurs pour continuer de parler pourcentage (100% pour Toulalan, 90% pour Oliech) et faire part de son optimisme quant à la venue du jeune attaquant kenyan Dennis Oliech. L'échéance est toutefois sans cesse repoussée. Cette fois la conclusion est annoncée pour la fin de la semaine. L'arrivée d'un jeune joueur qui fait ses premiers pas en Europe et qui ne parle pas un mot de Français n'est évidemment pas sans risque.
N'Doram s'occupera de mettre en place une cellule recrutement
De son coté Japhet N'Doram qui a pris de l'épaisseur depuis qu'il a quitté les terrains, avoue revenir avec plaisir sur les bords de l'Erdre. Il est là essentiellement en tant qu'observateur puisqu'il est toujours sous contrat avec l'AS Monaco. Il attendra le 31 août pour prendre ses fonctions et mettre en place la cellule de recrutement que nous déclarions absolument nécessaire. Evidemment cette décision tardive, à la fin de la période des transferts, n'est pas le moindre des paradoxes résultant de la réorganisation préparée dans la précipitation le 28 juin dernier.
10 bonnes minutes et puis plus rien.
Si on s'attarde à ce point sur ce qui s'est déroulé en marge de cette rencontre face aux vice-champions roumains, c'est que les Nantais ont beaucoup déçu. Les manques sont criants mais les circonstances atténuantes sont nombreuses. Ça n'est que la deuxième rencontre amicale et on se gardera donc d'en tirer des enseignements hâtifs ou définitifs. Il n'empêche que les interrogations sont légions et les inquiétudes loin d'être atténuées. On aimerait ainsi ne se souvenir que des 10 premières minutes. Durant ce cours laps de temps, le nouveau Nantes était là. Il y avait le soucis de percuter les lignes adverses. L'engagement et l'envie de bien faire faisaient plaisir à voir d'autant que les enchaînements étaient rapides et précis. La défense roumaine était régulièrement prise en défaut sur les cotés ou dans l'axe, mais la finition n'était pas au rendez-vous.
Le Dinamo maîtrise l'art du contre.
Un contre rondement mené à droite par la « mobylette » Florin Bratu, constituait déjà une première alerte. La seconde offensive en trois passes fit mouche. Trop rapidement, comme le FC Tirol une semaine plus tôt, le Dinamo menait déjà 1 à 0. Mais puisque les Nantais avaient su inverser la tendance en Autriche, on voulait rester optimiste. Pourtant le ressort était cassé. Comme sur le but, la formation nantaise souffrait de déséquilibres. Au milieu tout d'abord où Savinaud et Dimitrijevic trop portés vers l'attaque, oubliaient des joueurs dans leur dos ou se faisaient éliminer trop facilement. Sur les cotés aussi, où les montées n'étaient pas bien compensées. Remonter le ballon était un jeu d'enfant pour les Roumains. Pourtant sur une offensive coté gauche, Signorino parvint tout de même à centrer avant que le ballon ne sorte. Mais ses partenaires de l'attaque n'y avaient pas cru, comme si le lourd souvenir de Viveros était encore dans leur mémoire. Les Roumains se dégagèrent intelligemment en profitant d'un coté gauche nantais déserté. Capoue et Guillon n'avaient pas jugé bon de compenser la montée de leur nouveau coéquipier. Bratu pu alors déborder et servir un partenaire qui trompa Landreau qui se livra sans doute un poil trop tôt.
Luigi Glombard métamorphosé.
La suite de cette mi-temps fut animée par quelques déboulés d'un Luigi Glombard métamorphosé physiologiquement. Malheureusement ses étonnantes percées ne furent pas concluent efficacement lors du dernier geste décisif. Dommage car Luigi fut l'une des rares satisfactions coté canari. Après que Da Rocha sorti sur blessure, preuve que les débats n'avaient parfois rien d'amicaux, l'arbitre siffla la mi-temps. Nantes était mené 2 buts à zéro.
Une deuxième mi-temps à oublier.
Comme prévu, Serge Le Dizet remodela totalement son équipe qui ressemblait de plus en plus à une formation de CFA, notamment avec l'apport d'El Mourabet et Das Neves appelés de dernières minute dans le groupe, pour compenser les absences de Norbert, Cetto et Denis Stinat, promis à un essai à Bastia en fin de semaine. On ne retiendra rien de positif de cette seconde période hachée par les remplacements. Trop d'approximations et de précipitation devant, trop de timidité et de fébrilité ailleurs. Une mi-temps tranquillement gérée par les Roumains et à oublier coté canaris, si ce n'est pour sourire de cet involontaire une-deux entre Thicot et le poteau droit des buts gardés par Heurtebis.
Attention à ne pas recommencer à douter
Les Nantais remettront le couvert samedi à Quimper face au Stade Brestois. L'adversaire sera moins coriace, mais les Jaunes sont déjà très diminués par les blessures, puisque Da Rocha et Keseru sont sur le flanc. Serge Le Dizet ne prendra sans doute pas le risque non plus d'aligner ses internationaux rentrés tardivement de vacances. Dans ces conditions, on se demande déjà si cette troisième rencontre amicale ne risque pas d'atteindre le moral des troupes en cas de nouvelle désillusion, car l'équipe alignée par Serge Le Dizet sera bien loin de celle qui devrait débuter le championnat dans deux semaines, du moins on l'espère…
Frédéric Porcher, le 15 juillet 2005
A La Baule, stade Moreau-Desfarges, 19 heures
FC Nantes / Dinamo Bucarest : 0 - 2 (0-2)
Terrain : Bon
Temps : Ensoleillé et chaud
Spectateurs : 3000 (environ)
Arbitre : M. Guillard
Buts :
Niculescu (11e), Munteanu (36e)
Avertissements :
Tamas (21e), Daouda (30e), Margaritescu (84e), Moti (88e)
FC Nantes
1ère mi-temps
Landreau - Drouin, Delhommeau, Guillon, Signorino - Savinaud, Dimitrijevic, Da Rocha (Bocundji Ca, 38'), Capoue - Glombard, Keserü.
2e mi-temps
Heurtebis - Leray, Drouin (El Mourabet, 67'), Thicot, Signorino (Das Neves, 67') - Bocundji Ca, Savinaud (Guillon, 69'), Dimitrijevic (Toulalan, 67'), Capoue (Glombard, 67') - Pujol, Bouguerra.
La rencontre sur le forum >>>
|