L'assemblée générale de la SASP du FC Nantes prévue ce vendredi a été reportée. Il est vrai que la Socpresse a actuellement d'autres dossiers brûlants sur le gaz, à commencer par les remous provoquée par l'arrivée à « L'Express » de Rudi Roussillon. Ce dernier, présenté il y a huit jours comme le futur homme fort du FC Nantes, du moins celui qui était chargé de régler le problème Gripond, a donc changé de front, celui des Canaris ne s'étant pas enflammé.
Grève à L'Express
Serge Dassault l'a nommé cette semaine président du conseil de surveillance de «L'Express ». Les journalistes n'ont pas apprécié : ils se sont mis en grève en demandant à leur principal actionnaire, M. Serge donc, de nouvelles propositions, susceptibles de leur garantir l'indépendance éditoriale de l'hebdomadaire. Ils considèrent que celle-ci risque fort de se détériorer dès lors que le conseil de surveillance n'est plus présidé par une personne indépendante.
Plus d'indépendance
C'est la première fois depuis très longtemps que les journalistes de l'Express déclenchent un conflit de cet ordre. Il faut savoir que ce magazine, créé au début des années 1950 par Jean-Jacques Servan-Schreiber et Françoise Giroux, fut pendant deux décennies l'un des fleurons de la presse française et de son indépendance. A la fois original et d'un ton pertinent, Il était en quelque sorte, pour la presse magazine, ce que fut le FC Nantes d'Arribas et de Suaudeau au football.
Sa réputation s'est considérablement étiolée depuis, il s'est vendu et revendu plusieurs fois, et le voici donc aux prises avec des avatars comparables à ceux du FCN. Faut-il s'en étonner ? Rudi Roussillon, lui, insiste sur le fait que le conseil de surveillance doit être présidé par un délégué de Dassault, « comme toutes les composantes du groupe ».
« Il aurait été frustrant »
Comme le FC Nantes donc. Mais revenons au football justement et à cette assemblée générale qui a été reportée, précise un communiqué, « en raison de la modification de l'ordre du jour » et de l'obligation légale qui en découle d'avertir tous les administrateurs (rappelons que la Socpresse possède 95% des actions). Ce qui semble signifier que le prochain ordre du jour ne se bornera pas à comporter l'arrêt des comptes, comme l'indiquait celui de vendredi. On peut penser qu'il s'agit d'une bonne nouvelle et nous avons demandé à Alain Florès quels sentiments lui inspirent cette décision. « Cela me paraît effectivement un bon signe, répond-il. Il aurait été frustrant pour nous que cette AG se borne à arrêter les comptes et à annoncer qu'il existe un projet de reprise, sans l'examiner en profondeur, parce que ce n'était pas inscrit à l'ordre du jour. Maintenant, nous pouvons penser que l'AG, quand elle se tiendra, évoquera de façon précise notre projet, qu'elle l'étudiera et qu'elle s'orientera vers une décision claire et nette ».
L'assemblée générale se tiendra dans un délai minimum de 15 jours.
B.V.
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