Il n’y aura pas de morts
Rassurons pourtant les amateurs de sensationnel et d’affirmations
qui se voudraient définitives, il n’y aura
pas, sauf accident, de mort samedi soir à la Beaujoire.
Même parmi les vaincus. Il faut aller en Amérique
du Sud pour retrouver des exemples de perdants ayant payé
de leur vie un revers enduré sur un stade, en Colombie
par exemple. A Nantes, on n’en est pas encore là.
Quant au « défense de perdre », on est
désolé mais la défaite constitue toujours
une conclusion possible dans un match, il n’y a que
les dirigeants qui n’ont jamais vu un ballon que de
très loin pour prétendre et croire le contraire.
Les entraîneurs qui professent qu’il est interdit
de perdre, il y en a, ce qui d’ailleurs ne les empêche
pas d’être battus comme les autres, sont davantage
des adeptes de la méthode Coué, laquelle en
football mène souvent moins loin que les préceptes
de Jean-Claude Suaudeau.
Il restera 9 matches
L’affirmation ce soir ou jamais n’est pas davantage
d’actualité. Car après la rencontre
face à Caen, il restera encore 9 journées
et donc autant de possibilités de se rapprocher de
la barre des 40 points fixés par Serge Le Dizet.
On croit d’ailleurs qu’il est préférable
d’en posséder 41 pour éviter toute mauvaise
surprise. Guy Roux, la prudence faite homme, parle même
de 42 points. Mais c’est le genre de pronostics où
aucune certitude n’est acquise à l’avance
: en 2003 Ajaccio s’est ainsi sauvé avec 39
points. Il ne sert à rien de verser, surtout à
l’avance, dans le catastrophisme. Une défaite
ne sera pas irréparable, une victoire ne sera pas
non plus définitivement salvatrice.
Dernière chance à répétition
Tenez début octobre, la presse alsacienne avait titré
avant le match Strasbourg – Nantes : « La dernière
chance ». Et Strasbourg avait perdu. Ce qui ne l’empêche
pas d’avoir encore aujourd’hui ses chances de
maintien. Autant que Nantes d’ailleurs, les deux clubs
comptant 30 points. Et pourtant combien de fois a-t-il,
depuis, perdu sa dernière chance ?
« La dernière chance », Nantes l’a
jouée une fois, en 2000, sur le terrain du Havre.
Là, c’est vrai, une défaite aurait été
synonyme de descente. Aujourd’hui, la situation n’est
pas aussi brutale. Même si Nantes ne gagne pas il
ne sera pas relégable. Il est donc inutile d’avancer
la guillotine et de faire monter une pression qui ne peut
être que préjudiciable. Il faut jouer, c’est
tout. Et c’est déjà beaucoup. Etant
entendu qu’il sera tout de même préférable,
comme toujours, de s’imposer. Plus vite, Nantes atteindra
les 39, 40 ou 41 points, plus sûr il sera d’éviter
un match véritablement couperet, par exemple le 28
mai lors de la réception de Metz pour la dernière
journée. Autant, c‘est vrai, ne pas en arriver
là. Mais de grâce, laissons pour l’heure
un minimum de répit à Serge Le Dizet et ses
joueurs.
B.V.
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