Une dernière carte pour se sauver avant la dernière journée
Le FC Nantes ne se réduit pas à un staff technique et un groupe de joueurs professionnels. Sans eux pourtant, sans leur présence parmi l'élite, le club, son école, ses composantes administratives, seraient menacés. Si la catastrophe devait arriver, combien d'anciens joueurs reviendraient au premier plan pour pleurer ou s'indigner du sort du club de leur cœur. On ne les a pourtant pas entendu cette semaine. Mais peut-être attendaient-ils d'être sollicités. A trop s'habituer à l'élite, on oublie parfois de voir quand vient le danger et il n'est plus temps de répéter d'où il est venu. Serge Le Dizet l'a pourtant martelé maintes fois depuis qu'il a repris l'équipe en main : « ça se jouera sans doute lors du dernier match contre Metz ». Or Nantes joue sans doute demain sa dernière carte pour qu'il en soit autrement.
Le souvenir du Havre.
Lorsque lors de la saison 1999-2000 le FC Nantes joue sa survie au Havre, il y a un véritable engouement populaire. Près de 2000 supporters font le déplacement. Les « administratifs » sont là aussi. Landreau déclare : « on doit aussi se sauver pour eux ». Il a raison. Nantes doit se sauver pour ses supporters et pour toutes les personnes qui oeuvrent pour que les joueurs puissent pratiquer leur métier dans les meilleures conditions. Le FC Nantes, c'est un palmarès et c'est un record de longévité inégalé au plus haut niveau. Tout le monde s'accorde aussi pour dire que le football français a besoin de « l'école nantaise ».
Des encouragements plutôt que des Tifos.
Alors c'est le moment pour le public nantais de soutenir et de supporter ses joueurs, de montrer qu'il aime son club et qu'il ne veut pas le voir mourir. Il faut ranger les sifflets au placard, taire les rancœurs contre tel ou tel joueur. « On ne peut pas empêcher les joueurs de siffler, mais quand Keseru est sifflé, alors qu'il vient d'entrer en jeu et de manquer sa première passe, ça me dépasse ». Ce souvenir est encore cuisant dans la mémoire de Serge Le Dizet. Le public nantais doit désormais montrer qu'il peut aussi aider les joueurs à se surpasser. Evidemment, on pourrait aussi disserter sur l'évolution du spectacle proposé, sur les actions qui visent à pacifier le spectateur au détriment de la ferveur populaire. Il est clair qu'on perd un peu de l'essence du supporteur à vouloir trop développer l'esprit marchand « familial » autour du spectacle. Mais l'engouement, les clameurs, les chants repris c'est davantage de frissons que les gentils tifos. Les joueurs ont moins besoin de couleurs chamarrées dans les travées avant le match que d'encouragements nourris durant 90 minutes.
Car, ne nous y trompons pas, une descente en Ligue 2 serait catastrophique. Evidemment, la réception de Lille ne constitue pas un match couperet. Nantes a encore le droit à l'erreur. S'il ne lui manque que trois points, ce qui reste à prouver puisqu'on a longtemps cru que 40 seraient suffisants, il a alors 3 matchs « joker ». Mais jouer sa survie le dernier match aurait des conséquences insondables, sur la préparation de la prochaine saison. Car l'histoire ne se répète pas forcément, surtout quand les contextes sont différents. De cela, Serge Le Dizet en est parfaitement conscient. Il réclame un engouement de véritables supporters pour cet avant dernier match de la saison à La Beaujoire. Il a raison. Il le demande comme il faut. On aurait juste aimé que d'autres lui emboîtent
F.P.
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