Par Litteulced,
Ma Betterave,
Le mois dernier, j'avais accepté de te consacrer un chouilla de mon temps précieux pour que tu saisisses un peu à quel point notre Dizet est différent de tous les autres Dizet (non il n'y a pas de faute d'orthographe, le Dizet est par définition invariable, pas du genre à s'accorder avec n'importe qui n'importe quand). Tu as donc appris que son diplôme en Communication Suaudéenne le distinguait déjà notablement de ses congénères, c'est bien mais ne va pas t'imaginer que ce prestigieux diplôme qui confère Grandeur et Légitimité Canarienne est délivré à la va comme je te pousse à n'importe quel Dizet demandeur. Non, celui-ci se mérite et ne s'obtient qu'à force de sacrifices et de litres de sueur versés quotidiennement. Mais voyons plutôt quels sont les cinq commandements nécessaires à l'obtention de la Licence Suaudéenne.
La tronche invariablement tu tireras
C'est peut-être sur ce point précis que l'apprenti Dizet doit le plus travailler. Il lui est en effet arrivé d'esquisser quelques pas de danse pour le moins malvenus lors du dénouement heureux de cette saison. Nous l'avons également aperçu à plusieurs reprises sauter inélégamment de son banc pour festoyer de manière inappropriée un but nantais. Il s'agit là d'erreurs de débutant, le stoïcisme étant la condition sine qua non d'un bon apprentissage Suaudéen.
Doit absolument reprendre les bases : 7/20
De toujours râler tu n'oublieras pas
Là encore il y a du boulot. Le petit Serge avait pourtant bien commencé son apprentissage, stigmatisant l'état déplorable du groupe à son arrivée. S'en est cependant suivi une longue période d'optimisme indécrottablement affiché, bafouant par là-même les principes les plus élémentaires de la philosophie Suaudéenne. Notons toutefois que l'élève Dizet s'est sensiblement rattrapé sur la fin de l'exercice, râlant sans complexe contre des sochaliens un peu trop combatifs à son goût.
Travailler la constance dans l'effort : 11/20
Du jeu une obsession tu feras
C'est incontestablement le point fort de notre homme. Le principe est à la fois simple et complexe dans son exécution. Simple car il s'agit tout bonnement de mettre le jeu au centre des priorités de l'équipe, l'idée n'a rien de compliqué, la réalisation le sera autrement plus. Complexe car il va également s'agir pour notre apprenti de placer le jeu au centre de son discours. Et là, il faut bien avouer que l'exercice a pu parfois tourner à la farce. Au point que l'on eût aimé qu'un journaliste demande à notre homme quel papier toilette il utilisait, on ne pariera pas qu'il n'aurait pas répondu ”On s'en sortira par le jeu“.
Bref, l'idée est parfaitement assimilée mais notre Sergio doit maintenant apprendre à diversifier son expression.
Bonne maîtrise de la langue, attention aux répétitions : 15/20
Constant dans le râlage tu seras
Le bonhomme a beaucoup progressé depuis sa prise de fonction hésitante dans ce domaine, avec pour point d'orgue le râlage contre Faé en fin de saison. Malgré tout, le jeune technicien a montré ses lacunes en félicitant imprudemment ses joueurs à de nombreuses reprises. Si l'on se souvient des étripages publics du Maître Suaudeau, même après de convaincantes victoires, le contraste est saisissant et la marge de progression conséquente.
Des possibilités mais manque de rigueur : 10/20
Sur les journalistes systématiquement tu taperas
Bien entendu le Maître avait placé la barre très haut. Qui n'a pas assisté aux démolitions jouissives d'un Praud déliquescent n'a qu'une vague idée de ce que cet exercice de haute voltige recèle de potentiel comique. De timides “Je vous dit depuis le début que ça se jouera sur le dernier match” montrent bien que le jeune Dizet est conscient de son devoir mais l'ironie et le lynchage demandent un peu plus de pratique encore.
L'élève Dizet met de la bonne volonté : 12/20
En référence à la rubrique «
Le foot expliqué à ma femme », présente
dans le mensuel Les
Cahiers du Football.
Précédente explication : Le Dizet expliqué à ma femme (1)
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