Les temps
changent...
Depuis quelques temps (depuis le limogeage de Denoueix pour
être précis) les choses ont bien changé
au sein du club. Au limogeage d’un formateur «
historique » du club a succédé celui d’Angel
Marcos, la mise en place d’une politique de recrutement
illisible cumulant atermoiement rédhibitoires et vision
à très court terme, d’obscures volontés
économiques permettant au PSG de faire ses courses
dans le magasin canari pour pas cher sans que ce soit théoriquement
la période des soldes.
Pour qui la passation de pouvoir
?
Enfin, l’âge officiel de la retraite pour Budzinsky
devrait permettre à Gripond de se séparer du
dernier des mohicans sans avoir l’air d’y toucher.
Avec le départ du directeur sportif c’est clairement
la fin d’une époque, le signal fort d’une
volonté de tourner la page. Tourner la page soit, mais
encore faudrait-il que l’on propose un projet cohérent
susceptible de faire avaler une pilule de plus en plus amer.
Et c’est bien là que le bât blesse. Car
de projet il n’y a point. Ou plutôt si. Il y en
a bien un, celui qui consisterait à faire du FCNA un
club « revendable » acceptable, sans avoir perdu
trop d’argent dans l'histoire. Là où l’affaire
semble se corser pour le président nantais c’est
que le sus-nommé directeur sportif n’a pas l’air
franchement décidé à quitter le navire
sans avoir son mot à dire. Ce qui revient, finalement,
à demander à son président de se positionner
clairement sur le sujet, ce qui sera toujours ça de
pris. Budzinsky ne dit d’ailleurs pas autre chose lorsqu’il
déplore, à mots de moins en moins couverts,
que l’on n’ait pas souhaité mettre en place
une politique de transition qui aurait permis à tout
le monde d’y trouver son compte. Etrange situation pour
un homme qui « fête » ses 40 ans de présence
au FCNA cette année.
Que reste-t-il de nos amours...
Bud’ c’est d’abord une fidélité
jamais démentie au club, même pendant les périodes
plus tourmentées comme le fut celle de Max Bouyer.
C’est aussi, et tout cela est évidemment lié,
le garant de la continuité de la mission impulsée
par José Arribas et défendue par Louis Fonteneau.
Il est bien entendu que l’ancienneté au sein
d’un club n’a jamais constitué pour autant
un blanc-seing. Il ne s’agit pas non plus de magnifier
le rôle de Budzinsky au sein du club et d’affirmer
que son travail fut exempt de tout reproche (Bjekovic, Olarticoechea,
Mazzoni, Kosecki ou encore Jakovljevic sont autant de souvenirs
cuisants pour n’importe quel amoureux du jeu), il fut
d’ailleurs encore récemment la cible privilégiée
des supporters qui lui reprochaient un recrutement pour le
moins douteux. Cependant, il faut considérablement
relativiser ces erreurs de casting dans la mesure où
le rôle de recruteur au FC Nantes n’est pas une
sinécure et constitue un poste sensiblement plus exposé
et dangereux qu’ailleurs. Sans (re)développer
un sujet mille fois rebattu, il faut bien reconnaître
la difficulté pour un « étranger »
de s’adapter au jeu nantais, notamment dans les postes
offensifs. C’est, en quelque sorte, le revers de la
médaille de la formation et du jeu « à
la nantaise ». On notera d’ailleurs un recrutement
beaucoup plus convaincant sur la durée dans les lignes
défensives, c’est-à-dire là où
la spécificité du jeu nantais est la moins prégnante
(Le Roux, Naybet, Vulic, Fabbri, Yepes…). Sans compter
que vous pouvez prendre le meilleur recruteur du monde, si
vous lui donner 1€10 pour recruter Drogba...
Pour conclure, ce n’est pas tant l’idée
de sauver le directeur sportif à tout prix qui (nous)
pose question, mais plutôt l’incompréhension
devant une décision qui cumule manque de projection
dans l’avenir sportif du club, volonté de se
débarrasser brutalement d’un homme d’influence
(pour mieux asseoir une autorité contestée ?),
une absence évidente de compréhension et de
clairvoyance quant à la culture et à la ligne
de conduite du club, etc. Encore une fois, il nous aurait
semblé totalement acceptable et logique de mettre en
place une transition sur deux ou trois ans, solution un temps
évoquée (et souhaitée par Budzinsky en
personne) puis abandonnée.
Finalement, si cette volonté de se débarrasser
de Budzinsky devait se confirmer, elle ne ferait que démontrer
à ceux qui en doutaient encore que le manque de projection
à long terme du président n’a d’égal
que le vide abyssal de sa connaissance du milieu footbalistique.
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