Alain Florès, où en est votre projet de reprise qui a souvent été évoqué ces derniers mois ?
Il avance bien et je peux vous dire que c'est un beau projet. Bon, il n'y a pas Abramovitch derrière moi mais si nous aboutissons nous aurons les moyens de rendre au FC Nantes tout son lustre et d'en faire un club européen.
Pourquoi ne communiquez vous pas plus souvent alors ?
Parce que dans les affaires, la confidentialité est primordiale. Certaines fuites se sont déjà produites et elles nous ont été sinon préjudiciables, du moins elles n'ont pas été très bien accueillies par certains de nos partenaires. Il a par exemple été avancé que le groupe Saputo était partie prenante du dossier et qu'il voulait, à partir de Nantes, prendre pied sur le marché européen. Or, c'est totalement faux. L'ennui est qu'une telle annonce peut avoir des répercussions sur la cotation de Saputo à la bourse américaine. La vérité est que nous sommes en rapports avec l'Impact de Montréal, club dont Saputo est l'un des principaux partenaires, et avec ce club nous avons un projet de partenariat à la fois économique et sportif, notamment au niveau du centre de formation. Mais en aucun cas, Saputo n'est candidat à l'acquisition du FC Nantes. Ce n'est pas l'acquéreur qui est derrière moi.
Qui est-ce alors ?
Je ne peux vraiment rien dire
C'est un groupe national ou régional ?
Toute fuite pourrait nuire au projet, comprenez-moi
Etes-vous en rapport avec Serge Dassault ?
Pas directement avec lui mais avec Rudi Roussillon, lequel était à Nantes samedi dernier.
Et les discussions avancent ?
Franchement, je crois en une issue favorable.
Oui mais quand ? Le temps presse
Je sais, mais une cession de cette sorte, aussi importante, ne se fait pas du jour au lendemain. Il y a l'aspect économique certes, mais également tout un domaine juridique qu'il convient d'étudier de près. Il s'agit d'un montage à la fois colossal et minutieux. Le groupe Dassault n'est pas entièrement mobilisé par le FC Nantes, il a d'autres entreprises à gérer. Et puis les interrogations sportives de ces toutes dernières semaines n'ont pas favorisé l'avancée du dossier.
Il doit tout de même exister une date à la quelle vous aimeriez avoir abouti ?
Si c'était fin juin, ce serait bien. Evidemment, il aurait mieux valu que l'opération s'effectue il y a quelques mois plutôt qu'en cette période, laquelle est charnière dans le football, mais nous n'y pouvons rien. Sinon le regretter. Nous sommes tributaires de notre interlocuteur.
D'ici fin juin, des joueurs peuvent partir ?
J'espère que non. Du moins parmi ceux que nous comptons conserver. Car par ailleurs il est bien évident que nous devrons nous séparer de plusieurs joueurs. Il y en a 30, c'est trop, surtout que certains n'ont pratiquement pas jouer.
Si Toulalan était transféré au cours des prochains jours ?
Ça , ce serait un coup dur
Disposerez-vous, après l'achat, d'une enveloppe pour le recrutement ?
Oui, tout est envisageable et il est clair que le club a besoin dans l'immédiat de quelques éléments nouveaux. Notre projet est sportivement ambitieux, il passera aussi, évidemment, par le retour à un style de jeu, le football à la nantaise.
Ne craignez-vous pas d'avoir des surprises au niveau de la trésorerie du club ?
Un audit sera effectué, comme cela se passe dans toute cession d'entreprise. Je sais que les comptes de 2004 étaient à peine équilibrés, ce qui peut paraître surprenant quand le budget atteint 60 millions d'euros. La presse a également évoqué un déficit de 4,5 millions d'euros mais il faut indiquer qu'il s'agit là de comptes prévisionnels et non d'un déficit effectivement constaté. Il faudra bien sûr étudier tout cela.
Bénéficiez-vous du soutien de Jean-Marc Ayrault ?
Je ne lui ai pas parlé. Mais il sait que je me suis occupé de la gestion du club de 1992 à 1999 et qu'à l'époque elle a été bien menée. D'autant qu'au départ nous avions une dette à effacer. En outre, durant cette période, l'équipe a conquis un titre de champion de France et disputé des coupes d'Europe. Je pense avoir réalisé mes preuves.
Comptez-vous conserver Robert Budzynski au poste de directeur sportif ?
Nous n'en sommes pas là ! Laissez-nous d'abord acheter le club, toute autre information serait prématurée et mal venue. D'ailleurs, les gens qui seront appelés à travailler avec nous l'apprendront de vive voix, pas dans la presse.
Et Jean-Luc Gripond ?
C'est un autre problème. Mais c'est à la Socpresse de le gérer, pas à nous
Il y aura des indemnités à verser
Certainement. Mais je le répète, c'est le problème de la Socpresse.
Accepteriez-vous également d'être soutenu par un actionnariat populaire, soutenu par exemple par d'anciens joueur et des supporters ?
Nous serons ouvert à tout. J'espère d'ailleurs qu'au niveau de l'actionnariat on trouvera des partenaires économiques régionaux.
L'assemblé générale tenue vendredi par la Socpresse sur le FC Nantes sera-t-elle décisive ?
Je l'ignore. C'est une assemblée générale qui doit arrêter les comptes , je ne sais rien d'autre.
Recueilli par B.V, mercredi 1er juin..
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