L’attente
devenait inquiétante.
Plus les heures passaient plus cela devenait inquiétant.
Malgré l’entrevue Gripond-Le Dizet de vendredi
dernier, rien n’avait vraiment filtré depuis
4 jours du coté de La Jonelière, hormis les
rumeurs farfelues de sanctions à l’encontre
de Mickaël Landreau, quand il ne s’agissait pas
de son départ précipité, ou le recrutement
de Christian Karembeu en tant que nouveau capitaine. On
se doutait déjà que Mickaël Landreau
avait goûté modérément la probité
toute relative, malgré des démentis de façade,
des deux ex-grognards du FC Nantes (Ziani, Karembeu) en
visite appuyée sur les bords de l’Erdre. Alors
l’immobilisme forcené semblait devoir se transformer
en bras de fer et on s’inquiétait de voir le
groupe partir lundi en stage aux Sables d’Olonne sous
le commandement de la paire désavouée Amisse-Marraud.
Cela paraissait irresponsable. Heureusement, un communiqué
lapidaire et impersonnel en fin de journée allait
mettre fin à cette perspective improbable. «
Le club retire la responsabilité de l’équipe
première à Loïc Amisse ».
Loïc Amisse a vraisemblablement démissionné.
Jean-Luc Gripond et Serge Le Dizet doivent s’exprimer
ce matin, avant le départ en stage. On espère
avoir des précisions sur cette nomination et sur
le retrait de Loïc Amisse. Car si « le club
a décidé », c’est bien le
Président du FC Nantes qui a choisi de se séparer
de son troisième entraîneur à l’heure
de « fêter » la date anniversaire du limogeage
de Raynald Denoueix, il y a trois ans. Jean-Luc Gripond
et Loïc Amisse sont tellement associés dans
la crise qu’il est probable qu’on nous parle
d’un commun accord sans plus de détails, alors
qu’il est vraisemblable que le désormais ex-coach
a donné sa démission en milieu de semaine
dernière. N’avait-il pas déclaré
ne pas envisager de quitter ses fonctions tant qu’il
sentirait son groupe derrière lui ?
Décision de la Socpresse : méfiance
!
Il s’agit donc d’une première victoire
de Landreau et ses coéquipiers. On attend avec impatience
que celle-ci soit complète avec le remplacement de
Jean-Luc Gripond. Il faudra attendre au plus tôt mardi
et une réunion exceptionnelle de Serge Dassault ou
ses représentants et des dirigeants de la Socpresse
pour en savoir plus. Autant on pressentait que Serge Le
Dizet était le mieux placé pour reprendre
le groupe pro, autant on reste par contre dans l’inconnue
concernant l’éventuel successeur de Jean-Luc
Gripond. Mais ne rêvons pas, nous avons tout à
craindre d’une décision émanant de personnes
soucieuses avant tout de gagner de l’argent et bien
peu au fait de la gestion particulière d’un
club comme le FC Nantes.
Première victoire de Landreau en attendant
celle des supporters.
Nous avions demandé ici le départ de Loïc
Amisse dès le lendemain de la défaite contre
Nice (le 5 décembre). Le temps qui s’est écoulé
depuis ne sera pas totalement perdu si l’équipe
dirigeante est sanctionnée comme il se doit, notamment
pour la faillite de la gestion de l’intersaison et
pour une communication irresponsable. Ce serait ainsi donner
entièrement raison à Mickaël Landreau
mais aussi aux supporters qui n’ont jamais cessé
de demander la démission de Jean-Luc Gripond depuis
le premier match de la saison à domicile. Les derniers
évènements donnent raison à leur ligne
de conduite inflexible malgré un écho brouillé
par certains débordements verbaux aussi regrettables
qu’inévitables. Nous avions souhaité
le départ de Loïc Amisse dès la défaite
face à Nice pour créer un choc psychologique
et commencer l’opération sauvetage en glanant
quelques points, tout en espérant prolonger l’aventure
en coupe de la Ligue. Un mois après, ce « choc
» ne se produira totalement qu’à la seule
condition du départ de l’actuel président
du FC Nantes.
Le changement était devenu nécessaire.
Angel Marcos, auquel Loïc Amisse avait succédé,
avait été contraint de laisser sa place, car
sous couvert de « laver son linge sale en famille
», les intrigues succédaient aux coups bas,
avec notamment quelques matchs lâchés par certains
joueurs, des scissions à l’intérieur
du groupe professionnel et quelques « planches soigneusement
savonnées », entre autre par David Marraud
et Loïc Amisse. Mickaël Landreau a eu le courage
de son coup d’éclat médiatique pour
que cesse enfin ce climat malsain et pesant qui gangrenait
les performances de l’équipe première
et de la réserve. Certains trouveront malsains d’accorder
tant de crédit à des joueurs « trop
gâtés », nous pensons au contraire avec
Mickaël Landreau, quand bien même il aurait d’autres
intérêts, que la survie essentielle du club
en L1 passait par là.
Jean-Luc Gripond pouvait s’éviter une
crise de cette ampleur.
Rappelons tout de même que Jean-Luc Gripond a eu par
deux fois la possibilité d’agir en fin stratège
et de s’éviter une crise qui devrait logiquement
le voir terminer prématurément son mandat
à la tête du club. Une première fois
lorsque Mickaël Landreau déclarait 10 jours
avant la sortie de son interview publiée par France
Football, qu’il s’exprimerait après Noël.
A l’époque, le Président pouvait encore
désamorcer cette bombe. Il n’a rien tenté
ou alors, il n’a pas su convaincre son capitaine.
Une seconde fois lorsqu’il laisse Loïc Amisse
prendre la décision d’une aventureuse mise
à pied de son capitaine dès la reprise de
l’entraînement. Il perdit alors une bonne occasion
d’isoler le gardien nantais et de s’éviter
cette réplique terrible et sans appel : « c’est
non seulement l’équipe mais tout le club qui
souhaite le départ du Président ».
Même si la manière ne plaira sans doute pas
à Serge Dassault, une telle déclaration ne
saurait le rendre insensible à l’ampleur de
la fracture qui règne depuis trop longtemps à
La Jonelière.
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