On ne peut évidemment
pas se réjouir de la manière dont Loïc
Amisse a été débarqué. L’homme
et le joueur emblématique méritaient une sortie
plus honorable. Mais c'est déjà du passé,
désormais les projecteurs sont tournés vers
ce qui va se décider aujourd’hui, lors de la
réunion du directoire de la Socpresse. L’avenir
du club est peut-être en jeu bien que la décision
principale : la nouvelle orientation sportive sous la houlette
de Serge Le Dizet, a déjà été
entérinée. Même si la forme n'a pas
rallié une totale adhésion, ce qui vient de
se passer à La Jonellière, était certainement
un mal pour un bien. Son prolongement à Paris vise
exclusivement à "recadrer" Mickaël
landreau alors que le principal responsable de la débâcle,
qui feint de l’oublier en chargeant encore son capitaine,
devrait être le plus sanctionné.
Ca n’est évidemment pas ce qui se dessine.
Serge Dassault a cependant jugé bon de convier Jean-Luc
Gripond a venir assister à cette réunion à
Paris. Le président du FC Nantes y croisera sans
doute Noël Couëdel, lequel avait décidé
d’oublier ses ambitions personnelles pour le club
depuis qu’on l’y a invité à la
suite de l’affaire Gillet et d’un audit rapide
mené cet été. Il avait au moins pour
lui d’avoir décelé l’atmosphère
malsaine qui régnait alors à La Jonelière.
Son témoignage ne sera certainement pas inutile.
On se dirige malgré tout vers une sanction financière
de façade à l’encontre de Mickaël
Landreau, jugé coupable de la mutinerie de mercredi,
alors qu’il serait plus judicieux de procéder
à l’analyse minutieuse du désastreux
bilan sportif sous le règne de Jean-Luc Gripond et
d’en tirer les conséquences qui s’imposent.
Car là aussi la sanction mériterait d’être
sans appel.
Si le Président du FC Nantes a tenu encore hier,
à pointer l’attitude inconvenante de son capitaine
en dénonçant une prise d’otage qui l’aurait
contraint à se séparer de son entraîneur
malgré sa promesse de lui accorder jusqu'à
fin janvier pour renverser la tendance, c’est surtout
pour se déresponsabiliser une fois de plus et éviter
de se voir opposer sa gestion calamiteuse qui est pourtant
le fond du débat.
Pourtant, selon toute vraisemblance, Jean-Luc Gripond sera
maintenu à son poste au moins jusqu’au mois
de juin. Les joueurs en ont semble-t-il déjà
pris leur partie. Ils sont en stage aux Sables d’Olonne
loin de ce qui va se décider dans les bureaux parisiens
de la Socpresse. Pour eux la donne a déjà
changé. Ils sont sous les ordres d’un nouveau
staff et commencent à apprendre une nouvelle façon
de travailler. Ils savent par ailleurs que Serge Le Dizet
a déjà imposé ses premiers choix à
Jean-Luc Gripond et qu’il s’est rallié
à la cause de Mickaël Landreau en le maintenant
au poste de capitaine. De quoi retrouver un peu de cohésion
et cesser de maugréer contre un Président
jugé incompétent par tous.
Après le maintien de Jean-Luc Gripond, le prochain
débat qui agitera le club sera sa mise en vente.
On sait que celle-ci est latente depuis un certain temps.
Les récents évènements pourraient pourtant
précipiter les tractations en cours, pour peu que
les acheteurs ne craignent pas trop de récupérer
un club en crise et encore susceptible de descendre en Ligue
2. De son coté, Serge Dassault serait certainement
très content de précipiter la vente d’une
branche jugée aussi malade que « folle »
et qui le met sur le devant de la scène, alors qu’il
a manifestement d’autres chats noirs à fouetter.
Pour résumer, le nouvel enjeu est : redresser rapidement
la situation sportive et assurer le maintien au plus tôt
pour parvenir à trouver un nouvel acquéreur
et par conséquent à se débarrasser
de Jean-Luc Gripond et d’un propriétaire dont
les intérêts n’ont jamais été
le rayonnement sportif. Les « Gripond démissions
» ne sont donc pas près de s’éteindre
du coté de la Tribune Loire, ils pourraient même
s’entonner en canon avec « Dassault dehors ».
|