Réaction d'un lecteur à l'article "Destins
Communs" :
En dehors du destin sportif et d'une chronologie similaire,
le parallèle s'arrête au virage historique
pris par les deux clubs. Lens entraîné par
la quête de Martel tente d'accrocher un statut de
grand club par l'apparat. Nantes entraîné par
l'étrange Monsieur Gripond tente d'imiter les grands
clubs par une gestion désordonnée.
Au delà de ça, il n'y a pas grand chose en
commun. Lens était doté d'un grand entraîneur
qui a bâti avec son président un milieu de
terrain cohérent mais tout neuf. Défensivement,
le large casting cachait une erreur avec Gillet qui a sans
doute été recruté sur vidéo
de l'année du titre. Surtout, Lens n'a pas réussi
l'exercice difficile auquel se heurtent le plus souvent
10 à 15 clubs par saison : composer un duo d'attaque
brillant et efficace.
Avec un effectif remanié à 80 % et une belle
assise de papier, Lens s'est progressivement embourbé
au classement. Pourtant les lensois se sont donné
du temps puisque Müller a reconduit match après
match son schéma. C'est ce fameux 4-4-2 en losange,
tant prisé aujourd'hui à Nantes, qui n'a pas
démontré une efficacité à la
hauteur des objectifs élevés que laissait
pressentir ce recrutement que tous les analystes qualifiaient
de malin. Bien sûr il y a eu le décevant repositionnement
de Carrière en "vrai" meneur de jeu, l'incapacité
à Diarra d'assumer seul la récupération.
Mais c'est surtout devant que la mayonnaise ne prenait pas.
Utaka n'a jamais confirmé sa superbe première
demi saison quant à Cousin, bien qu'auteur d'une
correcte fin de parcours au Mans, il n'a jamais vraiment
confirmé en L1.
Qu'a changé aujourd'hui le remplaçant de Müller
? En apparence, le système, dans le fond c'est surtout
les hommes avec la « placardisation » de Carrière
qui a eu pour effet la réhabilitation de Thomert
positionné de manière ultra-offensive côté
gauche ce qui sur le papier semble créer un déséquilibre
mais qui, dans les faits, permet à l'équipe
d'afficher un potentiel offensif supérieur.
Et Nantes dans tout ça ? Le club jaune a soldé
les fonds de tiroir de sa dernière génération
dorée. Contrairement au RC Lens, le type de recrutement
nantais constitue une nouveauté comme le faisait
remarquer justement Le Dizet dans France Foot. De plus,
à l'inverse de celui du RC Lens, le staff nantais
a attendu tout l'été pour avoir un effectif
au complet. Les filières les plus « tarabiscottées
» ont été privilégier sur les
bords de l'Erdre alors que les nordistes s'étaient
concentrés sur des joueurs déjà adaptés
aux joutes hexagonales.
Ainsi, comme cela semblait déjà vraisemblable
cet été, Nantes a peiné. Les recherches
d'Amisse sur le schéma et les compositions ont sans
doute renforcé à un moment donné les
errements des joueurs sur le terrain. Contrairement à
Lens qui a pu compté sur un groupe restreint en état
de fonctionnement, le FCN a véritablement chuté
à mesure que l'infirmerie se remplissait. A ce titre,
la balade du Savinaud illustre parfaitement cet état
de fait.
Le remplaçant d'Amisse fait le chemin inverse de
l'entraîneur lensois en tentant d'imposer un 4-4-2
avec un milieu en losange. Apparemment, la restructuration
de la ligne offensive semble quant à elle pallier
certains manques mais sans véritablement donner une
nouvelle ampleur à cette ligne dans la mesure où
elle reste très jeune : Diallo / Keseru, c'est à
peine 20
ans de moyenne d'âge.
L'avenir lui aussi n'aura sans aucun doute rien de parallèle.
A Lens, tous les scénarii sont ouverts devant un
Président dont l'omnipotence ne risque de cessé
qu'avec une relégation. A Nantes, les incertitudes
quant aux repreneurs devrait convier le président
présent honni à d'autres fonctions moins enviables.
A l'inverse, un scénario simple semble se dessiner
: liquidation des "actifs pourris" et poussée
inexorable d'une nouvelle génération que l'on
espère toujours meilleure !
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