La réponse de B.V. à
Jean-Michel Pinon.
Notre brève n’était qu’une brève,
c’est à dire qu’elle souhaitait informer
nos lecteurs sur la situation globale du FC Bourges en fonction
du match de Coupe Gambardella que les jeunes de ce club
vont disputer contre Nantes. Nous souhaitions simplement
annoncer que l’équipe des 18 ans du club berruyer
risquait d’avoir des difficultés à bien
préparer son match en fonction de l’incertitude
pesant sur l’avenir.
Il ne s’agissait donc en aucun cas d’un article
de fond, ni d’un procès à l’égard
de quiconque. Nos informations sont fiables, vous ne les
contredisez d’ailleurs pas, elles ne nous ont été
dictées par personne et surtout pas par des sources
disons « officielles ». Soyez assurés
de notre indépendance.
A propos du repreneur, vous ne contestez ni son existence
(à notre connaissance il s’agit de Claude Fousse)
ni de sa volte-face. Ce n’est pas la première
fois qu’un repreneur se manifeste ainsi, fait parler
de lui à bon compte (c’est de la publicité
gratuite) puis enclenche la marche arrière. Certains
industriels et hommes d’affaires sont même des
spécialistes du genre. Notez toutefois que nous n’écrivons
surtout pas et que nous n’insinuons même pas
que Claude Fousse appartienne à cette catégorie.
Il reste que nous ne connaissons pas de repreneurs vraiment
philanthropes, le temps des mécènes qui agissaient
uniquement pour l’amour du foot est depuis longtemps
révolu. Nous avions cité Jacky Lemée
uniquement parce que son nom est un peu connu dans le milieu
du foot, qu’il a joué à Angers quand
cette équipe était en D1 et rencontrait Nantes
et que son fils évolue à Orléans, dans
le même groupe que la réserve de Nantes. Vous
confirmez d’ailleurs qu’il était dans
le projet.
Nous n’avons pas dit que le déficit de 240.000
euros était le fait de l’équipe dirigeante
actuelle, nous avons simplement souligné qu’il
existe et qu’il a conduit le FCB à déposer
une nouvelle fois son bilan. Il n’y avait aucun dédain
dans l’annonce de cette somme, nous sommes conscients
qu’elle n’est pas grand chose par rapport aux
pertes de certains clubs professionnels, admettez cependant
qu’il soit nécessaire d’établir
un rapport entre son montant et le budget global du FCB
De toutes façons, nous ne dédaignons absolument
pas le football amateur. Nous savons même que Bourges
a connu de belles heures. Si nos souvenirs sont bons, le
FCB est la fusion (en 1966 pensons-nous) d’un patro,
le Foyer Saint-François, et d’un club laïc,
le Racing. Ils présentaient la particularité
d’évoluer dans des stades proches d’une
rivière (L’Ile d’Or pour le Foyer), à
côté des Prés Fichaux pour le Racing
et quand les défenseurs adverses défendaient
âprement un butin et dégageaient le plus loin
possible en cherchant à gagner du temps, il fallait
parfois jouer de l’épuisette pour récupérer
le ballon. L’enceinte du Racing s’appelait Delamare,
nous ne pensons pas nous tromper, et on y accédait
en franchissant un petit pont. Les derbys entre les deux
clubs étaient farouches, d’un côté
il y avait un certain Fontaine (André), genre défenseur
intraitable (dont le fils Lionel évolua à
l’Arago) et un ailier gauche, Broussaud, au caractère
irascible. Il y eut aussi Charles Ducasse, un ancien pro
de Valladolid, bon technicien et habile tireur de coups
francs. Dans l’autre camp, la famille Senut s’illustrait,
le solide Guy en défense, l’artiste Jean-Michel
en attaque. Jean-Michel Senut joua d’ailleurs ensuite
au FC Bourges qui accéda au CFA d’abord (un
an après sa création) puis, sous la férule
de Meerseman, au National, équivalent alors de la
2è division. On était au début des
années 1970 et un ancien Nantais, Robert Siatka,
était l’entraîneur. Le gardien était
René Donoyan et Robert Budzynski alla le chercher
pour qu’il vienne à Nantes où il devint
la doublure de Jean-Paul Bertrand-Demanes. Il a joué
plusieurs rencontres de D1.
Cela vous étonnera peut-être mais c’est
à l’occasion d’un match amical contre
Bourges que l’entraîneur nantais José
Arribas testa pour la première fois une nouvelle
formule défensive avec un libero et un stoppeur,
alors qu’auparavant Nantes jouait la couverture alternée.
Plus tard, un autre Berruyer, l’attaquant Jean-Michel
Bassi, vint tenter sa chance à Nantes. Il retourna
achever sa carrière au FCB.
Les routes des deux clubs se sont ensuite quelque peu éloignées,
Bourges ayant fait la navette entre la D2 et des divisions
inférieures où le ramenèrent des difficultés
financières qui furent tout de même bien des
erreurs de gestion. Nous n’avons cependant pas oublié
la victoire en 32è de finale de la Coupe de France
contre Bordeaux, 1-0 en 1991. En 16è de finale, le
Paris SG prit de justesse, 1-0, le meilleur sur le FCB qui
opérait encore en D2.
Nous espérons que ces quelques modestes connaissances historiques dont
nous nous souvenons comme ça, à brûle
pourpoint, sur le FC Bourges vous convaincront qu’il
n’est pas sans importance à nos yeux. Nous
voudrions toutefois vous préciser encore deux points
:
- Nous ne sommes évidemment pas favorables au versement
de subventions municipales pour entretenir des stars surpayées.
Les subventions ne devraient servir qu’aux sections
amateurs des clubs ou aux centres de formation. Notez d’ailleurs
qu’une loi en limite désormais le montant.
Certains clubs et certaines municipalités la détournent,
soit en incluant les subventions dans un budget promotion
(ou publicité) de la ville, mais les municipalités
se montrent de plus en plus réticentes, ou prudentes.
Une autre méthode de détournement, valable
également pour les collectivités territoriales,
consiste à acheter des abonnements (ou des loges).
Cela dit, quand les places sont redistribuées ensuite
à des gens peu fortunés ou à des enfants,
voire au personnel de ces entités (à condition
qu’il ne s’agisse pas des huiles) le système
n’est pas franchement condamnable.
- Quand un joueur signe son premier contrat pro, le club
amateur qui l’a formé et même tous ceux
par lesquels il est passé touchent automatiquement
de l’argent. En fonction de la hauteur du contrat
et du nombre de saisons qu’il a jouées dans
ces clubs. Pour le contrat d’un joueur moyen, parti
à 15-16 ans, la somme oscille entre 100.000 et 200.000
francs.
Espérant vous avoir persuadé de notre honnêteté
journalistique et en espérant un beau match Bourges
– Nantes en Gambardella, à une prochaine fois
peut-être.
(B.V.)
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