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SUN FM : Quel premier bilan pouvez-vous dresser de cette première moitié de saison ?
Rudi Roussillon : Notre place parle d'elle même, le bilan est simplement contrasté. Nous avons connu une première moitié de saison, en dent de scie. Il y a eu des hauts avec de très bons matches, et des bas avec des matches qui ne nous ont pas plu et qui nous ont laissé un goût amer. On ne va pas les reprendre les uns après les autres. Mais nous avons quand même fait de très très bons matches avec de belles prestations au niveau du jeu. Vous savez que notre équipe, comme tout le monde le constate, est de qualité mais jeune. Nous avons des joueurs de talent. Le championnat est très difficile, avec Lyon qui est à part, 3 équipes qui ferment la marche et puis un grand peloton dont nous faisons partis, au milieu. L'issue des matches tient souvent à peu de choses : un peu de réussite, davantage de combativité.
Depuis le mois d'octobre, les joueurs se sont ressaisis et ont pris conscience de notre situation. Alors nous avons gagné les matches qu'il fallait. Nous terminons sur un match à domicile avec un match nul face à Monaco, qui est une bonne équipe et qui nous a posé des problèmes. C'est une équipe puissante. Il nous fallait gagner contre Le Mans, Nancy et Strasbourg. Le contrat a été rempli.. Nous avons un nombre de points qui nous permet d'avoir une grande sécurité par rapport aux équipes de queue de classement et qui nous permet aussi de ne pas trop être décrochés et éloignés des équipes au-dessus.
Ça aurait pu être mieux, ça reste contrasté. C'est mieux que la saison dernière à tout point de vu. Notamment au niveau de l'ambiance, ce qui est très important et j'y attache beaucoup d'importance. Le groupe s'entend bien, il y a beaucoup d'amitié entre les joueurs. Le staff technique travaille dans de bonnes conditions et ça fait parti des ingrédients qui nous permettent d'espérer faire une deuxième moitié de championnat de qualité. Tout le monde en parle, les joueurs en parlent souvent. Nous entretenons tous cet espoir.
Justement, à propos de cette équipe de copains, Japhet N'Doram déclarait dans Ouest-France que cette équipe de copains manquait de caractère.
D'abord, je suis d'accord avec l'analyse Japhet. C'est vrai qu'en Ligue 1, la combativité est indispensable. Les joueurs sont motivés quand ils rentrent sur le terrain, et c'est vrai que c'est une qualité d'avoir une équipe qui s'entend bien, mais ça ne veut pas dire que cette équipe ne trouve pas la motivation nécessaire. C'est un ensemble, même s'il est vrai qu'il y a eu des manques durant le mois de septembre. Mais l'équipe s'est ressaisie depuis. Ainsi elle s'est arrachée contre Strasbourg pour l'emporter, elle s'est aussi transcendée contre Monaco, une formation très forte, pour préserver le match nul et même parvenir à inquiéter son adversaire. Nous avons produit de belles prestations. Il faut qu'en permanence, l'équipe trouve les raisons de se motiver. Il est vrai aussi qu'il faut parfois lui rappeler les ingrédients nécessaires à la motivation et à la combativité.
Qu'en est-il de votre rôle au sein du club et de la place et l'avenir de Jean-Luc Gripond ?
Je l'ai dit et je le répèterai encore, j'ai modifié, lorsque je suis arrivé, les statuts du club. Ça n'est pas une chose anodine, cela transforme totalement la structure de fonctionnement du club. Il est désormais une société anonyme simple, classique, à conseil d'administration. J'en suis le Président Directeur Général. Je suis le seul à avoir les signatures. Je suis le seul à avoir les engagements du club. Je signe et j'engage le club sur tout. Même sur l'achat d'un carnet de bus… Voilà. C'est clair, net et précis. Dans cette perspective, j'ai demandé à un certain nombre de personnes de travailler pour des missions précises et, dans certains cas, ponctuelles au sein du club.
Pour l'instant Jean-Luc Gripond représente le club es qualité. Je ne peux pas le faire à la Ligue car il faut un an d'exercice. Il y a la LFP, il y a la FFF. Il y a des réunions hebdomadaires importantes qui sont pour nous des réunions d'information et de fonctionnement de la vie et de l'économie du football. Elles sont également des réunions d'information sur la situation de certains clubs et de certains marchés de joueurs français. C'est dans ce cadre là que j'ai demandé à Jean-Luc Gripond de travailler pour l'instant à mes cotés. Je le redis, les choses sont très claires, le fonctionnement du club se vit comme ça et pas d'une autre façon. J'assure avec l'équipe de direction, qui compose l'administratif du club, la responsabilité pleine et entière de la fonction de PDG.
J'ai lu dans la presse qu'on prêtait à Jean-Luc Gripond des fonctions de recrutement, des fonctions de directeur sportif après le départ de Robert Budzynski. C'est Japhet N'Doram qui l'a remplacé. Il est d'ailleurs physiquement dans l'ex-bureau de Robert Budzynski. Japhet N'Doram a ma confiance pleine, entière et totale pour être en charge du recrutement. Ce recrutement s'effectue en réflexion entre Serge Le Dizet, Japhet N'Doram et moi. Un point c'est tout, c'est comme ça et pas autrement. Ça n'est pas compliqué et cela marche très bien. L'entente entre nous trois est parfaite et les relations permanentes. Nous nous voyons toutes les semaines. Voilà pour le coté sportif. Au point de vu administratif, il y a une équipe de direction qui est composée de 7 directeurs qui ont ma confiance pleine et entière et avec lesquels je travaille de manière hebdomadaire. Chacun dans sa fonction. Voilà comment est organisé le club.
Les internautes nous ont fait part, sous forme de question, de leurs inquiétudes quant à votre emploi du temps, compte-tenu de votre implication dans le groupe Dassault, notamment dans la presse avec l'Express. Alors avez-vous suffisamment de temps pour vous occuper du FCNA ?
Je vais aller dans le sens des inquiétudes de ceux qui vous posent cette question. Il y a l'Express, il y a le groupe Dassault et il y a aussi le Figaro, puisque j'en suis aussi administrateur et cela me prend effectivement un certain temps. Mais je vais les rassurer. Très honnêtement, et c'est une confidence, je ne pensais pas que cela me prendrait autant de temps, mais j'assume. J'ai accepté cette responsabilité. Je passe beaucoup de temps dans les transports, dans le TGV où je lis et écris beaucoup de documents de travail. Je travaille 6 jours et demi sur 7. C'est ainsi et je ne pense pas que cela porte préjudice au FCNA. Je suis plus de deux jours et demi par semaine à La Jonelière. Je participe à tous les matchs. Je n'ai manqué aucune rencontre, ni à domicile, ni à l'extérieur. J'arrive toujours le matin du match lorsqu'il se dispute à l'extérieur et la veille quand nous jouons à domicile. Je participe à toutes les préparations d'avant-match avec le staff technique et avec les joueurs. J'y tiens. C'est une façon pour moi de participer à la concentration d'avant match avec les joueurs. Ça me permet d'échanger avec eux et d'être dans le vestiaire jusqu'au moment où ils s'apprêtent à rentrer sur le terrain et de les accompagner dans le corridor qui mène à l'aire de jeu, afin de leur dire à chacun un mot d'encouragement. C'est ma façon de faire. Vous savez, j'ai été joueur, j'apprécie beaucoup ces moments de communion avec les joueurs et avec le terrain. Je ne sais pas comment font les autres présidents, mais je ne pense pas que ce soit un défaut d'être jusqu'au dernier moment avec les joueurs de manière à les encourager et à quasiment les pousser sur le terrain. Quant à la gestion, faites-moi confiance, le club est bien géré, les comptes sont entre de bonnes mains. Nous les regardons de manière minutieuse. Je sais le faire et j'ai de bons collaborateurs personnels aussi. J'organise mon emploi du temps en conséquence.
Vous avez déclaré récemment que vous aviez fait une offre écrite à Mickaël Landreau, qu'en est-il aujourd'hui ?
Je n'ai jamais dit que l'offre avait été écrite. Je crois qu'entre Micka et moi, il n'y a pas de problème d'écriture qui tienne. Je n'ai jamais dit ça. J'ai lu ça dans la presse et ça m'a fait sourire car ça n'est pas dans mes pensées, ça n'est pas dans mon vocabulaire. C'est une interprétation qui n'est pas dramatique en tout cas. C'est vrai que j'ai rencontré Mickaël Landreau, c'est vrai également que je suis en contact permanent avec Jérémy Toulalan. C'est vrai aussi que j'ai rencontré Mauro Cetto et son agent. Ce sont trois joueurs de qualité, trois joueurs importants, qui pour moi font partie des pierres indispensables pour construire une équipe et qu'ils sont la base solide d'une équipe pour l'année prochaine. Donc ils le savent. Je suis en relation avec Mickaël Landreau et Mauro Cetto pour discuter du renouvellement de leur contrat et pour manifester à Jérémy Toulalan, un joueur sollicité en permanence, ma volonté farouche et déterminée de le maintenir au club et dans notre équipe. En ce qui concerne Micka, il n'y a pas de problème. Je m'entretiens avec lui régulièrement, je souhaite qu'il reste au club. Je le lui ai dit. Il le sait. Nous avons abordé tous les problèmes qui vont bien évidemment dans la réflexion du renouvellement de son contrat. Notre discussion est très avancée et j'ai de très bons espoirs.
Mauro Cetto a pourtant déclaré qu'il n'était pas forcément satisfait du contrat que vous lui avez proposé…
Ecoutez je ne sais pas si c'est lui ou son agent qui déclare cela. Mais les entretiens que j'ai avec lui, sont là aussi très ouverts et très positifs. Je souhaite aussi qu'il reste au sein du club et je lui ai dit encore tout récemment. J'ai été surpris de cette déclaration. Ça ne reflète pas les sentiments que j'avais eu lors des entretiens que j'avais pu avoir avec lui et son agent. Les propositions que je lui ai faites sont nettement supérieures à la situation qui est actuellement la sienne au sein du club sur le plan financier. Dans les contacts que j'ai eu, il m'était apparu satisfait de mes propositions. Je pense que c'est aussi un comportement de circonstance dans ce genre de situation. C'est assez normal. Mais j'aurai préféré que cela ne paraisse pas dans la presse. Donc ma volonté est très claire : je souhaite que Mauro Cetto reste dans notre équipe. Il tient merveilleusement sa place cette saison. Il me plait beaucoup et plait aussi à son entraîneur et aux supporters. Donc je suis catégorique, je ferai tout ce qui est en mon possible pour qu'il reste au sein du club. La discussion est ouverte, elle ne fait que commencer et je pense qu'elle est partie sur de bonnes bases.
Toujours dans le cadre des départs éventuels, celui de Frédéric Da Rocha est-il envisagé ?
Je vois qu'on fait une revue de détail (sourire). C'est une discussion qui n'a pas encore débuté. Frédéric est un joueur précieux. Je trouve qu'il apporte beaucoup dans l'équilibre et dans les performances de l'équipe. Je n'oublie pas qu'il a marqué un but qui vaut deux points contre Strasbourg, à la dernière minute. Une réalisation qui n'était pas aisée. C'est quelqu'un qui travaille bien, qui est attaché au club. Je compte beaucoup sur lui jusqu'à la fin de la saison et je le lui dirai. Je m'entretiendrai avec lui quand il le faudra pour envisager très sérieusement la façon dont nous entrevoyons la saison prochaine et si cela peut avoir lieu avec lui.
En ce qui concerne les arrivées, on parle d'un ou deux joueurs. Est-ce possible ?
Là c'est un peu différent, Nous sommes, avec Serge Le Dizet et Japhet N'Doram, toujours en train d'étudier toutes les possibilités. L'équipe nous fait voir de belles choses. Je sais bien que les résultats sont un peu irréguliers, c'est le moins qu'on puisse dire, puisque les performances sont en dents de scie. On a vraiment le soucis, si on doit arriver, ce qui est une possibilité, à faire venir des renforts, d'une part que ceux-ci apportent une vraie plus-value au groupe sportif tel qu'il évolue actuellement, d'autre part qu'ils s'assimilent parfaitement à une équipe de copains dont l'ambiance de travail est très bonne. Car c'est une équipe où les gens s'apprécient et se connaissent. Ça n'est pas une équipe de mercenaires.
Nous avons aussi l'arrivée d'un nouvel attaquant, Dennis Oliech, qui n'avait pas pu nous rejoindre au mois de juillet et au mois d'août comme nous l'avions espéré. Nous avons fait le forcing nécessaire auprès du Président du club dans lequel il évolue, pour qu'il puisse arriver beaucoup plus tôt que prévu. Les derniers entretiens que nous avons eu avec son Président au mois d'août, nous laissaient espérer une arrivée au mois de juin. Après deux ou trois mois d'ambassades diverses et variées, diplomatiques, sportives et même industrielles auprès du club, Nous avons obtenu qu'il puisse nous rejoindre dès le 1 er janvier. Tous les avis sportifs concordent pour dire que c'est un bon joueur, donc en théorie, ce devrait être un renfort pour notre potentiel offensif. Nous espérons tous, les entraîneurs, les joueurs, les supporters bien évidemment et moi-même que la deuxième partie de la saison puisse se faire dans de bonnes conditions et qu'on retrouve le plus souvent possible la bonne version de l'équipe de Nantes qui nous a beaucoup plus ces trois derniers mois.
Recueilli par SUN FM, le 12 décembre 2005.
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