Ça ne veut toujours pas sourire pour les Canaris
FC Nantes / Le Mans (0-0) - 17ème journée (samedi 9 décembre à 20h00)
Julio Rossi à la lutte		Au plan comptable, Nantes a une nouvelle fois loupé le coche hier soir, tandis que les résultats, en forme de statu quo, de ses adversaires d’infortune pouvaient lui sourire. C’est triste et c’est rageant. D’autant plus que les Manceaux, hormis une bonne entame et quelques éclairs, n’ont pas montré grand chose. Il est vrai que coté nantais, il vaut mieux passer sous silence une première mi-temps indigne de l’enjeu. L’excuse d’une tribune en grève ne saurait expliquer cette crispation initiale. Après la pause, les Jaunes se sont enfin lâchés, avec un Payet rayonnant mais trop seul à ce niveau. Pourtant, avec lui et des joueurs comme Kererü, Diallo, Dimitrijevic, le FC Nantes garde un réel potentiel. Il ne reste plus que deux rencontres avant la trêve et 6 points à prendre. Bordeaux et Toulouse ont perdu à domicile. Le premier voudra se racheter, le second se contentera encore de jouer le contre. « Courage les gars ! », on est avec vous ! (F.P.)

Point de vue

Hier soir La Beaujoire enregistrait sa plus faible assistance de la saison. La Tribune Loire avait choisit de déployer 3 banderoles «  Courage les gars  », «  Silence on coule  » et «  Dirigeants, pour une fois faites nous plaisir, dégagez ! ». Comme quoi, l'annonce choisie de la signature de Dimitri Payet et les excuses « diplomatiques » trouvées aux absences, pourtant logiques, de Boukhari et Wilhelmsson, n'étaient d'aucune utilité. La tribune Loire avait donc décidé de ne pas encourager son équipe et de ne donner de la voix que pour fustiger Rudi Roussillon : «  Roussillon démission  », «  Roussillon est un menteur  », la direction dans son encemble : «  direction démission  » et l'actionnaire «  Dassault va-t'en  ».

On comprend les frustrations, les découragements, la colère. Le Président fantoche actuel du FC Nantes n'est ni le premier ni le dernier à être visé. Dans l'ombre de sa présidence, il y a des enjeux politiques qui ont la bénédiction de la mairie. Avez-vous entendu Ayrault fustiger la Socpresse, Roussillon et Dassault ? Nous pas. Evidemment, ces personnes n'ont en aucun cas avantage à couler le club. Ils sont juste légers, incompétents et petits. Ils jouent juste avec le feu. Ils sont tout ce qu'on ne veut pas. Le « cadeau » fait a la Socpresse était politique et a permis de sauver le titre Presse Océan. Le couple Dassault-Roussillon n'a de justification à Nantes que dans une perspective politique, avec des enjeux qui dépassent les simples lois du sport.

Non, Roussillon ne partira pas et Dassault non plus. Du moins pas avant la fin de la saison et donc après les prochaines élections présidentielles, avec en ligne de mire l'avenir de Jean-Marc Ayrault en cas de victoire de Ségolène Royale. Si le politique, toute tendance confondue, n'a jamais caché l'intérêt qu'il avait à vouloir utiliser un club de foot, il pollue aujourd'hui ce sport avec l'assentiment d'une LFP noyautée. Le départ de Cueff et la parachutage d'un UMP à Rennes semble à ce titre symptomatique. Le phénomène n'est pas nouveau. Autrefois cela prenait la forme d'un « patronage local ». Aujourd'hui ce sont des réseaux organisés où organes politiques, médias, cellules de financement, franc-maçonnerie ficellent leurs protections et intérêts communs. Les enjeux ? Le pouvoir et l'argent ! Le FC Nantes dans tout ça ? un pantin désarticulé qui perd son âme et son potentiel.

Que le public scande son désaccord est légitime. Cinq années de calculs politico-économiques et d'incompétences à remettre de l'ordre dans un club, véritable pompe à fric pour certains, qui en avait pourtant bien besoin, ça suffit. Nous ne pensons pourtant pas que le FC Nantes et les joueurs méritent d'en subir les conséquences dans leur stade. C'est déjà assez à La Jonelière dans une ambiance aussi pourrie que délétère. Tenter de sauver le club, c'est encourager l'équipe. Les gens qui ont contribué à le couler par leur inconséquence, n'en tireront aucun profit quoiqu'il arrive. Il sera toujours possible de les ridiculiser et de demander justice, le moment venu. En attendant, la sauvegarde du club passe par un soutien sans faille. Nul doute que face à Bordeaux, les supporters auront à cœur de le montrer, à moins qu'ils souhaitent faire la grève jusqu'à la fin de la saison ?

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