Pâles recrues.
Boukhari n'était pas dans le groupe, il fut convié le lendemain a répété ses gammes avec la réserve, pour un résultat très médiocre et un carton qui ne vaudra pas suspension. Wilhelmsson était de retour d'escapade suédoise et de permission présidentielle, laissant à penser que Rudi Roussillon gère certaines de ses recrues en passant outre les habituelles prérogatives du staff technique. Saidou était de retour pour une prestation catastrophique. Son remplacement par Dimitrijevic fut une des clés du renouveau nantais. Stojkovic était titulaire, bien qu'il ne se soit péniblement entraîné qu'une seule fois en deux semaines. La question de son remplacement par Tony Heurtebis commence à se murmurer tant le nouveau numéro 1 de la sélection serbe tarde à s'adapter à Nantes et à sa défense. Ainsi sur le but, Guillon, loin d'occulter sa responsabilité, se déclara étonné que Stojkovic ne soit pas venu le seconder.
Seul Cubilier
Seul Cubilier, rare régulière satisfaction de ce début de saison, était titulaire bien que pas totalement remis d'une ancienne blessure contractée à l'entraînement. Il fut d'ailleurs contraint de sortir et l'entrée en jeu très satisfaisante de Norbert laisse à penser qu'il y aura bientôt une « saine concurrence » à son poste, même si l'ex-Monégasque est apprécié par le coach pour son mental et son influence sur le groupe. Il est vrai que lorsqu'on est Français, qu'on parle la langue d'ici donc et qu'on connaît le championnat de France, c'est plus facile, quand bien même Cubilier a finalement disputé très peu de match en L1 pour son âge…
Laisser du temps aux recrues et à Serge Le Dizet
Le constat est par conséquent évident. S'il faut laisser du temps à Serge Le Dizet, il faut en laisser aussi aux recrues. Que celles-ci sortent du groupe actuellement n'est donc pas anormal. Il ne faut pas non plus y voir un acte de rébellion de Serge Le Dizet vis à vis d'une direction qui n'en a fait qu'à sa tête, laquelle est téléguidée par un pauvre portefeuille à paillette. Serge Le Dizet a fait un constat simple. L'équipe qu'il avait bâti lors des matchs amicaux, organisée en 4-5-1 pour prendre en compte le profil de Boukhari, a volé en éclat durant le mois d'août.
Dennis Oliech : pas si mal !
Aujourd'hui le coach nantais bénéficie du retour en grâce de Frédéric Da Rocha qui a obtenu difficilement une maigre rallonge d'un an de contrat à l'intersaison, bien loin du contrat signé par l'incorrigible Mauro Cetto, déjà suspendu et sursitaire. Il enregistre aussi la montée en puissance de Julio Hernan Rossi, sorte de Da Rocha bis, dont le travail et l'abnégation sont aujourd'hui un exemple pour d'autres. En l'absence de Mamadou Diallo, il peut aussi compter sur un Dennis Oliech en pleine bourre et lui aussi gros travailleur. Dire que Dennis Oliech est en forme ne signifie pas pour autant qu'il est exceptionnel, mais son envie fait plaisir à voir. Elle est communicative et elle engage à la clémence. Le Kenyan plait par exemple à Nicolas Ouedec qui se dit impressionné par son potentiel. Pendant ce temps Claudiu Keserü ronge son frein, mais on ne l'a pas noté en progrès ni très concerné avec la CFA dimanche. Le jeune Roumain reste potentiellement le meilleur attaquant nantais devant le but. Mais dans le jeu, il est toujours aussi approximatif.
Payet et Dimitrijevic récompensés
L'autre joueur efficace sur lequel peut s'appuyer le coach est le buteur du soir : Dimitri Payet. Encore bien tendre dans le jeu et dans les duels, cette rencontre va certainement lui permettre de mesurer le chemin qui lui reste à parcourir pour être un titulaire indiscutable à la place de Aurélien Capoue. C'est le souhait de Serge Le Dizet, car le jeune réunionnais est assurément très doué. Comme Milos Dimitrijevic, il n'a pas subi la pression négative de ces derniers jours. Tous deux ont une obsession saine : trouver une place de titulaire. Ils font ce qu'il faut pour ça, ainsi, au contraire des pros alignés dimanche face à Toulouse en CFA, ils avaient été rayonnants avec la réserve contre Orléans une semaine plus tôt. Comme quoi, s'illustrer sous les yeux de Stéphane Moreau (mais aussi ceux de Le Dizet, Eo et N'Doram) sert à quelque chose…
Da Rocha capitaine !
Dans cette rencontre aux deux visages, Nantes a su se reprendre en fin de première période, puis après l'heure de jeu, pour enfin montrer des dispositions pour le jeu offensif et dans le gain des duels. Emerse Faé a été rayonnant en première période et appliqué après le repos. Signorino est comme d'habitude allé au bout de lui-même, bien qu'il soit loin d'être à 100%, car il ne s'entraîne quasiment plus depuis 4 semaines. En défense centrale, Savinaud a été rassurant et appliqué, tandis que Guillon ne s'en sort toujours pas. A ce propos, puisque Da Rocha semble un titulaire indiscutable désormais, il serait bon de profiter du manque de confiance qui touche l'actuel capitaine du FC Nantes pour procéder à une « passation de brassard »… Le successeur naturel de Landreau est de tout évidence Frédéric Da Rocha . Faire ce choix, ce serait profiter intelligemment des circonstances sans forcément se contredire..
Le Dizet mieux que Puel
Wilhelmsson est entré en cours de jeu et s'est rapidement mis dans le tempo de la meilleure période des Canaris. C'est l'occasion de noter le « coaching » gagnant, cela tient bien souvent à peu de chose, de Serge Le Dizet. Un « coaching » orienté vers l'offensive en ce qui concerne les remplacements de Saidou par Dimitrijevic et de Signorino par Wilhelmsson. En face, on n'en dira pas autant de Claude Puel. Il paraissait pourtant évident que son 4-5-1, certainement victorieux sans la maladresse de Keita ou le sauvetage de Faé, aurait du se transformer en un système à deux pointes tant la charnière Savinaud-Guillon était lente et empruntée. Dans ce duel Le Dizet-Puel, c'est le Nantais qui s'en est sorti le mieux.
Les Notes :
Stojkovic : 4.5
Cubilier : 5
Guillon : 4
Savinaud : 5
Signorino : 5
Saidou : 3
Faé : 5.5
Da Rocha : 5.5
Payet : 5.5
Rossi : 5.5
Oliech : 5.5
Frédéric Porcher, le 11 septembre 2006