A l’instar
de son cousin le Ljubojus (iroqus blairus), le petit Olivier (Calimerus
Quintus) est un animal doué d’une extrême sensibilité.
Rien ne le chamboule plus qu’une bonne grosse injustice de derrière
les fagots. Ainsi, lorsque des gros méchants ont laissé
entendre que le petit Olivier était bien richement pourvu en avoine
en comparaison de ses prestations, celui-ci se retrouva démuni,
le cœur en lambeaux, à bouder dans son écurie. Il est
comme ça notre Calimerus, à fleur de peau.
Tout avait pourtant bien commencé pour ce bel étalon, arrivant
tout droit de son box sedanais où il était alors considéré
comme le joyau du cheptel. Joyau du cheptel soit ! mais cheptel sedanais.
Bref. Tout se gâta pour notre ami (cinquième du nom, faut-il
le rappeler) lorsqu’il changea de Jockey pour se retrouver dirigé
par le guilleret Angel (Circus Marcus). Ce dernier, grand taquin devant
l’éternel, lui tint à-peu près ce langage :
« tù correr, tù dribles los méchants y tù
tires fuerte dans y but. Tù vois, mi petito Olivier, c’est
pas compliqué los futchebol ! ». Perplexe, notre ami se dit
que ce devait être ça le fameux jeu à la nantaise,
ne rien comprendre aux explications d’un éleveur hilare.
N’est pas Suaudus qui veut et notre fougueux sedanais se retrouva
bien vite désemparé devant cette injustice qui le fit se
retrouver seul dans son box plus souvent qu’à son tour, pendant
que ses semblables s’égayaient facétieusement sur
le pré.
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Dès lors, notre Calimerus rien qu’à nous décida
de ne plus quitter ses starting-blocks et de systématiquement refuser
les sollicitations de ses éleveurs qui souhaitaient l’envoyer
gambader sous d’autres cieux, afin de leur masse avoinale alléger.
Faut pas l’pousser dans les orties notre Quintus, sinon il boude.
Reste que, sous la casaque jaune et verte pour encore une saison, parions
qu’il saura quitter son habit de souffre-douleur officiel pour enfin
démontrer à tout un peuple, ébahi et fort penaud
devant tant de talent gâché, qu’il méritait
mieux que ce rôle trop z’injuste.
Sa devise : « mais y font rien qu’à m’embêter,
crotte à la fin ! ».
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