Allait-il par exemple donner dans l'esbroufe avec un type du genre de Laurent Blanc, lequel n'a jamais entraîné personne mais qui a un nom et de coquettes exigences financières ? Et qui dispose de solides réseaux pour le soutenir, y compris dans les médias.
Ou privilégier la promotion interne avec l'arrivée de l'entraîneur de l'une des équipes de jeunes ? Ou, pourquoi pas, dans l'insolite, en nommant un employé du marketing ? Le marketing, la com, ça le connaît Roussillon, même si parfois il annonce de belles âneries (« on va finir 6è ») qui le décrédibilisent totalement
Et si c'était le nutritionniste de Barthez ?
Et s'il optait pour Barthez son chouchou ? L'homme qui a fait de la pub pour un fast-food et qui ensuite veut donner des leçons de nutrition. Et tiens, justement, le nutritionniste de Barthez ne ferait-il pas un bon entraîneur ? Nutritionniste, nutritionniste, on sait souvent ce que ça veut dire, n'est-ce pas, dans le sport d'aujourd'hui…
Et si le chef avait sorti la grosse surprise, celle du chef : le président Roussillon nommant entraîneur Rudi Roussillon ! Cela aurait eu de la gueule non ? Le FC Nantes serait devenu un club vraiment innovant : le seul à avoir un président-entraîneur. Comme parfois en troisième division de district.
Restait Jean-Luc Gripond, notre cher « Croquemort ». Ce remarquable meneur d'hommes, symbole de la triple faillite, sociale, économique et sportive, n'a-t-il pas tout de l'homme ad hoc pour conduire un club en Ligue 2 ?
Ah si Roussillon et Gripond s'étaient contentés d'organiser des pique-niques
Rudi Roussillon, en somme, n'avait que l'embarras du choix. Eh bien, il n'a rien choisi. Rien changé. Quatre entraîneurs en une saison, ce score semble lui suffire. Du moins pour l'instant. Il lui reste encore quelques semaines pour rectifier son mauvais tir.
Le pique-nique s'est donc déroulé sans effet d'annonce. Comme dirait l'autre, on ne sait pas si ce genre d'initiatives peut faire du bien mais en tout cas ça ne peut pas faire de mal. D'ailleurs, si Roussillon et Gripond s'étaient contentés d'organiser des pique-niques, sans se mêler du recrutement, de la technique, de la gestion des hommes et des joueurs, le club se porterait sans doute mieux.
Organiser des pique-niques, ils savent faire ! Diriger le FC Nantes c'est en revanche au-dessus de leurs moyens. Serge Le Dizet l'a rappelé lors d'une interview ou il n'a fait que confirmer tout ce que les fidèles de Fcnantais.com savent par cœur. Oui, Gripond a commis l'erreur du siècle en virant Raynald Denoueix. Oui, Nantes est désormais un club banal où les techniciens n'ont plus droit à la parole. Oui, Roussillon privilégie ses intérêts et ceux de Dassault et il se fiche absolument du FC Nantes. Et oui : les dés étaient pipés avant le début de la saison : il fallait être fou pour croire qu'une équipe qui venait de terminer 14è et de se séparer de Landreau et de Toulalan avait le potentiel de terminer 6è après avoir recruté des joueurs de second plan.
Le Dizet a dit la vérité
Le Dizet n'a dit qu'un grand nombre de vérités. « Ce n'est pas le bon moment, » a prétendu Roussillon (*). Le président préférerait sans doute que le club coule en silence. Mais s'est-il gêné, lui, pour virer Le Dizet ? Et était-ce le bon moment, après six journées ? « Je ne vais pas porter plainte, » a-t-il ajouté. Porter plainte ? Mais pourquoi ? Parce ce que Le Dizet ose émettre un avis contraire. S'il y a des plaintes à déposer au FC Nantes, c'est d'abord contre Roussillon et Gripond ! Pour destruction de chef d'oeuvre. Et pour faillite footballistique.
En attendant, souhaitons que les joueurs et les techniciens trouvent la bonne formule pour battre Lens et laisser vivre la flamme de l'espoir qui brûle encore au fond du cœur de tous les amoureux de ce club. Dans celui de Le Dizet, il l'a dit, comme dans le nôtre.
B.V.
(*) Réaction de Rudi Roussillon en vidéo
- Nouvelle stratégie pour maintenir Nantes en L1