Samedi, certains supporters choisiront de manifester leur mécontentement plutôt que de supporter leur équipe contre Bordeaux. Comme face au Mans, les joueurs ne devront par conséquent pas compter sur l'appui de la tribune Loire, seule tribune à mettre réellement de l'ambiance, à donner de la voix et de la couleur. Ces manifestations sont évidemment tout à fait compréhensibles. La semaine qui vient de s'écouler est suffisamment symptomatique des errements d'une direction qui semble davantage chercher à sauver la face qu'à sauver le club.

Après avoir regretté que Patrick Bruel ait connu un meilleur accueil au Zénith que les Canaris à La Beaujoire face au Mans, Georges Eo avait rappelé jeudi que l'équipe avait besoin de compter sur le soutien de ses supporters. Il n'en sera rien.

Etre complices ou ne pas l'être
En conclusion du communiqué (*) rédigé par les supporters et transmis à la presse, il est indiqué : «  ne soyons pas complices de ce naufrage  ». Il y a manifestement une triste ambiguïté dans cette attitude toute « politique ». Il faut apparemment interpréter que supporter son équipe c'est aussi choisir, par défaut, de soutenir la direction du club. Il est vrai que Rudi Roussillon a déjà appelé dans un édito antidaté qu'il fallait que les supporters fassent corps derrière leur équipe. Mais doit-on comprendre que ne plus supporter l'équipe, et donc ne plus jouer ce rôle de douzième homme si important, c'est prendre le risque de faire couler davantage le club dans le but d'en dégager sa direction ? Ne fait-on pas fausse route ? Les supporters ne minimisent-ils pas leur rôle habituel dans leur soutien aux joueurs et ne se fourvoient-ils pas en pensant pouvoir avoir une influence décisive sur l'avenir à la tête du club de cette direction ? Tout porte à croire pourtant que Dassault partira et Roussillon-Gripond avec lui, quoiqu'il arrive. L'échéance était même peut-être connue dès le début de la prise de fonction de Rudi Roussillon. Alors à quoi bon…

Il est en tout cas difficile de condamner une action dont on comprend et partage les motivations. Mais, on le répète, il ne nous semble pas opportun, en l'état actuel de la situation sportive, de rajouter à la cacophonie ambiante. Il eut été plus réjouissant de voir un public, un club, une ville toute entière tournée vers le soutien aux couleurs jaunes et vertes. C'eut été un nouveau particularisme réjouissant plutôt que d'adopter une attitude et une publicité archi-connues. Les supporters actifs ont choisi d'appeler à la politique du siège vide. On eut préféré une grève du zèle. On nous objectera qu'il est plus facile de l'écrire que de le mettre en œuvre… Oui c'est vrai.

 

(*) Communiqué des supporters : FC Nantes - Bordeaux, samedi 16 décembre 2006 Afin de permettre à un maximum de supporters nantais, qu'ils fassent partie d'un groupe ou non, de montrer leur mécontentement vis à vis de la situation actuelle, deux actions seront menées lors de cette journée : - à partir de 17h30, un rassemblement pacifique est organisé à l'arrêt de tramway Haluchère pour toutes les personnes souhaitant s'investir dans l'organisation de cette soirée. A 18h, ce rassemblement rejoindra ensuite le stade à pied ; - lors du match, il sera demandé à tous les supporters, toutes tribunes confondues, de laisser leur place vide et de rester devant l'entrée principale du Stade de la Beaujoire pour manifester. Libre à ceux qui le souhaitent par la suite d'aller assister à la fin de la rencontre. Nous avons conscience qu'il sera difficile pour tout le monde de ne pas pouvoir assister au match. Mais il est du devoir de tous les amoureux du club de montrer de manière claire, aux joueurs et aux dirigeants, qu'ils ne cautionnent plus ce qui se passe sur le terrain et en coulisses. Ne soyons pas complices de ce naufrage. Soyons unis et solidaires car le club traverse des moments particulièrement difficiles. Et si le malaise est profond, le FCN peut encore s'en sortir... Faites passer le mot ! Réactions sur le forum FCNantais