Ils avaient parlé, le discours d'Eydelie avait plu et comme le technicien en place ne faisait plus l'affaire les coups de téléphone se sont multipliés ces derniers temps. Ils viennent donc d'aboutir à un contrat qui peut s'avérer synonyme de relative relance pour celui qui avait acheté un match pour Marseille à Valenciennes, en mai 1993.
On se rappelle qu'il avait annoncé lors de la publication de ses mémoires, en février, que les révélations qu'il y faisait s'assimilaient à une grosse prise de risques. Quand on touche à l'OM, et pire encore à Tapie, on n'est certes jamais sûr de rien mais pour l'instant Eydelie est toujours en excellente santé. C'est d'ailleurs aussi bien comme ça.
La tâche qui l'attend n'est pas forcément facile, surtout s'il veut la mener à bien. Le Limoges FC n'est plus en effet que l'ombre du club qui fréquenta la Division 1 entre 1958 et 1961 et qui compta alors dans ses rangs deux des anciens « héros de Suède », François Remetter et Armand Penverne. Il a connu plusieurs fois la faillite, l'une d'elles l'a forcé à quitter la D2 en 1987 et il n'y est jamais revenu. Il a changé de nom, s'appelant un temps le Limoges Foot 87, et il a alors évolué pendant plusieurs saisons dans le même groupe de CFA que le FC Nantes.
Mais il y a trois ans un énième dépôt de bilan l'a replongé en DH. Il en a profité pour reprendre son nom d'origine, le Limoges FC donc. Remonté en CFA2 , il a éprouvé d'énormes difficultés pour se maintenir cette saison. Le forfait général de La Rochelle lui a sauvé la mise. Seulement, s'il lui a permis de se maintenir, il n'a pas renfloué ses caisses. La situation financière de Limoges demeure en effet très précaire, plusieurs joueurs se plaignent d'arriérés de salaire et l'engagement d'Eydelie a paru un peu surprenant. « Mais on va repartir avec des jeunes de la région, » promettent les dirigeants, entonnant un refrain moultes fois entendu mais rarement suivi. Le club joue désormais loin du mythique Beaublanc, il se contente d'une plaine des Jeux où il attire grosso-modo 200 à 250 spectateurs de moyenne.
Bref, Eydelie n'a pas choisi la facilité mais c'est sans doute déjà bien qu'un club ait accepté de lui redonner sa chance. On rappellera que plusieurs joueurs sont déjà allés de Limoges à Nantes, ce fut notamment le cas de Bako Touré, Alain Barret et Alain Bonnat. Joël Henry, lui, a effectué le chemin inverse : il est venu achever sa carrière en Limousin durant les années 1990 (il a quitté Nantes en 1992). Il habite d'ailleurs toujours à Limoges où il exploite une entreprise de nettoiement de vitres. Thierry Fernier, autre ancien Nantais, est pour sa part entraîneur d'un petit club du Limousin, l'AS Nexon. Achbakou qui porta les couleurs canaris dans les équipes de jeunes s'est lui aussi reconverti à Limoges : il a joué au club local puis à Feytiat et il travaille dans une entreprise de distribution de café.
Luigi Glombard et Emerse Faé n'ont sans doute pas conservé de bons souvenirs du stade local, ils étaient en effet les leaders de l'équipe qui vint s'y faire éliminer en Coupe Gambardella en 2003. Les Nantais étaient pourtant les détenteurs du trophée.
B.V.