Par NumberSix (*), le 25 novembre 2006
FC Nantes / Paris SG, le 15 octobre 1976
10ème journée championnat 76/77
La saison 76/77 est la première d'une nouvelle ère. Malgré un bilan plus que favorable, l'homme qui a sorti le FCN de l'anonymat de la D2, où le club a végété durant 18 saisons consécutives, pour l'amener aux cimes de la D1, trois titres 65/66/73 et trois finales de Coupe de France malheureuses 66/70/73, s'en va meurtri par le manque de reconnaissance des dirigeants qui ne lui ont proposé qu'une prolongation de contrat d'une saison.
C'est donc Jean Vincent, ex-international (45 capes), qui prend sa succession, mais l'empreinte de José Arribas et la touche de J.C. Suaudeau imprègnent cette équipe qui a terminé la saison 76 a la quatrième place.
Jean Vincent bénéficie de leur travail et hérite d'un groupe brillant qui a gagné en maturité. Gadocha et Triantafilos sont rapidement relégués sur le banc de touche au profit d'une attaque de feu, Amisse, Pécout, Baronchelli, soutenue par un milieu de terrain flamboyant Michel, Rampillon, Sahnoun.
Dés la seconde journée Nantes prend la tête. La sévère défaite à Bastia (3-0), la journée suivante ne suffit pas à immiscer le doute. Cette équipe a du talent et elle impressionne. Les Sochaliens atomisés chez eux 2-6 (triplé de Baronchelli, buts de Michel, Amisse et Pécout) peuvent en attester.
La dixième journée offre aux Canaris, qui ont repris les rênes, l'opportunité de creuser l'écart sur leurs poursuivants immédiats. Pendant que les Nantais accueilleront le PSG, leurs dauphins lyonnais devront affronter les Stéphanois relégués à 6 points, dans le chaudron de Geoffroy Guichard. L'occasion est belle pour les jaunes de faire coup double. Prendre une revanche sur le PSG qui les a vaincus deux fois la saison précédente et creuser l'écart en tête du championnat. |
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Le stade copieusement rempli ne doute pas que le FCN vainqueur à sept reprises cette saison prendra deux nouveaux points, mais à la mi-temps les supporters déchantent. Le PSG de Daniel Hechter mène grâce à un but d'Humberto (38') et ce n'est pas tout. La seconde mi-temps à peine entamée, Mustapha Dahleb marque son huitième but de la saison et accentue l'avantage des visiteurs. Les Jaunes qui ne se sont plus inclinés à domicile depuis le 15 mai 1-2, le PSG encore, commencent à penser qu'ils sont face à leur bête noire. Une nouvelle réalisation de Piasecki (62') étouffe les derniers encouragements qui montaient des travées. Nantes est mené 0-3 à moins d'une demi-heure de la fin de la rencontre.
En tribune présidentielle Jean Luc Lagardère, le président d'Europe 1, sponsor des Nantais depuis peu, fait d'autant plus grise mine que face aux Canaris les Parisiens arborent un maillot floqué RTL. Pour ne rien arranger, il s'est déplacé avec son staff et quelques vedettes du show bizz. En ce temps là, il n'y avait pas de loges, pas de VIP qui boivent du champagne et mangent des petits fours sur le dos des abonnés de la Tribune Loire... pour sortir bien éméchés sans avoir applaudi une fois. Non, stars ou pas stars, on avait les fesses calées sur des planches de bois à même le ciment. Aux dernières nouvelles, il y a même une société qui propose de vendre ces planches découpées et numérotées, vestige de Saupin. Business is business. Charogne is charogne.Mais revenons à cette déroute annoncée. Nantes perd 3-0 à Saupin et André Morice, Maire de Nantes pour encore quelques mois, doit remettre la médaille de l'Ordre National du Mérite à Henri Michel à la fin de la rencontre. Ses camarades de jeu s'en sont peut-être souvenus à l'entame de la dernière demi-heure...
Tout le monde dans le stade semble résigné, mais cette équipe outre le talent a du caractère. Deux minutes après le troisième but parisien, Loïc Amisse délivre de son côté gauche un centre que Rampillon reprend de la tête au second poteau (64'). 1-3, la pilule sera moins amère. Une dizaine de minutes plus tard Amisse, véritable feu follet, mystifie la défense parisienne, se présente seul devant Pantelic qu'il dribble et expédie le ballon au fond des filets 2-3. L'espoir renaît, il reste un quart d'heure de jeu. Le match change complètement de physionomie, les attaques nantaises déferlent sur un PSG qui n'a plus d'autre possibilité que de s'arc-bouter pour préserver son avantage. Les occasions se multiplient mais les secondes s'égrènent. A la 85ème minute Pantelic s'interpose et repousse une nouvelle tentative nantaise mais Rampillon reprend et offre l'égalisation tant espérée. Le stade exulte, en moins d'une demi-heure le FCN est parvenu à revenir à hauteur de son adversaire. Depuis son accession en 75* le PSG ne s'est toujours pas incliné à Saupin mais ce soir l'exploit est nantais.
*La première montée en D1 du "PSG" lors de la saison 71/72 (Victoire du FCN 6-0 à Saupin) n'est pas toujours reconnu. Le club qui termina le championnat à la 16ème place fut scindé en deux : une section professionnelle qui fusionna avec Montreuil sous le nom de Paris FC et une section amateur qui conserva le nom de PSG et reprit en D3.
(*) avec F.P aidé du livre "Le Chant des Canaris"
Feuille de match :
FC Nantes / Paris SG : 3-3 (0-1),
le 15 octobre 1976
Spectateurs : 17.410
Arbitre : M. Frauciel
Buts : Pour Nantes : Rampillon (64', 85'), Amisse (72').
Pour Paris :
Humberto (38'), Dahleb (49'), Piasecki (63')
FC Nantes : Bertrand-Demanes - Osman (Tusseau 83'), Rio, Denouiex, Bossis - Van Straelen, Michel, Rampillon - Baronchelli, Pécout, Amisse. Entraîneur : J. Vincent
Paris SG : Pantelic - Cenzatto (Pillorget 85'), Lokoli, Novi, Bauda - Laposte (Justier 72'), Piasecki, Humberto - André, M'Pelé, Dahleb.
Entraîneur : V. Vasovic
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