Nantes sans moelle
Privés de leur colonne vertébrale, le handicap nantais était semble-t-il plus important que celui enregistré par les Sochaliens, eux aussi privés de certains titulaires. Le FC Nantes qui avait magnifiquement battu l'OM, n'a pas pu rééditer la même performance. Son jeu s'est délité après le penalty manqué par Dimitri Payet. Une fois encore, le manque de moelle et de réaction a été criant. Le public mécontent, à juste titre, n'a pas cru à un sursaut, car les joueurs n'ont pas montré qu'ils pouvaient réaliser un exploit tel que celui du Nantes/Strasbourg de la saison dernière.
… et sans colonne vertébrale
Par rapport à la victoire face à l'OM, il manquait trois joueurs : Cetto, Faé, tous deux suspendus et Diallo, blessé et certainement absent contre Nancy. C'est en quelque sorte la colonne vertébrale qui faisait défaut. De son coté Georges Eo avait décidé de s'appuyer sur les joueurs présents à l'entraînement durant ces 15 derniers jours et ceux notamment victorieux face à Guingamp en amical une semaine plus tôt. Il sait pouvoir s'appuyer sur les onze vainqueurs de l'OM. Il lui en manque trois, il n'en change par conséquent que trois. Cependant sur le banc, il n'appelle pas Dennis Oliech, qui jouera le lendemain avec la réserve, pas plus que Christian Wilhelmsson. Plus curieux encore, pour ceux qui n'ont pas vu Capoue bien se débrouiller aux avant-postes face à Guingamp, il a trois joueurs de couloir à gauche dans son effectif.
Eo comptait sur les vieux os de ses grognards sans voix
Le plan de Georges Eo, c'est une animation offensive différente avec un triangle Savinaud, Rossi, Da Rocha. Il compte sur la disponibilité, le mouvement, le jeu en déviation, plus que sur la profondeur et la fixation. Il pense que des brêches vont pouvoir s'ouvrir pour un Savinaud ou un Payet. Brechet et Afolabi passeront pourtant une soirée bien tranquille. A la fin de la rencontre, le coach nantais se montrera, à raison déçu de son triangle improvisé, malgré une entame encourageante, comme souvent. Il remplacera les deux « grognards » effacés et Dimitri Payet qui semble avoir demandé à sortir. Dès lors Capoue se retrouve aux avants-postes. Mais Capoue est sifflé quand il entre en jeu. C'est inadmissible. Evidemment ce ne sont pas les supporters qui ont fait déjouer les Canaris. Mais ce ne sont surtout pas eux qui les engagent à prendre confiance. Or la confiance, le mental, c'est bien ce qui fait défaut à cette équipe.
L'urgence d'une posologie bienfaitrice dans un mini-championnat à six
Et c'est ce qui fait la différence dans un mini-championnat de maintien qui devrait voir Nantes lutter avec Lorient, Valenciennes, Sedan, Troyes et Rennes. Or Nantes n'a pris qu'un point face à Troyes à domicile, aucun à l'extérieur face à Lorient et Valenciennes et rendra visite à Sedan et à Rennes avant la trêve. Pour se sauver, c'est désormais l'objectif et le seul, Nantes devra quasiment tourner à une moyenne de 1,5 points par rencontre. Il est grand temps de trouver un plan, de remonter le moral des troupes… et bien sûr on va encore nous parler d'opérations commandos…
Pas de médecine du coté de l'arrogant, du défaillant et de l'inconscient
Chez les sbires de Dassault c'est le seul credo. C'est bas du front. Dassault n'en a rien à foutre ou presque, Roussillon a tout foiré depuis plusieurs mois et joue les filles de l'air, enfin Gripond reste cloîtré dans l'ombre de ses certitudes, lesquelles vont à l'encontre de tout ce qu'a fait et construit le FC Nantes. On voit où tout cela nous mène. Nous l'avons assez dit ici, à nos risques et périls.
Se soigner le mental et se redonner le sourire
Le FC Nantes n'a que deux matchs références sur lesquels s'appuyer. Il s'agit de ceux face à l'OL et l'OM. Pour le premier, sous l'ère Le Dizet, les recrues étaient sur le terrain, mais il y eut une défaite à la clé. Pour le second, les « stars » étaient mises de coté et c'est évidemment davantage de ce coté que la solution se trouve. Ce ne sont pas les joueurs qu'il faut changer, ce sont ceux qui jouent qu'il faut mettre dans les meilleurs dispositions. Serge Le Dizet a essuyé les plâtres d'un début de saison périlleux avec une équipe à trouver, avec des recrues à essayer. On connaît la suite. Georges Eo doit continuer à y croire et ne pas baisser les bras ou se disperser comme son prédécesseur, qu'on n'accablera certainement pas. Il doit être porteur d'un sourire, d'une légèreté, d'une confiance inébranlable et faire fi des pressions de sa direction, quand bien même Rudi Roussillon viendrait faire du people dans les vestiaires, pour nous faire croire qu'il a plus d'existence que de prestance et qu'il est porteur d'une idée.
Reproduire le miracle de Nantes/Metz à chaque prochain match à domicile
Enfin, les supporters, après s'être amusés à moquer leur joueur, doivent désormais se reprendre. Il faudra sans doute les y aider. Seuls les joueurs, leurs prestations, leurs résultats pourront enclencher un mouvement inverse. Il y aura d'autres couacs, mais La Beaujoire ne doit plus se tirer une balle dans le pied comme samedi dernier. Nantes s'apprête à jouer de nombreux Nantes / Metz tant que sa situation n'aura pas évolué positivement. Il faut y croire absolument. Nous y croyons parce que nous les aimons. Ce maillot jaune, même mal griffé, il ressemble à quelque chose, il a une histoire, il a une fierté. C'est le notre, c'est la notre.
Frédéric Porcher, le 18 octobre 2006