Michaël Manuello vit à Menton. Il exerce la profession d'agent de joueurs. Il est notamment celui de Jérémy Toulalan. C'est à ce titre que nous lui avons posé quelques questions. Nous avons beaucoup insisté, parfois lourdement, elles n'en sont pas moins restées pratiquement sans réponses. Jugez plutôt.
Où en sont les tractations ?
Ni Jérémy ni moi ne voulons répondre à la moindre question concernant son transfert. Je procède toujours ainsi quand une opération est à la fois possible et difficile. Nous parlerons quand l'affaire sera terminée.
Justement, quand pensez-vous qu'elle sera terminée ?
Je n'en ai aucune idée
Il faudra bien qu'elle se termine pourtant
Nous avons jusqu'au 31 août. Tant que rien n'est décidé, dans un sens ou dans l'autre, c'est trop de pression pour Jérémy et nous ne parlerons pas.
N'est-ce pas le flou qui suscite cette pression ? Jérémy va sans doute partir en stage en Autriche et il peut être vendu après, cette situation n'est pas saine
Si j'agis ainsi, c'est pour le protéger. Croyez le bien
Mais ne redoutez-vous pas une nouvelle affaire Carrière ?
Nous n'avons peur de rien.
A propos qui a provoqué le projet de transfert : Lyon, Nantes ou Jérémy ?
Je n'ai vraiment rien à dire. Nous parlerons en temps utile. Jérémy a parlé à la reprise de l'entraînement, c'était prévu, il a été clair, il ne reparlera que lorsque tout sera terminé
Clair, vous trouvez ? S'il avait été clair, il aurait dit : soit je reste, soit je pars. Et on ne vous téléphonerait pas
Il a été clair.
Recueill par B.V.
Notre impression :
Cette interview ne nous rassure guère. L'imprésario de Toulalan semble plus près, lorsqu'il dit « que l'affaire se termine », de penser « que le transfert soit fait » plutôt que souhaiter voir Jérémy rester à Nantes. Dans ce cas, il serait, il est vrai, privé d'une commission qui sera coquette car les prix montent.
Du côté de Lyon, on est parvenu à une somme allant de 6 à 7 millions d'euros. A Nantes, on semble ne pas vouloir envisager une vente à moins de 12 millions. Mais on envisage, puisqu'on accepte de discuter et c'est bien cela qui nous gêne. Pour une fois, Jean-Luc Gripond ne pourrait-il pas se montrer clair, franc, courageux et ferme ? Et rompre les ponts ! Faire son boulot de président avant éventuellement de laisser la place.
Le communiqué diffusé sur le site officiel du club est d'ailleurs aussi flou qu'inquiétant. Il dit : « Le FC Nantes confirme que les présidents Gripond et Aulas se sont rencontrés à Paris. Nous précisons que l'OL a confirmé son intention de faire au FC Nantes une offre pour Toulalan et que le FC Nantes a, de son côté, renouvelé sa position. » Mais c'est quoi cette position au juste ? N'y a-t-il personne au FC Nantes pour dire à Jean-Michel Aulas qu'il peut remballer ses millions et garder ses offres pour lui, vu que Toulalan a, en toute connaissance de cause, signé un contrat jusqu'en 2009 ? Au secours, on cherche un décisionnaire qui parle français et défende les intérêts de son club !
Nous n'en avons enfin pas la certitude, mais il est dit que l'OL aurait fait une proposition par fax ce matin. Le montant serait celui annoncé par l'AFP (6 à 7 millions d'euros). Jean-Michel Aulas aurait parlé d'ultimatum pour une offre ferme et définitive jusqu'à ce week-end. On sait trop que dans ce genre de tractation, les derniers ultimatums succèdent aux derniers ultimatums. Cela expliquerait en tout cas pourquoi, en privé, Jean-Luc Gripond a indiqué ce matin qu'on était encore loin du compte. Tant mieux et pourvu qu'on n'y arrive jamais à cette offre exceptionnelle qui concerne un joueur qu'on nous a longtemps annoncé comme invendable. Un joueur toujours en tête de liste de la campagne d'abonnement. Un joueur qui en profiterait par ailleurs pour demander une augmentation au club de son coeur. Notre Jérémy a bien changé. Qu'importe, on se battra pour qu'il reste à Nantes et qu'une certaine morale l'emporte.
(B.V. & F.P.)
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