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Comment expliquer les chamboulements de l’intersaison
? (le journaliste parle du départ de 8 cadres. JLG
ne relèvera pas)
Jean Luc Gripond : Je pense que c’est à
peu près comme dans tous les clubs français. On avait
une période de disette en ce qui concerne les transferts
depuis 2001 puisqu’il y avait des gros salaires et pas beaucoup
de possibilités de transfert.
Certains joueurs étaient en fin de contrat et les techniciens
ont dit qu’ils pouvaient partir et puis d’autres ont
enfin eu des opportunités. Je pense à Mario et à
Sylvain. Nous avons donc fait ces transferts. Je crois donc qu’
on est dans un cycle nouveau, comme beaucoup d’équipes,
et il va falloir justement corriger les erreurs techniques (de la
première mi-temps de Nantes-Bastia) et souder l’équipe,
parce que ce qu’on a essayé de faire, c’est d’avoir
du talent, de faire monter les jeunes comme c’est la tradition
à Nantes, et de faire venir du talent, parce que je crois
qu’il ne faut pas lutter contre l’inévitable.
Il y a certains joueurs qui avaient fini… l’équipe
était un petit peu vieillissantes et on essaye de la renouveler.
En fait chaque année vous aimeriez qu’il y
ait un ou deux joueurs qui partent pour que les jeunes puissent
monter.
Moi j’avais dit cela, il y a deux ans car je trouve que c’est
bon qu’il y ait deux joueurs qui partent parce qu’on
a un centre de formation productif. En théorie, on peut ainsi
intégrer les jeunes sans chambouler l’équipe.
Malheureusement les 3 dernières années, il n’est
parti personne (1). Donc voilà, on est arrivé à
une espèce de goulot d’étranglement. On le regrette,
mais après, c’est notre boulot de faire face.
Le président ne s’en est pas caché,
il fallait également équilibrer les comptes. Je sais
que la balance était de 20 millions à peu près
du coté des départs non ?
D’abord on ne communique jamais sur les chiffres, donc je
ne vais pas vous donner de scoop. J’avais dit, il y a deux
ans et demi quand je suis arrivé, que le club n’était
pas très sain au niveau de ses équilibres financiers
et qu’il fallait l’assainir. Aujourd’hui c’est
fait, c’est même plus que fait. Donc on a des capacités
de réinvestir. Nous le ferons. Cette partie du boulot qui
était un peu ingrate est terminée et maintenant le
foot a la priorité. On anticipe avec les techniciens comment
il faut rebâtir l’équipe.
Est-ce que c’est une année de transition comme
nous l’a récemment confié Robert Budzynski le
directeur sportif.
Il a forcément raison. Tout à l’heure je vous
parlais de cycle. Vous avez vu sur le terrain, il y a quand même
pas mal de joueurs nouveaux (2) : des jeunes et des recrues qui
sont en phase d’adaptation. On voit qu’on a sur le terrain
des grands joueurs qui font encore des erreurs qui ne sont pas à
leur niveau. Donc il faut marier tout ça. Ce mariage va venir
à maturité, mais il faut lui laisser du temp. Alors
nouveau cycle ou année de transition, c’est effectivement
ce à quoi il faut s’attendre.
Il paraît que le Président s’occupe
désormais des transferts, alors doit-on vous imputer les
échecs des transferts de Danciulescu et Farias, puisqu’il
se dit que vous vous occupez un petit peu de tout ?
Oui le Président s’occupe des transferts, ça
va de soi, c’est naturel, c’est la plus grosse chose
qu’on puisse faire en la matière. Si le Président
ne s’occupe pas de transfert alors il faut vite vite s’occuper
du Président.. Farias et Danciulescu, je suis responsable,
comme je suis responsable de tout dans ce club. Farias est parti
pour 2 fois le prix négocié par Nantes avec son club,
par une surenchère de Palerme, nouveau promu. On n’avait
pas les moyens. On ne regrette pas. (*** il a mis 6 Millions sur
Makukula et ne pouvait pas mettre 4 millions sur Farias alors qu’il
promettait l’arrivée d’un grand attaquant…).
Quant à Danciulescu, c’est très différent.
Je suis plutôt très content de ne pas l’avoir
fait signé. Ce n’est pas à cause du joueur qui
avait l’air très bien et était ravi de venir
jouer à Nantes et qui aurait été très
complémentaire. Mais simplement, après avoir rétabli
l’équilibre financier du club, je ne voudrais pas avoir
à le plonger dans des histoires louches. Or ce qu’on
nous demandait de signer n’était pas très conforme
ni à la déontologie ni au droit. C’est quand
même ma responsabilité de préserver Nantes d’avatars
juridiques. N’importe qui de responsable à ma place
n’aurait pas signé ce contrat. (3)
Vous voulez parler d’un manager roumain bien connu
?
On a traité depuis avec lui pour Bratu, mais le contrat
présenté pour Danciulescu n’était pas
correct.
Des précisions sur Viveros qui subit un contretemps
administratif.
D’abord il n’était pas tout à fait prêt,
puisqu’il est arrivé en retard pour des problèmes
de visa. Cerise sur le gâteau, la fédération
portugaise a oublié d’envoyer à la Fédération
française le papier pour qu’il puisse jouer. Viveros
en est peiné et ne comprends pas ce qui se passe. Mais ce
qu’il a montré à l’entraînement,
bien qu’il ne soit pas tout à fait prêt, nous
rassure. On préfère l’avoir avec 15 jours de
retard que de ne pas l’avoir du tout.
(1) Précisions sur les transferts :
En 2003-2004 : Djemba-Djemba
a été vendu à Manchester United, Viorel
Moldovan quittait Nantes avant de revenir. Après
différents prêts la saison précédente,
Pierre-Yves André, Wilfrid Dalmat
et Nicolas Laspalles étaient
définitivement vendus.
En 2002-2003 : A 34 ans, "El Presidente"
Nestor Fabbri en fin de contrat, part à Guingamp.
Durant le mercato, Salomon Olembe est prêté,
puis sera vendu, à l'Olympique de Marseille. Enfin, Charles
Devineau et Yves Deroff ont eux aussi
été transférés.
(2) Sur les 5 recrues de l'intersaison, seuls Aurélien
Capoue et Julio Cesar Caceres ont joué la première
mi-temps à laquelle le President venait d'assister.
(3) A aucun moment Jean-Luc Gripond ne cite Robert Budzynski
au sujet des transferts de cette intersaison. Dommage que la question
n'ait pas portée sur l'évolution de la répartition
des tâches entre les deux hommes.