Roussillon et Gripond s'en vont enfin ! L'annonce de la démission de Rudi Roussillon a provoqué hier une vague de soulagement parmi les supporters nantais. Enfin ! Ils attendent désormais de voir Jean-Luc Gripond couler d'autres institutions, loin, très loin du FC Nantes. Ces deux là auront été les pires dirigeants que le FC Nantes ait jamais connu. Ils resteront à jamais associés à la descente du club en division inférieure, après 44 saisons consécutives en Ligue 1. On peut à raison stigmatiser la Socpresse, le maire de Nantes ou Serge Dassault, mais ce sont avant tout les gestionnaires qui, par leur choix, font ou défont un club de football. Ceux-là étaient tout simplement très mauvais. Ils laissent un club en lambeau, une image ternie et un futur plus qu'incertain. Le mal est fait et il est profond.
Dassault : « ils n'ont pas fait ce qu'il fallait. Ils vont disparaître » Interviewé aujourd'hui pour Presse-Océan par Jean-Yves Queignec, Serge Dassault ne s'est pas interdit, dans son manque de style si caractéristique, de stigmatiser les responsabilités des deux derniers présidents du FC Nantes : « Ecoutez, entre nous, ils n'ont pas très bien réussi. Quand on ne réussit pas, eh bien, on demande juste qu'ils partent. On ne peut rien faire de plus. Roussillon, il faut l'avouer, n'a peut-être pas fait ce qu'il fallait. Je préfère donc avoir quelqu'un de neuf qui remette le club en route. On ne va pas continuer avec la même équipe qui n'a pas gagné. Donc Roussillon et le directeur général (Jean-Luc Gripond) vont disparaître (sic). » Même si ça n'est évidemment pas notre première préoccupation, on se demande comment Rudi Roussillon va s'en sortir au sein du groupe Dassault. Il était le bras droit de Serge Dassault, il faisait partie d'un cercle rapproché de 5 à 6 personnes. Cette proximité lui avait permis de convaincre son mentor de conserver le FC Nantes, alors que celui-ci voulait s'en débarrasser au plus tôt dès le printemps 2005. Quant à Jean-Luc Gripond, si Dassault souhaite son départ, il reste à connaître dans quelles conditions. Roussillon démissionne sur ordre de Dassault.. On doute par contre que Gripond tire un trait sur la cagnotte qui lui reviendrait en cas de licenciement, sans parler d'un « parachute doré » éventuellement inscrit à son contrat… Dayan doit trouver des « clients » à Dassault Cette démission soudaine associée à la nomination de Luc Dayan est, quoiqu'on en pense, une vraie surprise. Les semaines passées ont charrié les annonces d'une bonne demi-douzaine de repreneurs potentiels. On s'attendait par conséquent à une vente en bonne et due forme : un repreneur majoritaire, un prix d'achat, une nouvelle équipe dirigeante. Or Luc Dayan, le nouveau président du club, ne vient pas en tant que repreneur. Il est chargé de trouver des partenaires financiers, des « clients » selon la terminologie employée par l'avionneur, susceptibles de reprendre petit à petit les parts détenues par Serge Dassault. Lequel sera définitivement rassuré, lorsqu'il se sera totalement désengagé du club, pourvu qu'il récupère « entre 10 et 15 millions d'euros ». Cette « reprise » qui n'en est pas encore une est donc pour le moins étonnante et laisse un arrière-goût de forte improvisation et de précipitation. Si on déroule les derniers évènements qui ont précédé cette annonce, on peut penser que trois évènements on pu peser dans la balance. Des évènements qui ajoutés les uns aux autres ont concouru au raz le bol de Dassault, lequel déjà, dans un premier temps, n'a pas du apprécier découvrir l'énorme déficit du club. 15 millions c'était trop cher ! D'une part, les dossiers de reprise, apparemment longtemps freinés par un Roussillon qui semblait vouloir continuer de s'accrocher coûte que coûte, ont apparemment tous achoppé au niveau financier. Aucun repreneur ne semblant vouloir investir, sans réelle visibilité, à hauteur de l'attente de Serge Dassault. Un club relégué en Ligue 2, dont les dettes font le double du capital social, ne vaut manifestement pas les 15 millions d'euros attendus. Les supporters l'ont exaspéré : « qu'ils se débrouillent avec Dayan » D'autre part, Serge Dassault, même s'il en a vu d'autre durant sa longue carrière, n'a, bien qu'il s'en défende « ça n'a rien à voir », sans doute goûter que très modérément les deux actions des supporters lors de l'Assemblée Générale de Dassault Systèmes et lors du Conseil Municipal de Corbeil-Essonnes. On reste malgré tout songeur lorsque Serge Dassault, à l'évocation des banderoles nominatives lors de Nantes / Toulouse, rétorque : « Maintenant qu'ils se débrouillent avec Dayan. C'est tout ce que je peux vous dire… ». A ce titre on reste d'ailleurs perplexe au sujet du déroulement de ces manifestations sans entrave « policières ». Comme si certains au sein du club, toujours prompts à sentir le vent tourner et au courant des manifestations « parisiennes », ont trouvé avantage à laisser filer… Enfin, on est en droit de se demander comment Luc Dayan est parvenu à séduire le vieil avionneur. Comparé aux autres, sa carte de visite parle pour lui. Il se présente comme expert en redressement de clubs en péril et en dénicheur d'investisseurs. Il a par ailleurs déjà « réussi » dans le football avec le LOSC. Sachant qu'aucun repreneur n'était prêt à allonger la somme désirée, il était l'homme de la situation puisque le FC Nantes est clairement en péril à tout point de vue et qu'il est désormais dans uns situation très critique financièrement. Mais une question reste en suspens : que se passera-t-il si Dayan échoue dans sa quête aux partenaires ? Bien qu'une recapitalisation soit annoncée pour la fin du mois, validée sans doute lors d'une prochaine assemblée générale extraordinaire, le FC Nantes reste potentiellement en situation de faillite. On espère juste que Serge Dassault n'actionnera pas ce dernier levier là s'il sent que rien ne bouge assez vite à son goût. Dans cette nouvelle donne, Dayan a su se montrer incontournable Pour le moment, il faut donc faire confiance à Luc Dayan pour qu'on n'en arrive pas à cette extrémité là. Si la plupart des repreneurs ont mis leur réseau en branle pour séduire Rudi Roussillon, sans le court-circuiter auprès de Serge Dassault, tout en déposant leurs dossiers de reprises auprès de la banque d'affaires de la Socpresse, il semble que Luc Dayan ait su agir auprès du bon interlocuteur (Serge Dassault lui-même ?), au bon moment (le retrait de Derichebourg, les actions des supporters). On sait que Serge Dassault n'y connaît rien au football et que son soucis principal du moment est donc de se désengager le plus rapidement possible du club pour, enfin, ne plus en entendre jamais parler. Dayan devra donc trouver des partenaires financiers, quels qu'ils soient, pourvu que Dassault récupère des sous. On se souvient qu'en 2004, Jean-Luc Gripond avait eu cette première mission. Il s'agissait alors de faire entrer dans le capital des partenaires locaux. Mais Gripond était déjà tellement grillé, et s'y était pris avec une assurance si désinvolte que personne, contrairement à ce qu'il déclara, ne fut tenté par une opération jugée trop aventureuse. Quels seront les prochains propriétaires du FC Nantes ? Curieusement, l'annonce de l'AFP n'évoque pas le ou les partenaires qui étaient sensés accompagner Luc Dayan dans son plan de reprise. Bien que la donne ait changé, les mêmes ( il avait indiqué à FCNantais.com que ceux-ci étaient Français ), seront-ils les premiers investisseurs à entrer au capital recomposé du FC Nantes ? Dayan sera-t-il un président éphémère si un nouveau projet émerge à hauteur des attentes de Serge Dassault ? Dayan ira-t-il nous chercher des fonds qataris ? A l'image d'Alain Florès et de son important partenaire, les repreneurs qui ont vu leur projet échoué sont-ils prêts à partager le pouvoir sans obtenir la présidence du club ? Enfin quel contrat et quel mode de rémunération lient aujourd'hui Luc Dayan à Serge Dassault ? Une conférence de presse attendue… Rudi Roussillon et Luc Dayan qui s'exprimeront lundi après-midi en conférence de presse à La Jonelière pourront peut-être nous éclairer sur toutes ces questions. Luc Dayan sera aussi peut-être interrogé sur le devenir de l'Entente Sannois Saint Gratien qu'il laisse rétrogradé administrativement. L'ironie veut qu'il y a été abandonné peu à peu par ses partenaires financiers alors qu'il doit en trouver au FC Nantes... Il y a évidemment de quoi être particulièrement perplexe et vigilant. …avec les premiers signes d'un réel projet sportif ? Lors de cette conférence de presse seront peut-être déjà évoquées les grandes lignes du projet sportif qui devra permettre au FC Nantes de retrouver la Ligue 1 en fin de saison. On attend entre autre qu'il indique vouloir conserver Frédéric Da Rocha, qu'il projette de confier la direction sportive à un nouvel entraîneur et qu'il évoque le profil des prochains directeur général et directeur technique. On espère qu'il ne cédera pas à la tentation made in Roussillon de vouloir donner au bon peuple ce que lui seul croit qu'il veut. Nous ne voulons pas de noms ronflants, dussent-ils appartenir au passé glorieux du club (Desailly), nous voulons enfin de réelles compétences. Puisque Dayan débarque tout juste, nous ne lui en demanderons pas beaucoup plus pour l'instant. Nous aurons en tout cas une pensée pour le personnel du club qui doit continuer de songer à quelle sauce il va bien être à nouveau mangé…
F.P.., le 10 juin 2007
Dayan = Gripond ? (Lire article >>>) Le droit de réponse que nous a fait parvenir Luc Dayan, le lundi 21 mai 2007 (lire son interview et notre article : Biétry, Dayan et Besson se positionnent ) (7 mars 2007)
Je m'appelle Luc Dayan et je viens de lire votre édito. Je ne connais pas M.Gripond et je n’en pense rien. Alors avant d'écrire quoi que ce soit sur mon compte en me comparant à lui, je pense qu'il serait bon que vous vous renseignez sur ce que j'ai VRAIMENT fait plusieurs années dans le football. Et pour éclairer votre lanterne, voici la réalité: - En tant qu'actionnaire: Actionnaire du LOSC pendant 5 ans (1999/2004) puis actionnaire de l'ENTENTE Sannois Saint Gratien (2004/....). - En tant que "spécialiste de sauvetage/restructuration": OGC NICE, ASSE, Valenciennes, Le Mans, Rennes..Le premier “métier” nécessite d’investir de l’argent et de prendre des risques, le second d’en gagner en contre partie d’un travail fourni. Je ne me suis jamais caché d’être un professionnel qui évolue dans un secteur qui nécessite le professionnalisme..mais professionnalisme n’est pas “affairisme”. .Je n'ai qu'une seule conviction et une seule passion: faire en sorte que les clubs de football deviennent indépendants de tous les pouvoirs qui les entourent: celui de l'argent, celui du “politique”, celui des intermédiaires. Ceci nécessite beaucoup de travail, de transparence, de cohérence..et une bonne gestion! Mon rôle est de faire en sorte que les intérêts de tous ceux qui sont concernés par LE CLUB soient alignés (Ville, actionnaires, spectateurs, supporters, partenaires, joueurs, staff techniques, administratifs, bénévoles, etc..) afin que le pouvoir soit (re) donné aux techniciens...si ceux-ci sont honnêtes et compétents !Le football professionnel est un monde dur ou tout le monde veut la même chose: gagner. Moi, je pense qu’un club de football gagne quand il donne du plaisir à tous ceux qui le composent et qui l’entourent..
Je suis médecin, j’aime les gens et la vie, donc le football.., et j’ai un ego suffisamment “normal” pour avoir été le seul Président qui ait quitté la Présidence d'un club quand il était Premier du championnat (Lille en mars 2001) pour préserver ma vie de famille. L’argent est un moyen, pas un but. J’ai eu et j’ai encore des conflits avec celles et ceux qui dans ce “milieu” n’ont pas respecté leurs engagements, leurs obligations ou leurs promesses. Ça peut aller de la Ligue de Football, à certains élus de grande ville, en passant par des responsables de fonds d’investissements ou des intermédiaires “véreux”, mais également des Présidents ou des entraîneurs qui ont “triché”.
Je suis un indépendant, pas riche, mais libre. Je ne sais pas du tout quel sera l’avenir du FCNA et si j’aurai un rôle à y jouer. Ce qui est sûr, c’est que le FCNA porte dans ses initiales les valeurs qu’il doit retrouver: Fidélité Courage Nouveauté Ambition...Facile à écrire, difficile à faire, sûrement.. Vous pouvez toujours dire et penser que c’est du “baratin”..mais avant de l’écrire, renseignez-vous auprès d’anciens “nantais” qui me connaissent comme Antoine Sibiersky, Antoine Kombouaré, Christophe Pignol, José Touré..ou d’autres.. Amicalement, Luc Dayan
|
|