Une première période prometteuse
Le boulet de canon de Néné a ricoché sous la transversale et rebondi dans les filets, frappant les Nantais comme un coup de poignard. On atteignait la 71è minute et le match venait de basculer. Définitivement, hélas, car on pressentait que les Canaris n'auraient plus les ressources techniques et physiques pour redresser une situation qu'ils paraissaient tenir en mains à la pause, alors qu'ils menaient 2-0.
Cet avantage à cet instant était somme toute mérité car après un démarrage plutôt timide, Nantes avait fourni une copie intéressante et terminé la première période en trombe, à tel point qu'il eut la possibilité de réaliser le KO.
But de Keserü
Le comble de l'histoire est que Michel Der Zakarian avait tenu logiquement à ménager une partie de son effectif. Il avait aligné une équipe privée de Bagayoko, Shereni, Da Rocha, Dossevi et Jean-Jacques Pierre. Guillon et Heinz en ont profité pour effectuer leur retour, Keserü pour marquer un but, Goussé pour se mettre en évidence. Il fallut une bonne dizaine de minutes pour procéder aux réglages, le temps que Piquionne rafle un ballon à la barbe de Heurtebis sans pouvoir en profiter (Guillon écarta le danger), et puis la mécanique se mit progressivement en route, boosté à l'allumage par un but de Claudiu Keserü à la 13è minute. Goussé parvint alors à arracher un ballon à Bernardi, il le transmit au Roumain qui, malgré l'angle fermé et la présence de Modesto et de Monsoreau, décocha un bolide du gauche qui laissa Roma pantois.
2-0 au terme d'une action collective
Il s'agissait de la première véritable offensive nantaise. Il y en eut d'autres, dans lesquelles on retrouva souvent Capoue, décidément en progrès, un jour vous allez voir que nous allons écrire, et nous en serons ravis, qu'il s'agit d'un véritable joueur de foot. C'est d'ailleurs lui qui à la 35è minute récupéra en force un ballon dans l'entre-jeu. Il le transmit sur le côté gauche à Maréval, lequel centra pour Keserü. Claudiu tenta de nouveau sa chance, ce fut contré mais le ballon revint à Nicolas Goussé qui testa à son tour sa force de frappe. Flavio Roma renvoya mais, manque de chance pour lui, pile poil dans les pieds de Marek Heinz qui sut adroitement profiter de l'aubaine.
De Freitas encore en vue
Nantes menait 2-0 ! C'était bien sûr inattendu mais durant les minutes qui suivirent les Canaris connurent une période d'euphorie devenue rare et ils auraient pu réaliser le KO. Sur un centre de Thomas, Modesto fut tout près de marquer contre son camp (38è) puis Monsoreau contra un shoot de Moullec (40è). Le ballon passa à quelques centimètres de la cible alors que Roma était parti côté opposé.
Tout allait bien pour Nantes et pour De Freitas, lequel montrait allègrement le bon exemple et faisait un usage judicieux du ballon. C'est tout juste si on remarquait que le flanc droit de la défense nantaise n'était pas des plus sécurisants, à l'image d'Olivier Thomas alors qu'elle manquait évidemment de promptitude en son centre. Le tandem Poulard – Guillon avait du mal à se coordonner d'autant que Piquionne et Gakpé sont du genre rapides. Heurtebis avait donc dû jouer les pompiers face à Piquionne (21è) alors que Cufre, profitant d'une absence de Thomas s'était enfoncé sur son aile gauche et avait adressé un centre que Gakpé n'avait pas pu exploiter pour une affaire de centimètres (29è).
Il n'en reste pas moins qu'il n'était guère question de faire la fine bouche à la pause : mener 2-0 face à Monaco ce n'était tout de même pas rien, surtout avec une formation privée de plusieurs éléments moteur.
Troisième penalty en trois matches
Il aurait fallu pouvoir conserver cet avantage un peu plus longtemps. Mais les Canaris, pour tout dire, n'eurent guère le loisir de se retourner, une fois que les deux équipes furent revenues sur le terrain, Monaco avec Diego Perez à la place de Bernardi. Sur la première grosse attaque de l'ASM, Guillon fut pris de vitesse par Piquionne et il commit une faute qui amena Tony Chapron à désigner promptement le point de penalty. C'était le troisième concédé par Nantes en trois matches. Tony Heurtebis s'élança encore du bon côté sur le tir de Néné mais sans parvenir à stopper le ballon.
Cela faisait 2-1. Et il était clair que les Monégasques avaient décidé de mettre le doigt là où ça fait mal dans la défense nantaise. Meriem adressa un long service en profondeur à Gakpé qui, plus rapide que Poulard et Guillon, s'en alla égaliser dès la 53è minute. En huit minutes, les Azuréens avaient rétabli l'équilibre.
Pression vaine en fin de match
Nantes eut peu d'occasions de reprendre l'avantage, c'est plutôt Heurtebis qui se trouva invité à sauver les meubles face à Piquionne qui, sur une nouvelle balle en profondeur, avait grillé la politesse aux défenseurs centraux. Piquionne courait décidément trop vite et il obtint un coup franc, pour une faute de Guillon, à 25 mètres de la cage. C'est alors que Néné plaça le shoot magistral évoqué tout à l'heure, le ballon passa au-dessus du mur et se ficha dans la lucarne, Heurtebis ne pouvant que constater la casse.
Monaco marquait ainsi son deuxième but sur coup de pied arrêté et il s'emparait des commandes pour la première fois de la soirée. Il ne les lâcha plus. Les Nantais firent pourtant pression en fin de rencontre, ils obtinrent des corners mais ce fut en vain. Roma était en éveil et il s'empara d'un ultime ballon dangereux convoité par Guillon. Côté nantais Da Rocha (62è), Shereni (77è) et Dossevi (85è) étaient tour à tour entrés en jeu aux places de Moullec, Capoue et Keserü. Quant à Tony Chapron, il avait dû oublier ses lunettes, ou peut-être pensait-il à ses rencontres avec Aulas quand il discute les augmentations des indemnités des arbitres, en tout cas il oublia de sanctionner une main monégasque flagrante aux abords de la surface.
Confirmations…
La Coupe de la Ligue est donc terminée mais il ne s'agissait pas d'un objectif majeur et Nantes a su partir par la grande porte. Sinon, ce match nous a apporté la confirmation de ce qu'on suppose depuis plusieurs semaines : cette équipe semble posséder la taille pour monter et elle s'améliore au fil des rencontres. C'est positif. Mais si elle atteint son objectif, Kita mettra sans aucun doute ses commerciaux au travail et il y aura du transfert dans l'air. C'est une politique qui plaît à un certain nombre de spectateurs et de lecteurs, qui s'inscrit aussi dans l'air du temps, surtout lorsqu'il est vicié, elle ne correspond pourtant guère à priori aux valeurs nantaises. Et elle mène rarement très loin. On verra bien, on aura tellement le temps d'en reparler ! Pour l'instant, il y a le voyage à Grenoble et la réception de Gueugnon à préparer.
B.V., le 29 septembre 2007.