Excepté Payet, meilleur buteur nantais, remplacé par Norbert, les Nantais étaient au complet tandis qu'en face, Aruna Dindane, leader des buteurs de L1, faisait défaut. On ne peut certes pas reprocher aux Canaris de ne pas avoir essayé de revenir au score en attaquant en nombre dans la dernière demi-heure tout en laissant de dangereux espaces derrière, mais dès qu'ils arrivaient dans le camp adverse, ils semblaient pétrifiés par manque d'idées et de solutions. Et comme ils n'ont pas d'individualités susceptibles d'improviser, ils n'ont jamais été dangereux, si ce n'est sur une occasion de Diallo à la suite de laquelle Wilhelmsson aurait du bénéficier d'un penalty.
Au contraire de son prédécesseur, Georges Eo peut malgré tout se dire qu'il peut s'appuyer sur quelques bonnes prestations antérieures. Mais cette défaite est un sacré pas en arrière, même face à des Lensois anormalement inaccessibles. Le coach Nantais disait avoir trouvé une équipe. Elle a volé en éclat samedi soir. Quant aux qualités mentales de ses joueurs qu'il vantait malgré le nul concédé face aux Verts, il va falloir vite les retrouver face au Paris SG de Mickaël Landreau. Il est vrai que les Parisiens ne sont pas mieux lotis à ce qu'il paraît…
Briant : 4.5
Abandonné par sa défense sur le premier but, il est resté spectateur, preuve que lui non plus n'était pas encore entré dans le match. Sur le second, il ne peut rien puisque Pierre le prend à contrepied en déviant du bras le coup franc de Seydou Keita. Le jeune portier nantais, pas vraiment mis en confiance dans la semaine par les bruits du retour de Stojkovic, a tout de même sauvé son camp en deux occasions. Hormis un dégagement manqué « à la Heurtebis », il n'a rien à se reprocher.
Cubilier : 4
Pas vraiment dans son match lui non plus. En première période, sans doute échaudé par les absences collectives sur le premier but, il ne s'aligne pas sur ses partenaires et couvre bêtement Cousin pour ce qui aurait du être le deuxième but lensois. Son entente avec l'imprévisible Wilhelmsson est toujours aussi bancale. Il a par ailleurs été souvent gêné par un Boukari qui rentrait régulièrement dans l'axe, ou par les dédoublements d'un Ramos plus dangereux que prévu. Il a ensuite peu à peu disparu de la circulation et fut souvent dominé par Thomert. Déjà trop juste physiquement sur certains replacements, il n'a pas non plus apporté grand chose devant, où il réagit trop souvent avec un temps de retard.
Cetto : 5
Bon dans le placement, il a souvent colmaté les brèches, notamment du coté de Cubilier. Mais comme son compère de l'axe, on se demande bien où il était sur le premier but quand Hilton et Coulibaly se font une passe tranquille dans les 6 mètres pour l'ouverture du score. Même réflexion sur l'occasion de Cousin même s'il est vrai que c'est encore Cubilier qui n'aurait pas du couvrir l'attaquant lensois. Il fut aussi fautif sur l'occasion plein axe de Thomert, puis à l'origine du coup franc pour le second but lensois. Il a par ailleurs abusé de relances longues et a parfois dégagé à l'emporte pièce alors qu'il y avait des solutions plus sereines. Ses retrouvailles avec M. Chapron se sont elles plutôt bien passées. Cetto n'a toujours pas pris de carton depuis qu'il est capitaine.
Pierre : 5.5
Même réflexion que pour son capitaine sur le but de Coulibaly et sur l'occasion de Cousin. Pour le reste, il a plutôt rassuré dans sa zone. Bon dans le jeu aérien, il a tenté de jouer propre, notamment dans les relances. Il a parfois continué ses actions à bon escient. On regrette de ne pas le voir plus mordant sur les coups de pieds offensifs.
Signorino : 4.5
Entre les blessures et les semaines sans s'entraîner, Franck Signorino fait un début de saison en demi-teinte. Un peu plus en jambes malgré tout que face à Saint-Etienne, il reste loin de son niveau de la saison dernière. Mais il ne faut pas compter sur lui pour lâcher le morceau. En cela, il reste un élément précieux. Il n'a par ailleurs pas grand chose à se reprocher même si son entente avec Norbert a laissé à désirer. Il est vrai que le duo Jussié,Demont n'a pas eu de mal à dominer le coté gauche du FC Nantes.
Saidou : 4.5
La fin de son intérim au capitanat l'a un peu rendu à l'anonymat du milieu de terrain. Il n'a pas eu son rayonnement habituel et a sombré dans le défi physique, un secteur où il n'excelle pas au contraire de son prédécesseur Jérémy Toulalan. Dans le jeu, il n'a pas non plus permis à Nantes de bien conserver le ballon et de montrer un peu de maîtrise et de sûreté. C'est pourtant là, entre autre, qu'on l'attend.
Faé : 5
Emerse marche à l'envie et il en a à revendre depuis le début de la saison, mais il a des absences aussi au cours des 90 minutes, surtout quand l'équipe prend un but, ce qui n'est pas rare… Comme Saidou, il a été dominé au milieu. Il n'a pas été très efficace à la récupération et pas très aidé non plus devant, quand il ne se heurtait pas à l'infatigable Kovacevic. Il a eu quelques percussions éclairs, mais les Lensois étaient toujours en nombre pour le contrarier. Très actif pour revenir au score en seconde mi-temps, il a totalement baissé les bras après le deuxième but. Il est vrai qu'il n'y avait plus rien à faire…
Norbert : 5
Il est à l'origine du coup franc qui amène le premier but, mais peut-on lui en vouloir ? Il a eu du mal à se mettre en route et à trouver les bons réglages avec Signorino, notamment quand il s'agissait de partir de l'arrière. Il a beaucoup tenté, mais fut largement dominé avec l'ex-Messin par la paire Demont-Jussié. Il n'a donc pas fait oublier Payet, loin s'en faut, mais il n'a pas du tout les mêmes caractéristiques. La fougue et l'aisance technique du jeune réunionnais ont beaucoup manqué samedi. Remplacé par Da Rocha dont on sait qu'il a besoin de matchs pour donner toute sa mesure. En « joker », il ne s'est pas plus illustré que face à Saint-Etienne.
Wilhelmsson : 4
On reste toujours dans l'attente d'un bon match du Suédois. Il en est conscient ce qui est la moindre des choses : « C'est difficile pour moi, le niveau est plus élevé qu'en Belgique. J'ai connu ça en ligue des Champions. Les gens aimeraient me voir au niveau qui est le mien en sélection. Je suis sûr que ça va venir ». Il a eu certes quelques rares éclairs, dont un ponctué à nouveau par un centre totalement manqué pour l'une des rares opportunités nantaises, mais il a encore perdu de nombreux ballons. Il s'est donc rarement mis dans le bon sens et a encore déçu. Remplacé par Boukhari , qui a pris l'axe alors que Rossi glissait à droite. Le Marocain a eu quelques occasions de bien orienter le jeu, mais sans efficacité.
Rossi 4.5
Moins à l'aise à l'extérieur qu'à domicile, il s'est beaucoup dépensé a beaucoup bougé sur le front de l'attaque plus à gauche et en retrait de Diallo. Mais il n'a pas trouver d'ouvertures et s'est fait manger par Kovacevic, Coulibaly ou Demont. Physiquement, il n'a pas tenu le choc. Replacé à droite à l'entrée de Boukari, il n'a plus eu aucune influence sur le jeu.
Diallo : 4
Faut-il continuer à titulariser Diallo à l'extérieur ? C'est un mystère mais sans doute pas une simple coïncidence, le Malien est sevré de ballons loin de La Beaujoire. Son intelligence de jeu, ne servent à rien s'il n'est pas alimenté en ballons. Il est resté malgré tout le plus dangereux, ça n'était pas très difficile, avec une frappe des 20 mètres au-dessus et une occasion délicate qu'il n'a pas su concrétiser face à la sortie aérienne d'Itandje. Il a laissé sa place à Keserü à la suite d'un choc. Le roumain a malheureusement été transparent au milieu de Coulibaly et Hilton.
Coté Lensois, on a été impressionné par la facilité qui se dégage de cette équipe. Les joueurs sont bien en place, il y a de réelles complicités sur les cotés et le pressing à deux ou trois joueurs sur l'adversaire porteur du ballon est impressionnant. La défense centrale Coulibaly , Hilton fut rayonnante et décisive sur le premier but. Les arrières latéraux Demont et Ramos n'ont pas laissé leurs adversaires respirer et les ont contraints à jouer très bas. Au milieu Kovacevic récupère tout ce qui bouge, chevilles comprises et Keita assure la conversation du ballon et l'orientation du jeu. Et même si l'attaque n'est pas impressionnante à l'image de Cousin et Boukari , elle pèse sur la défense adverse. Jussié , très sobre, a paru un ton en dessous de ce dont il est capable. Enfin le frêle soliste Eric Carrière a davantage existé quand les Nantais tentaient de revenir au score en seconde période. A noter l'entrée de Thomert qui a failli être décisif en deux occasions.
Frédéric Porcher, le 20/11/06