Saidou sur une pente ascendante

Comme souvent, Nantes repart d'Auxerre avec une défaite dans la musette après un match où il n'a jamais été vraiment dominé. La faute au réalisme de Niculae et à un arbitrage médiocre de M. Moulin, un habitué du genre. L'équipe nantaise alignée par George Eo était la réplique exacte de celle qui avait battu Marseille une semaine auparavant, El Mourabet suppléant Cetto, suspendu. Pour autant, elle n'a pas fait preuve de la même détermination que face au deuxième du championnat. Positionné plus bas, le bloc nantais n'a pas gardé sa compacité initiale pendant toute la partie. Après la pause, les espaces entre les lignes augmentaient nettement. D'où une plus grande liberté de mouvement pour les milieux auxerrois, et quelques moments de flottement dans la relance nantaise, faute de solutions proches du porteur du ballon. De même, si la doublette Faé-Saidou est à créditer d'une performance tout à fait honorable, elle a souffert de la comparaison technique avec la paire auxerroise, composée de Pedretti et surtout Cheyrou. Les deux joueurs n'ont pas hésité à reculer très bas pour diriger la manoeuvre. Nantes n'a sans doute pas assez mis de pression sur les deux véritables patrons du jeu auxerrois pour pouvoir asseoir la domination que permettait d'espérer l'entame de match. Offensivement, les Nantais n'ont pas eu le même impact que face à l'OM. Le couloir droit, en particulier, n'a pas répété sa très belle prestation de la semaine passée, la faute sans doute à un positionnement assez bas, comme l'ensemble de l'équipe. Le rôle des attaquants était alors singulièrement compliqué, surtout que l'on n'a sans doute pas assez varié les approches. Ne pas balancer est évidemment une bonne chose, mais un peu de jeu direct aurait pu faire du bien de temps à autres. Tout n'est cependant pas à jeter dans cette partie ou Nantes a montré de l'application et de la cohérence.


Briant : 5.5
Une seule véritable erreur à porter au bilan du jeune portier nantais, cette relance qui file dans les pieds auxerrois en première mi-temps. Présent dans le jeu aérien, très appliqué, on a pu apprécier ses efforts sur le jeu au pied. Satisfaisant.

Guillon : 5
Du mieux dans la relance courte, il continue de se montrer assez maladroit quand il faut allonger le jeu. Match solide dans l'ensemble, le capitaine nantais était bien placé la plupart du temps. A toutefois tendance à sortir assez haut, parfois trop, comme lorsque Niculae le surprit d'une belle déviation pour servir Jelen, sur l'action du but.

El Mourabet : 5.5
Un bon premier match pour le jeune défenseur central nantais. Fort dans les duels, solide dans le jeu aérien, il a montré une belle assurance et aurait même pu marquer d'une demi vollée sur un coup franc de Rossi. Son bilan est malheureusement terni par une intervention approximative sur le centre de Jelen qui conduit au but. Bien malchanceux tout de même sur ce coup-là.

Signorino : 6
En progrès. On retrouve peu à peu le Signorino de l'an passé, infatigable contre-attaquant et défenseur accrocheur. Volontaire, disponible, il s'est offert un bon tir cadré et un sauvetage important sur sa ligne.

Cubilier : 5.5
Très prudent en première période, où il n'a quasiment pas débordé. Match solide dans l'ensemble sur le plan défensif. Souvent présent au contre, dur au contact. Un peu plus porté sur l'offensive en deuxième mi-temps, il a tenté quelques combinaisons avec Norbert sans beaucoup de succès. Plus en difficulté dans les 20 dernières minutes, il avait manifestement du mal à se replacer après ses montées, d'où quelques situations dangereuses. C'est à ce moment qu'Akalé, totalement invisible jusque là a refait surace. Sans dommage.

Saïdou : 6,5
Gros match du milieu défensif camerounais. Très présent à la récupération, il a montré une belle complicité avec Emerse Faé. Prudent, il s'est d'abord contenté de relancers courtes, limitant les prises risques avant de s'enhardir quelque peu en deuxième mi-temps. Précieux en couverture.

Faé : 6
Soucieux de s'intégrer à la construction, il a su jouer son rôle d'accélérateur, mais plus par ses orientations du jeu que par ses accélérations balle au pied. Toujours impressionnant physiquement, et une belle sûreté technique. Durement secoué par un tacle dangereux de Pedretti, il a quitté le terrain énervé et laissé sa place à Dimitrijevic. Dans un registre évidemment différent, le Serbo-monténégrin a su apporter de la variété et de la fluidité au jeu nantais. Toujours irréprochable techniquement.

Payet : 5.5
Moins sollicité que face à Marseille, il a pourtant montré, sur chaque prise de balle ou presque, qu'il pouvait apporter le danger. Vif, technique, percutant, il a démontré une belle volonté d'accélérer le jeu. Sérieux défensivement, il a finit un peu fatigué et cédé sa place à Wilhelmsson, manifestement très motivé. Dynamique, le Suédois a poursuivi le travail d'accélération du jeu de Payet.

Norbert : 4.5
Décevant. Loin de répéter sa performance de la semaine passée, l'ex-Angevin n'a pas réussi à peser offensivement. Positionné plus bas que Payet, son homologue à gauche, il a perdu beaucoup de ballons. Il a également eu des difficultés à prendre de l'élan, jouant souvent un peu arrêté. Il a compensé par une forte implication défensive.

Rossi : 6
Un gros travail dans l'ombre. Toujours aussi mobile et disponible, il a beaucoup demandé le ballon dos au but. Une protection de balle absolument remarquable. Une bonne frappe cadrée en tout début de match et une déviation géniale pour Oliech en fin de match. Il a par contre sans doute joué un peu bas.

Diallo : 5
Irréprochable dans le replacement, il continue de courir énormément. Comme Rossi, il a joué un peu bas pour se montrer plus dangereux, même s'il est évidemment tributaire du positionnement général du bloc. Pas assez sollicité dans l'espace, sa vitesse de course devrait être un peu plus exploitée. Un match frustrant pour lui. Remplacé par Oliech, qui s'est signalé par une envie évidente et une bonne frappe dans un angle fermé.

Côté Auxerrois, on aura apprécié la performance du Roumain Niculae, très actif et auteur d'un joli but, l'activité de Pedretti, parfois à la limite de la correction cependant, et surtout le match énorme de Benoît Cheyrou, dont la qualité technique est un véritable régal.


Naoned Citizen, le 5 octobre.