Retrouver notre rubrique "intervoyous" de La Référence en avant-match de chaque rencontre. Attention, sérieux et oreilles chastes s'abstenir !
Par La Référence (de Saint-Lô) le 24 août, 2006.
C'est muni de la carte de presse de Monsieur Chritophe Delacroix, trouvée par hasard dans les toilettes du Café Rouge à Paris, que j'ai pu pénétrer l'antre sacrée du paradis perdu footballistique, à savoir La Jonelière. Derniers entraînements, dernières mises au point avant l'envol pour Lorient vendredi soir (selon Gilles Rampillon, qui s'occupe de la logistique des déplacements dorénavant, comme tous les bus étaient réservés pour diverses excursions de retraités en cette fin d'été, c'était soit deux J7, soit l'avion... )
Je pénètre et remarque aussitôt Monsieur Georges Eo qui fulmine et bougonne en rangeant des plots : « Rien ne se passe... Des résultats de merde, un jeu insignifiant et Mr Roussillon qui ne me propose rien... Je commence à croire à un délit de sale gueule »
« Malheureusement je ne pourrais pas jouer samedi. »
Je me dis que l'ambiance n'est pas au beau fixe mais cette impression est effacée par Mamadou Diallo qui vient vers moi tout sourire : « Malheureusement je ne pourrais pas jouer samedi. Dommage car j'avais à coeur de me racheter. Je voulais avec mes camarades empapaouter du merlu au Moustoir, si tant est que ce soit possible d'emmailloter de la poiscaille. Avec mon coach M'sieur Dizet, on voulait faire un truc mais ce sera sans moi. On a une motivation terrible. On veut aller faire un truc là-bas ». Il me confie hors micro qu'il est heureux de ne pas être du déplacement, que l'équipe est à la rue, et qu'il ne faut pas compter sur Oliech ou Keserü pour planter !
« Ah muy bien, muy bien»
Dans les vestiaires, Franck Signorino compare les défauts et qualités de son sèche-cheveux avec celui de Mauro Cetto et ils ne semblent pas disposés à parler du match : « Tu vois là tu as différentes vitesses de séchage. », « Ah muy bien muy bien »... du coup Signorino se passe la tête sous l'eau pour la cinquième fois, le problème c'est que dans la pièce d'à côté Serge Le Dizet explique la tactique sur tableau blanc aux joueurs... Seule la moitié est présente... Aurélien Capoue et Nordin Boukhari sont encore dehors et s'échangent de vieilles entrées gratos pour le Pim's alors que Wilhemsson signe des autographes à travers les grilles auprès de nombreuses jeunes filles en fleurs dont la fille de Monsieur Loic Amisse. Emerse Faé est au téléphone et parle en anglais tandis que Alioum Saidou et Nicolas Savinaud s'inquiètent de la santé de Frédéric Da Rocha, en passage express en Porsche 4x4 avec une blonde à forte poitrine, genre serveuse ou coiffeuse...
« Je veux une équipe de killers ! On peut tirer le nul ! On est le FC Nantes ! ».
Tout ce petit monde est absent de la causerie tactique de l'entraîneur vers lequel je retourne... Extraits : « Il faut qu'on mette la gomme ! Je veux tout le monde à fond et ce pendant 90 minutes. Je veux une équipe de killers ! On peut tirer le nul ! On est le FC Nantes ! ». Présent dans l'assistance clairsemée, au premier rang, Monsieur Rudi Roussillon opine du chef à ces paroles véhémentes tandis que Tony Heurtebis accroche un poisson avec l'inscription "Deuxième gardien" dans le dos de Dragan Stojkovic qui ne se rend compte de rien, ce qui fait bien rire Loïc Guillon.
« Jouer comme Troyes pas comme face à Troyes »
« J'ai bien étudié notre match face à Troyes... Et bien nous allons essayer de jouer comme Troyes ! » Nouvel acquiescement de Monsieur Rudi Roussillon qui semble le plus assidu tandis que Claudiu Keserü attache les lacets de Dennis Oliech aux pieds de la chaise...
« On ne s'en sortira que par le résultat ! le nul est à notre portée ! »
Aurélien Capoue et Nordin Boukhari reviennent un café à la main et s'assoient quelque peu bruyamment, ce qui fait se retourner Roussillon qui fronce un peu les sourcils. Le petit dernier, Soilyho Mété, se lève et demande à être dispensé d'entraînement cet après-midi car il change d'apart et il a l'état des lieux. Serge Le Dizet fait mine de ne pas entendre et poursuit « On ne s'en sortira que par le résultat ! le nul est à notre portée ! » ; Julio Hernan Rossi demande si il pourra « tirer le péno si jamais il y en a un ». Claudiu Keserü fait un peu la grimace et demande à « tirer le deuxième si jamais il y en a un » tout en fusillant Julio Hernan du regard... « On avisera sur place » tranche Serge.
Arrive Monsieur Jean-Luc Gripond qui demande à voir Monsieur Rudi Roussillon car il y aurait un problème avec le brésilien Da Silva qui se serait pris un pain par Jean-Jacques Pierre sur le parking...
« On avisera sur place »
L'ambiance étant quelque peu électrique, je décide de m'éclipser comme j'étais venu. J'ai juste le temps d'entendre encore Loïc Guillon demander s'il peut toujours être capitaine et Le Dizet répondre qu' « on avisera sur place » et je file à l'anglaise... En partant je n'ai pas de mal à reconnaître malgré leurs lunettes noires Loïc Amisse et David Marraud (bronzé au soleil Corse) qui prennent des photos des terrains d'entraînement et ce sans même descendre de leur voiture...
Lorient par Pornic
Je me dis intérieurement que ce n'est pas ce weekend encore que je vais parier 50 euros sur le FCNA à Côte et Match, puis prends en stop deux jeunes filles. J'oublie ma passion pour ce club quelques instants. L'été est encore là et le soleil doit être encore plus beau à Pornic vers lequel je file. Je revois encore le sourire de Boukhari faisant mine de déchirer « ma » carte de presse et je me dis qu'une équipe qui a encore le sourire n'est pas une équipe morte...
Mes auto-stoppeuses sont d'ailleurs Néerlandaises. De mon lecteur cd sort les notes de « Cherry Tree », le mini lp de "The National" et je sens bien que mes passagères sont sous le charme... La soirée s'annonce belle et samedi est encore loin, bien loin de nous...