Pour nous aussi, faire un peu le break, nous éloigner de l'actualité du FC Nantes, nous a fait du bien. Cette victoire à Toulouse, quel beau cadeau, quel oxygène. Ce fut quinze jours un peu tranquilles, à penser à autre chose, à se dire qu'il y a de l'espoir, à se reposer là-dessus. C'est déjà assez de devoir se coltiner un mois de rumeurs de transferts, de peurs de nouvelles bourdes, même si, pour faire son marché, le FC Nantes s'en tire souvent mieux l'hiver que. l'été. Les transferts on n'aime pas trop ça. C'est toujours un constat d'échec du centre de formation, même s'il ne peut évidemment pas tout fournir tout le temps, d'autant qu'on les garde de moins en moins longtemps. 77 et 95 c'était le siècle dernier. Une éternité.
Janvier important sur fond de mercato.
C'est déjà assez de lire les apprentis entraîneurs dire inlassablement que ceux qui sont écartés devraient jouer, que le système n'est pas bon, que le « coaching » est nul. Il faut aussi se coltiner les apprentis managers biberonnés aux jeux sur console qui vous virent un entraîneur en trois matchs et vous échangent untel contre untel comme si c'était un pion, sur fond de sacro-saint amour du maillot. Il est vrai que les acteurs du football, que ce soient les dirigeant du FC Nantes, au hasard, qui vous ventent un marché à l'import, ou les joueurs « libéralement dépersonnalisés », prêtent souvent le flanc à cette virtualité qui vous mine un quotidien si on y prête trop attention. On préfère le supporter qui s'imaginent joueur et sauveur dans ses rêves les plus fous, plutôt qu'entraîneur technico-tacticien et dirigeant euro-avisé.
Notre Président à nous, il a Dassault mais pas d'euros. Il a déjà pensé visé juste cet été. On voit où ça nous a mené. Depuis il gère la crise. Alors il se répète : « un mois avec des matchs à 6 points ». Tous les mois depuis septembre, il nous lâche : « le mois qui s'annonce est primordial ». Janvier le mois de tous les dangers. Oui on est à nouveau dedans. Quinze jours pour apprécier un 4-0 ce fut un vrai luxe. La compétition reprend et le mercato va durer, durer… Nantes s'est mis dans la difficulté, il a l'occasion de s'en sortir un peu face à des équipes tout aussi mal classées que lui. On espère malgré tout que l'on va parler football et jeu. Que l'on va privilégier le groupe, l'équipe et ne pas nous polluer le quotidien de « Barthez a fait ceci, Barthez a fait cela ». C'est déjà mal parti.
Une pensée pour Stojkovic
Ce pauvre Stojkovic ne fait pas parti du groupe retenu par Georges Eo contre Guingamp. Il faut dire qu'il reste sur trois bonnes performances. Il a bien mérité sa mise à l'écart. Celui qui l'a fait venir, Rudi Roussillon, en a fait arriver un autre. Un joli coup clinquant avec quelques dommages colatéraux qui ne manqueront pas d'être commentés bruyamment. Stojkovic était discret et pro. Il croyait en ses moyens et il en voulait. Il est revenu dans le coup. On oubliait presque sa technique exotique. On vire le jeune, on choisit le vieux. Après tout la France est allé en finale avec cette idée là. La comparaison s'arrête là.
Bref nous avons une pensée pour Stojkovic qui semble déjà appartenir au passé et ses erreurs. Nantes a en ce moment 5 gardiens et aucun, si ce n'est le Stojkovic des trois derniers matchs, n'a assuré la succession de Landreau. L'élu est Barthez. Dans combien de temps sera-t-il dans le coup ? Son coup de sang de la semaine n'est-il pas un signe qu'il est encore loin du compte ? Si on comprend bien, un club mal en point, qui ne peut donc plus se permettre d'erreurs, dégage un gardien qui commençait à donner sa pleine mesure après des débuts inquiétants, contre un gardien qui n'est assurément pas en pleine possession de ses moyens et dont le retour en forme reste un pari. Pourvu que ça marche…
Guingamp, quand les joueurs avaient laissé filer…
Ce soir, Barthez sera donc dans les buts. L'équipe est diminuée, mais ne l'était-elle pas à Toulouse aussi ? Eo le rappelle à juste titre. Cubilier, Norbert, Pierre, Saidou et Keserü ne font donc pas partie des 16. Stojkovic, Boukhari et Capoue semblent en partance. Il reste évidemment suffisamment de monde pour venir à bout d'un relégable de L2. Nantes n'a plus gagné depuis bien longtemps à La Beaujoire. Rares sont les clubs de Ligue 2 venus s'imposer à Nantes en Coupe. On se souvient malgré tout du FC Metz, mais c'était en coupe de la Ligue. De Guingamp, on se souvient d'une claque à La Beaujoire en fin de saison, avec Drogba et Malouda, quand certains avaient décidé de laisser filer, pour défier Angel Marcos. Un entraîneur aux bons résultats mais aux méthodes qui ne plaisaient pas au noyau dur de l'époque. Non les joueurs ne sont pas toujours défendables. Ce soir une qualification est attendue. Cela fait bien longtemps que les Canaris n'ont plus été favoris. Il faut assumer.
F.P. (6 décembre 2007)