Faé assis à coté de Roussillon
De son groupe de 20 joueurs, Michel Der Zakarian avait extrait logiquement Zaïri et Capoue. Les deux exclus étaient donc en tribune, sans avoir droit à une place de choix auprès de leur bon président Roussillon. Un privilège dont a pu jouir Emerse Faé. Un signe ostensible difficile à décoder, à l'image d'une blessure qui laisse perplexe. Peut-être Der Zakarian nous dira-t-il un jour « Faé n'était pas blessé » comme il le fit à dessein ou maladroitement pour signifier que Barthez est sorti parce qu'il ne voulait tout simplement plus jouer…
Barthez applaudi, Guillon sifflé
Il y a des joueurs qui, à l'image de Loïc Guillon, font tout pour se rattraper quand ils font des erreurs, dussent-ils essuyer les quolibets. Nous nous souvenons d'un Barthez effectuant une touche, d'un Barthez qui du rond central exhortait ses partenaires. Ce Barthez là a disparu. Espérons qu'il nous revienne bien vite, non sans s'être auparavant excusé auprès de ses partenaires. Sans doute est-il plus facile d'appeler à la mobilisation générale quand on se croit au-dessus des lois du sport, quand on croit n'avoir de comptes à rendre qu'à soi-même avec la bénédiction d'un Président décidément à coté de la plaque. Au moins Michel Der Zakarian en avouant que son gardien n'était pas blessé a-t-il desservi le plan de communication (rendre le mensonge plausible) improvisé à la sauvette par son Président : « Barthez était blessé, il avait très très mal ». Pour un peu, nous aurions versé une larme et compati aux déboires de Barthez.
Guillon – Signorino : un chassé-croisé à contresens
Pour pallier les absences de Faé et Saidou, le coach nantais avait retenu William Vainqueur et Bocundji Ca. Durant une mi-temps, les deux jeunes tinrent leur rang, parfois avec talent. On reste par contre beaucoup plus circonspect sur le choix de Guillon à la place de Signorino. L'ex-Messin avait, il est vrai, été en cause sur un but à Monaco et en amical face à Tours. Mais quand on doit faire le jeu à domicile, n'est-il pas plus logique de titulariser Signorino, pour éventuellement conserver Guillon à l'extérieur ? Le choix est délicat, mais voir le FC Nantes se priver des montées de ses latéraux à La Beaujoire, nous agace. Il serait bon de digérer enfin la défaite de Valenciennes et de se dire qu'on a aussi gagné des matchs parce que les latéraux ne se contentaient pas de défendre. Si jouer avec deux attaquants de pointe c'est abandonner l'idée de porter le danger sur les cotés et se priver des opportunités qui en découlent, autant revenir à un autre système. D'autant que nos deux attaquants ne donnent plus véritablement l'impression de vouloir jouer ensemble sur le terrain. Sedan joue autrement. Il serait peut-être bon de s'en inspirer lors des trois dernières rencontres à domicile.
Shocking coaching
Barthez sorti, Pieroni entré à la place de Cubilier, Da Rocha qui recule d'un cran, Michel Der Zakarian n'avait plus qu'un choix de remplacement. Qu'attendait donc le coach nantais en faisant entrer Oliech à la place de Payet ? Est-il à ce point persuadé que Nantes est incapable de produire du jeu qu'il se prive de l'entrée de Milos Dimitrijevic ? Bocundji Ca était carbonisé à l'heure de jeu, mais non, Nantes resta à 6 derrière, enfin à 5 si on considère que Cetto abandonna son poste. Et Nantes balança devant, n'importe comment. Régalant Yahia et Sartre pourtant réputés plus habiles de la tête que des pieds… Rossi aurait aussi pu entrer à la place d'un Keserü des mauvais jours. Et puis surtout pourquoi sortir Payet ? Résultat, Nantes s'est alors retrouvé à 4 devant, la belle affaire, et ne s'est surtout procuré aucune occasion…
Barthez : 0
M. Auriac a oublié de siffler un penalty contre Barthez pour une faute en retard sur Job. Accepter cette faute c'était s'obliger à expulser le gardien nantais. Mais comme lors de son retour à Marseille après l'histoire du crachat et six mois de suspension, les arbitres ont manifestement du mal à prendre leurs responsabilités face au divin chauve… Finalement Barthez est sorti de lui-même, poussant à l'extrême l'impunité dont il jouit depuis qu'il est arrivé au club. La note reflète donc son attitude davantage que son match. Il y a eu la bourde qui vaut défaite, des dégagements manqués, de la mauvaise foi après que le poteau l'ait sauvé, un penalty non sifflé à la suite d'une mésentente avec Cetto. Autant dire, hormis quelques interventions, que Barthez était à coté de ses pompes. Peut-être faut-il y voir un plan de retour en équipe nationale qui a pris du plomb dans l'aile au cours des deux semaines passées ?
Remplacé par Heurtebis qui a sauvé son camp sur une sortie où il anticipe parfaitement.
Cubilier : 4.5
Pour son retour le latéral droit rescapé de la campagne de l'intersaison s'est contenté du minimum. On notera malgré tout que Belhadj n'a pas eu son rendement habituel. Sans prise de risque et avec quelques relances manquées, Cubilier a tout de même failli marquer un but copie conforme de celui inscrit face à Saint-Etienne. Remplacé par Pieroni, auteur d'une tête au-dessus et d'une bonne frappe entachée d'une main préalable. Maigre bilan…
Cetto : 5
Pas vraiment à l'aise en première période, comme bon nombre de ses partenaires de la défense, il a essayé de rameuter son monde après la pause. Il est l'auteur de quelques bonnes interventions et de relances assez propres. Il a tout de même souffert devant Job, forçant Barthez à une intervention illicite. Enfin lorsque quatre attaquants sont sur le terrain, il n'est pas forcément utile de rester devant…
Pierre : 5
Un match très contrasté pour le défenseur haïtien. Pas du tout inspiré avant la pause, avec des relances à l'adversaire qui auraient pu coûter très chères, des duels pas toujours bien négociés suivis parfois de coups francs, il s'est largement rattrapé après le repos. Il fut alors très tranchant et un parfait dernier rempart quand Cetto se la jouait avant-centre.
Guillon : 4
Il avait en face de lui son pote Pujol dont il fut le témoin de mariage. Un Pujol fuyant et parfois insaisissable. Guillon eut souvent du mal à bloquer son couloir. Il manqua une relance facile qui aurait pu virer à la catastrophe. Après la pause, il tenta d'apporter davantage sur le plan offensif. Sur le but, il manque une intervention qui semblait « facile ».
Bocundji Ca : 5
Pourtant à cours de compétition, Bocundji est parfaitement entré dans son match. Il a bien sécurisé l'entrejeu et ratissé quelques ballons. Il a tenté de jouer simple sans relance difficile. Il a encore manqué quelques passes. Mais il est aussi l'auteur d'une percée tranchante coté gauche et d'une autre plein axe malheureusement stoppée par Keserü. Après l'heure de jeu, on l'a senti à la peine. Sans doute aurait-il du être remplacé.
Vainqueur : 6
Epoustoufflant durant la première demi-heure, avec une frappe de plus de 35 mètres sur la transversale, le jeune nantais a fait valoir sa technique et sa justesse de jeu. Il a ensuite décliné comme l'équipe en fin de mi-temps. On l'a revu par intermittence en seconde période. Il fut alors plus souvent contré dans l'axe quand ses adversaires prirent la mesure de ses dribbles extérieurs.
Da Rocha : 5.5
Il ne rencontre pas toujours des arbitres aussi enclins à lui accorder la faute dès qu'il tombe. Il en a profité. Mais il a surtout été extrêmement précieux en première période par sa science du jeu et des déplacements. S'il ne fait pas forcément la différence, il sait se placer dans les intervalles. Très libre dans le jeu, il fut souvent un poison pour ses adversaires. Il fut l'auteur d'un bon débordement en seconde période. Replacé arrière droit après la sortie de Cubilier, il a tenté de jouer haut et n'a pas connu de réels dangers, si ce n'est sur un contre en fin de match, sauvé par Heurtebis.
Payet : 6
On a retrouvé un Payet plus tranchant que lors de ses dernières sorties. On attend qu'il soit désormais à nouveau décisif. Il aurait pu l'être en première mi-temps, sur une reprise malheureusement contrée, en seconde mi-temps, quand M. Auriac oublie de siffler penalty, ou sur ce centre repris de la tête par Diallo. Remplacé par Oliech, transparent mis à part une tentative de contre dans les 6 mètres adverses.
Keserü : 3.5
Etait-ce une consigne ? Keserü a joué trop souvent loin du but de Trevisan. Or il n'a pas la technique ni l'assurance suffisante pour jouer à ce poste. Même s'il a progressé dans ce registre par rapport à ses premières saisons, il fait encore trop de mauvais choix. Hormis une bonne frappe en fin de rencontre, il fut donc largement en dedans et son engagement a laissé à désirer. Il ne fut pas non plus très heureux sur les coups de pieds arrêtés.
Diallo : 5
Sans ses appels et son travail inlassable devant le but, on se demande à quoi ressemblerait le jeu offensif du FC Nantes. Seulement voilà, la réussite continue de le fuir, lui qui mériterait pourtant de marquer. Mais le mérite n'est pas suffisant. Il ne concrétise pas deux faces à faces avec Trevisan en première période et sa reprise de la tête parfaite trouve encore le gardien de Sedan sur sa route. Au final, s'il reste celui qui se procure le plus d'occasions, son inefficacité chronique pèse sur les résultats de son équipe.
L'arbitre : Monsieur Auriac a beaucoup sifflé pour Nantes en première période. Il aurait aussi pu sortir davantage de cartons. Il a oublié un penalty de part et d'autre.
L'adversaire : Sedan a joué sans jamais fermer le jeu. Avec Boutabou et Job dans l'axe et le soutien de Pujol et Belhadj sur le coté, plus Ouaddah à la manœuvre, les Sedanais ont rarement été mis hors de position. Derrière, malgré une certaine fébrilité Sartre et Yahia se sont régalés sur les balles aériennes. Ducourtioux est un heureux buteur, même si on l'a connu meilleur défensivement.
F.P., le 3 mars 2007