Quels sentiments prédominent après la difficile victoire contre Valenciennes ?
Eh bien, il n'y a pas grand chose à dire sur le match, sinon qu'on est content de la qualification. Le résultat a sauvé le contenu, lequel a été très décevant. Contre Rennes, nous avions perdu mais nous avions existé, nous avions produit du jeu. Face à Valenciennes, nous avons gagné mais nous n'avons pratiquement rien montré. Ce fut vraiment difficile. On a manqué de mobilité, de disponibilité. De caractère aussi. Nous étions plantés comme des piquets. Finalement, je crois que le match contre Rennes avait fait des dégâts.
Lesquels ?
Eh bien, il avait entamé la confiance des joueurs davantage qu'on aurait pu le supposer. Ils avaient dominé, ils avaient été battus, c'est toujours frustrant et décevant et sans doute s'étaient-ils posé des questions. Trop de questions. Ils avaient perdu leurs certitudes. Ils ont montré trop d'hésitations, ils n'ont pas assez joué. Or nous, sans le jeu, on n'existe guère. Ce match contre Valenciennes en apporte une nouvelle preuve. Pourtant, il faut bien se persuader qu'on ne pourra pas gagner souvent en produisant si peu.
Vous êtes inquiet ?
Je suis presque plus préoccupé après un match comme celui-là qu'après celui de Rennes. Même s'il ne faut pas dramatiser non plus : on a tous connu des moments difficiles en Coupe de France. Je me souviens d'un match de Coupe ici contre Valenciennes, en 1993, nous avions gagné difficilement, laborieusement et nous étions allés en finale quand même. A la fin du match, j'en ai parlé d'ailleurs avec Antoine Kombouaré. (NDR : en fait, Serge Le Dizet se trompe d'une année. C'est en 1994 et non en 1993 que Nantes avait éliminé Valenciennes en quart de finale à la Beaujoire. Cette saison-là, 1993-94 donc, le parcours des Canaris s'était achevé en demi-finale à Auxerre, 1-0, au terme d'un match houleux, marqué par l'expulsion de N'Doram qui protestait, avec raison, contre l'annulation d'un but égalisateur de Loko, parfaitement valable, à l'entame des arrêts de jeu. L'influence de Guy Roux était passé par là, l'arbitre, Alain Sars, s'y était laissé prendre ).
Un déplacement difficile à Ajaccio se profile
Il va falloir digérer vite, c'est sûr. Digérer la défaite contre Rennes, ce qui n'était pas encore fait, on l'a vu. Digérer aussi ce mauvais match contre Valenciennes. Maintenant, la digestion va tout de même être plus facile parce que la qualification est là.
Dans cette optique avez-vous redouté les prolongations ?
Jouer une demi-heure de plus aurait été préjudiciable, c'est clair. Surtout une demi-heure assortie d'une élimination. Là, on s'en est bien sorti, on ne va pas se plaindre et il faut essayer d'en profiter pour rebondir.
On parle d'une recrue en attaque, de Julio Henan Rossi notamment
On est bien positionné sur lui, c'est vrai. C'est un 9 et demi, et son profil est intéressant. Il peut nous apporter un plus. Nous sommes privés pour l'instant de Dennis Oliech et de Doudou Diallo, nous nous devons d'en tenir compte. Il y aura davantage de concurrence en attaque, eh bien aux joueurs de montrer qu'ils ont suffisamment de caractère pour la surmonter et s'imposer.
Recueilli par B.V. (le 7 janvier 2006)