Il est clair que cet homme est beaucoup plus intelligent que Gripond. Vous direz sans doute que ce n'est guère difficile. Certes, mais c'est tout de même à souligner. Et sur ce point, c'est clair, nous avions écrit un peu vite : ils ne tirent pas dans la même catégorie. Gripond est un médiocre sur toute la ligne, un inculte total en matière de foot. Dayan est d'une autre veine. Il ne se lance pas dans des âneries du genre : « je veux copier Marseille (club cher à Croquemort) ou faire le Manchester français. Ou même Paris ou Lille. A Nantes, Dayan parle de faire, ou plutôt de refaire, Nantes. Waouh !
Il sait l'importance de l'argent, il veut que ses actionnaires en gagnent, mais il ne prétend pas que le fric fait tout, ni qu'il doit passer avant le sportif. Rappelons que sa méthode consiste à réunir un groupe d'actionnaires, à acheter un club et ensuite à le faire marcher. En distribuant donc les bénéfices éventuels et en prenant sa commission. Il ne s'en cache pas : c'est son métier. Il a été président de Lille, il est par ailleurs président de l'Entente Sannois-Saint-Gratien, club de National, géré par une SASP. Il s'intéresse aujourd'hui à Nantes parce qu'il existe apparemment une opportunité et qu'il y a de toute évidence, vu la capacité du club, de l'argent à gagner. A condition évidemment d'avoir de la compétence. Luc Dayan l'a-t-il ? Autant il était facile de voir que Gripond ne la possédait pas, que, là, on ne peut en préjuger. Quant à l'origine de ses fonds, elle reste mystérieuse, ce qui, à nos yeux, ne signifie rien. A la limite, c'est Dassault que cela concerne le plus. Et après tout, vendre à la Socpresse, société spécialisée dans le désossement des sociétés qu'elle achetait, il fallait s'appeler Jean-Marc Ayrault pour feindre de l'ignorer, était autrement plus risqué et même dangereux. Le résultat était prévisible. Il ne faut pas se leurrer : personne, sauf les supporters, l'idée mériterait d'être creusée, ne reprendra le FC Nantes sans avoir des objectifs intéressés avec pour premier moteur soit la finance, comme Dayan, soit la politique, comme Augereau. Luc Dayan pourrait acheter aujourd'hui à tel prix et revendre demain à tel autre. N'être que de passage. Ce serait un risque. Il reste que son objectif étant de faire du bénéfice, il est clair que son intérêt consisterait à laisser le club dans le meilleur état possible. Les questions essentielles au-delà de l'achat sont, ne l'oublions pas : le propriétaire saura-t-il s'entourer de gens compétents, au niveau des techniciens notamment ? Saura-t-il tourner la page des mercenaires et du football conformiste ? Cesser enfin ce commerce de joueurs-starlettes ou de divas chauves qui a provoqué la faillite sportive présente ? Choisira-t-il un entraîneur capable de restaurer les valeurs novatrices nantaises ? Sachant qu'il faudra déjà en trouver un, ce qui ne sera pas aisé. Il n'y a pas eu trente-six Arribas, Suaudeau ou Denoueix ! Le problème est là, aussi, d'abord. « JE ME SUIS POSITIONNE IL Y A DEUX MOIS »
Avez-vous, oui ou non, un projet de reprise ? Oui Depuis quand ? Depuis deux mois. Je l'ai présenté à la banque du groupe Dassault Avez-vous eu une réponse depuis ? Aucune. Sinon qu'on a pris acte de ma candidature et que, le cas échéant, on me contactera Avez-vous eu des contacts avec Serge Dassault ou Rudi Roussillon ? Aucun. J'ai déposé mon dossier, il leur appartient de l'étudier et de me répondre. Pour l'instant, rien n'a bougé. Moi, je suis les procédures, je ne cherche pas à brusquer les événements. Je me suis positionné simplement parce que j'ai su qu'il existait une éventualité. Si on me répond, c'est bien, sinon je passe à autre chose. Avez-vous eu des contacts par ailleurs ? Avec des représentants du maire de Nantes par exemple ? Absolument pas. De toute manière, c'est la Socpresse qui est propriétaire, c'est donc elle qui est éventuellement vendeuse Oui, mais comme le maire a déclaré qu'il souhaite que Dassault vende le club, on aurait pu penser que… Non, il n'y rien eu. Je procède dans l'ordre : je m'adresse à la banque de l'éventuel vendeur, c'est la première condition, si on ne me répond pas à quoi bon prendre contact avec quelqu'un d'autre ? « BIETRY N'EST PAS AVEC MOI » Pouvez-vous nous dire quels sont vos partenaires ? Non, je ne peux pas. Charles Biétry figure-t-il parmi eux ? Non Sont-ils français ou s'agit-il de capitaux étrangers ? Français A combien estimez-vous le prix du club ? C'est impossible à dire. Il faudrait effectuer un audit, voir s'il y a des dettes ou non, connaître les actifs. Il est impossible de lancer des chiffres. Et puis, pour commencer, c'est au vendeur qu'il appartient de fixer un prix. Et vous, jusqu'à quel prix seriez-vous prêt à aller ? Tout dépend justement des audits, de ce qu'on trouvera. Je ne connais pas la situation exacte. Le prix n'est pas un obstacle dans un achat : ce qu'il faut c'est qu'il corresponde à la valeur réelle du produit qu'on achète. Vous aviez acheté Lille 250.000 francs, combien avez-vous gagné d'argent ? Je n'ai pas à vous répondre, ce que je gagne ne concerne que mon inspecteur des impôts. Au LOSC, nous nous étions aussi portés caution pour 15 millions de francs. J'avais investi toutes mes ressources, il existait un risque. Il y a un an votre projet de reprise du Paris SG avec des capitaux qataris a été repoussé, pourquoi ? Parce qu'un intermédiaire véreux est intervenu au dernier moment. J'ai d'ailleurs porté plainte contre lui. « JE CONNAIS LES SPECIFICITES DU FOOTBALL A LA NANTAISE » Etes-vous conscient qu'il existe un football à la nantaise ? Tout à fait. Chaque club possède sa spécificité et il est important de la respecter, de la préserver même. On ne fait pas la même chose à Nice, Lille ou Nantes. Je sais qu'à Nantes il existe une exigence dans la qualité du jeu, il n'y a d'ailleurs qu'à lire votre site pour s'en rendre compte. C'est une donnée importante. Je connais le football à la nantaise, je l'ai même apprécié. Maintenant, je sais aussi qu'il faut, pour le pratiquer, des joueurs d'une qualité technique exceptionnelle et que du temps est nécessaire. C'est aux techniciens éventuellement de dire si aujourd'hui, compte-tenu des cultures tactiques qui se sont accrues, avec notamment les moyens techniques qui permettent de disséquer les systèmes de jeu, le foot à la nantaise serait aussi efficace qu'en 1995. On ne dit pas du jour au lendemain : « on va jouer à la nantaise », cela se prépare. Je précise d'ailleurs que je ne me mêle pas de technique dans un club. Ce domaine relève de l'entraîneur. Le foot me passionne, j'ai été un admirateur du jeu nantais, j'aimerais évidemment qu'il soit pratiqué à Nantes si j'en étais le patron, mais c'est l'entraîneur qui déciderait. « HALILHODZIC NE TRAVAILLERA PAS AVEC MOI » A propos d'entraîneur, est-ce que la présence de Vahid Halilhodzic samedi à Nantes est liée à votre projet ? Absolument pas. Je suis fâché avec Halilhodzic, tout le monde le sait. Oui, mais quelquefois on se rabiboche Ce n'est pas du tout le cas. Halilhodzic m'a trahi à Lille, je ne retravaillerai pas avec lui. Ce n'est pas un mauvais garçon mais pour moi, c'est fini. On ne me trahit pas deux fois et s'il a du caractère, moi aussi. En outre, je vais vous dire une chose que j'ai cachée à l'époque : je n'appréciais pas le football qu'il faisait jouer à Lille, avec un seul attaquant en pointe. Je ne disais rien car, je le répète, je n'interfère pas sur le rôle de l'entraîneur mais, en tant que spectateur, je n'aimais pas. Quand nous nous sommes séparés, je n'ai eu aucun regret, il voulait tout révolutionner, on s'éloignait du modèle lillois tel que nous l'avions défini. Claude Puel correspondait beaucoup plus à ce dernier, la suite l'a prouvé. Il s'est remarquablement adapté à Lille, il a réussi et il a suffisamment d'honneur pour avoir refusé d'aller dans un autre club qui lui proposait de meilleures conditions financières. C'est exemplaire. Si vous venez à Nantes, prendrez-vous contact avec Jean-Claude Suaudeau et Raynald Denoueix Bien sûr. Quand je suis arrivé à Lille, j'ai tenu à parler avec les anciens joueurs, je voulais bien connaître le club, répondre aux attentes. Seriez-vous prêt à travailler avec eux ? Nous n'en sommes pas là et cela ne dépendrait pas uniquement de moi. Etes-vous optimiste ? J'attends. Depuis deux mois, je surveille ce qui se passe dans le club. Je lis. Dans votre schéma de construction d'un club, dépendez-vous des actionnaires ? Non. Je reste indépendant et donc maître des décisions. Mais je ne considère pas les actionnaires comme des mécènes, on ne peut pas demander aux gens d'investir de l'argent et de le perdre. Donc, il faut faire des bénéfices.
B.V., le 23 mai 2007
Dayan = Gripond ? (Lire article >>>) Le droit de réponse que nous a fait parvenir Luc Dayan, le lundi 21 mai 2007
Je m'appelle Luc Dayan et je viens de lire votre édito. Je ne connais pas M.Gripond et je n’en pense rien. Alors avant d'écrire quoi que ce soit sur mon compte en me comparant à lui, je pense qu'il serait bon que vous vous renseignez sur ce que j'ai VRAIMENT fait plusieurs années dans le football. Et pour éclairer votre lanterne, voici la réalité: - En tant qu'actionnaire: Actionnaire du LOSC pendant 5 ans (1999/2004) puis actionnaire de l'ENTENTE Sannois Saint Gratien (2004/....). - En tant que "spécialiste de sauvetage/restructuration": OGC NICE, ASSE, Valenciennes, Le Mans, Rennes..Le premier “métier” nécessite d’investir de l’argent et de prendre des risques, le second d’en gagner en contre partie d’un travail fourni. Je ne me suis jamais caché d’être un professionnel qui évolue dans un secteur qui nécessite le professionnalisme..mais professionnalisme n’est pas “affairisme”. .Je n'ai qu'une seule conviction et une seule passion: faire en sorte que les clubs de football deviennent indépendants de tous les pouvoirs qui les entourent: celui de l'argent, celui du “politique”, celui des intermédiaires. Ceci nécessite beaucoup de travail, de transparence, de cohérence..et une bonne gestion! Mon rôle est de faire en sorte que les intérêts de tous ceux qui sont concernés par LE CLUB soient alignés (Ville, actionnaires, spectateurs, supporters, partenaires, joueurs, staff techniques, administratifs, bénévoles, etc..) afin que le pouvoir soit (re) donné aux techniciens...si ceux-ci sont honnêtes et compétents !Le football professionnel est un monde dur ou tout le monde veut la même chose: gagner. Moi, je pense qu’un club de football gagne quand il donne du plaisir à tous ceux qui le composent et qui l’entourent..
Je suis médecin, j’aime les gens et la vie, donc le football.., et j’ai un ego suffisamment “normal” pour avoir été le seul Président qui ait quitté la Présidence d'un club quand il était Premier du championnat (Lille en mars 2001) pour préserver ma vie de famille. L’argent est un moyen, pas un but. J’ai eu et j’ai encore des conflits avec celles et ceux qui dans ce “milieu” n’ont pas respecté leurs engagements, leurs obligations ou leurs promesses. Ça peut aller de la Ligue de Football, à certains élus de grande ville, en passant par des responsables de fonds d’investissements ou des intermédiaires “véreux”, mais également des Présidents ou des entraîneurs qui ont “triché”.
Je suis un indépendant, pas riche, mais libre. Je ne sais pas du tout quel sera l’avenir du FCNA et si j’aurai un rôle à y jouer.Ce qui est sûr, c’est que le FCNA porte dans ses initiales les valeurs qu’il doit retrouver: Fidélité Courage Nouveauté Ambition...Facile à écrire, difficile à faire, sûrement.. Vous pouvez toujours dire et penser que c’est du “baratin”..mais avant de l’écrire, renseignez-vous auprès d’anciens “nantais” qui me connaissent comme Antoine Sibiersky, Antoine Kombouaré, Christophe Pignol, José Touré..ou d’autres.. Amicalement, Luc Dayan
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