FATY DEBUTE MAL
Même si un score de 0-0 donne rarement envie de grimper aux rideaux, un nul à Sedan ne constitue pas en soi une mauvaise performance. Les Ardennais font partie des valeurs sûres de la 2è division, ils n'ont pas forcément renoncé à la remontée et ils sont des spécialistes de la Coupe. Si dans trois semaines, en championnat, les Canaris ramènent un point de Louis-Dugauguez, il n'est pas sûr que l'on fera la fine bouche.
Oui, mais voilà, cette fois il fallait forcément un vainqueur et à l'issue de l'épreuve des tirs au but, le match nul est devenu éliminatoire, contrairement à ce qui s'était passé il y a un an où Barthez avait tout de même fini par arrêter un tir, celui de Marin, le sixième de la série.
Samedi, on n'est pas allé aussi loin. Quatre tirs ont suffi puisque les shooteurs ardennais ont fait mouche alors que Ricardo Faty et Youssef Sekour ont échoué. Nantes quitte donc la Coupe de France et c'est évidemment une déception même si nous n'avons jamais sérieusement pensé que les Canaris étaient capables de retourner au Stade de France cette saison.
DES « STARS » QUI DECOIVENT
Il faut rester les pieds sur terre. Il va bien falloir aussi s'interroger sur le bien-fondé des manoeuvres de Christian Larièpe durant le marché d'hiver. N'ont-elles pas davantage contribué à affaiblir l'équipe qu'à la renforcer ? Le directeur commercial, pardon technique, de Nantes n'a-t-il pas ébranlé un édifice qui valait au moins autant par son esprit de corps que par son talent ?
Les stars ou présumées telles sont en train de faire faillite. A force de ne rien montrer, Marek Heinz a été écarté. Djordjevic a joué à Sedan, il est entré à la place de Bagayoko à la 70è minute mais sa troisième apparition n'a pas été plus convaincante que les précédentes, il possède apparemment l'art de passer inaperçu. Babovic est resté sur le terrain jusqu'à la 96è minute, moment où il fut remplacé par Sékour, et force est d'avouer que son meilleur match demeure le premier, celui face à Châteauroux. On ne va certes pas condamner Ricardo Faty, qui a effectué sa première apparition sous le maillot canari à la 66è minute, prenant alors la place de Shereni en milieu de terrain, d'autant qu'il a plutôt cherché à jouer au ballon. On admettra toutefois qu'il existe de plus riche idée pour débuter dans une nouvelle équipe que contribuer à son élimination.
DAS NEVES ARRIERE DROIT, ENFIN
Bien sûr Michel Der Zakarian va retenir que l'équipe n'a pas encaissé de but et c'est au moins ça de positif. Mais elle n'en pas marqué non plus et sa ligne d'attaque a tendance à se faire discrète depuis plusieurs rencontres. On notera que Das Neves avait enfin été titularisé au poste d'arrière droit alors que Poulard a effectué son retour au centre, Shereni étant repassé, on l'a dit, dans l'entre-jeu. En attaque, Bagayoko avait été maintenu, ce n'est pas anormal dans la mesure où il a besoin de compétition. Goussé, lui, avait été laissé au repos.
Dans la cage, le coach nantais avait titularisé Vincent Briant, comme il le fait depuis le début en Coupe, il existe une logique dans cette démarche. Il eut été particulièrement incorrect d'écarter Briant. En outre, il s'est montré plutôt à son avantage, comme d'ailleurs au tour précédent à Montluçon.
KITA N'A PAS DE BONS ENTRAINEURS EN RESERVE, RIEN QUE DES POMPES
Der Zakarian a conclu en disant qu'il allait falloir dorénavant se focaliser sur le championnat et il s'agit d'une évidence. On n'est pas, vous le savez bien, un fan de son football, mais il ne faudrait pas non plus céder à l'affolement et on entend actuellement trop de voix qui poussent à son remplacement. Les mêmes, souvent, qui affirmaient qu'il était l'homme de la situation il y a trois mois. Changer de coach en cours de saison et dans la conjoncture actuelle, ce serait vraiment n'importe quoi, une idiotie totale, d'autant que notre petit doigt nous dit que le technicien qui serait nommé par Waldemir Kita serait, ne nous y trompons pas, une pompe de première. Pire que Der Zakarian, ça existe, le président de Nantes peut le démontrer à tout moment. Vous voulez quoi : qu'il aille chercher un Kasperczak, lequel n'est plus à un échec près tant il les a collectionnés ?
Déjà qu'on a échappé de justesse à Papin dont on peut mesurer toute l'étendue de la « réussite » à Lens où il n'a plus voix au chapitre ni en ce qui concerne la composition de l'équipe ni surtout le plan de jeu. D'ailleurs, depuis qu'il a été invité mettre sa pseudo-science en sourdine Lens redresse la barre. Comme on dit du côté de Bollaert : « Papin c'est un bon mec ». « Ah oui, et comme entraîneur ? » « Euh, si on passait à un autre sujet... »
Et dire que Kita a pensé à lui ! D'ici à ce qu'il songe à un autre âne, lequel fait sans vergogne son auto-promotion sur la radio qui l'emploie, il n'y a pas forcément loin. Bien sûr, on entend certains qui disent : «ah, avec Denoueix, ce serait mieux. » Evidemment. Mais il faut bien être conscient d'une donnée de base : Denoueix ne reviendra pas au FC Nantes tant qu'il sera régenté par un homme comme Kita. Point-barre.
MANQUE DE SERENITE
Avant Nantes – Le Havre, Nicolas Gillet disait : « on est devant une semaine importante avec deux matches contre des adversaires directs. On peut les gagner mais si on perd, on ne remettra rien en cause. » Le Havre a glané deux victoires et le droit de rêver à la 1ère division. Mais on a l'impression que Nantes est loin de posséder la sérénité prêchée par son ancien joueur. Deux défaites à Clermont et face au Havre, une élimination à Sedan, et on entend crier les loups. Il n'y a pas le feu mais beaucoup de pyromanes en puissance, y compris apparemment Kita dont les déclarations à l'issue du revers contre les Normands n'ont pas semblé des plus rassurantes pour son entraîneur. Qu'est-ce que c'est ce président qui parle de technique ? Qui alimente la fièvre. Le manque de sérénité est perceptible dans la direction du club, il rebondit sur les commentaires, ne risque-t-il pas de se répercuter aussi sur le terrain ?
Pourtant, Nantes demeure en position de force, la défaite de Clermont vendredi au Havre ayant arrangé ses affaires. Le moment n'est pas à s'enflammer, la 1ère division est encore loin. Les Canaris possèdent tout de même toujours 7 points d'avance sur les deux quatrièmes, Bastia et Clermont. On en saura plus sur les Corses (un match en retard et la possibilité de récupérer le point qui leur a été ôté sur tapis vert) après leur prochaine visite à la Beaujoire, en attendant l'heure n'est certainement pas à l'affolement.
B.V., le 3 février 2008.