Bien sûr, c'était un match de Coupe et, comme ils le disent tous, « l'essentiel était de passer ».
Bien sûr, dans ces cas-là on prétend que les valeurs se nivellent, toujours par le bas, remarquez le.
Bien sûr, Vertou est une équipe accrocheuse et si elle s'affiche sympathique dans sa vie interne et ses rapports avec ses supporters, elle l'est un peu moins au niveau de l'esprit et du jeu.
Mais tout de même : on était en droit de s'attendre à mieux que ce match de bûcherons, qui valut essentiellement par son intensité physique et son suspense, car Vertou se montra rebelle jusqu'au bout.
Pour ce qui est de la qualité du football, de la technique, de l'inspiration, on a été en revanche de la revue, comme souvent.
Nantes n'a jamais été maître du jeu
Le pire est que Nantes n'a jamais vraiment été maître du jeu. Fréquemment, dans ce genre de débats, l'équipe présumée inférieure, surtout quand elle évolue à l'extérieur, se masse devant son but, hérisse des barricades et se contente de mener des raids isolés. Et il arrive que cette résistance finisse par payer, grâce à un contre chanceux.
La formation présumée la plus forte peut alors présenter quelques excuses, invoquer le manque de réussite et les caprices du football. Or, contre Vertou, Nantes n'a rien dominé du tout, il ne s'est guère montré dangereux que sur des coups de pied arrêtés, et son manque de fond de jeu, que nous déplorons depuis le début de la saison, est apparu une nouvelle fois dramatique. Son seul mérite est simple : il a fini par l'emporter. Ce n'est pas rien. De là à pavoiser il existe une marge, heureusement personne n'y a vraiment pensé.
Kita détruit-il la bonne entente ?
Nantes vaut davantage depuis quatre mois par sa solidarité, son esprit de corps et ses individualités. Ce sont ces atouts qui s'avèrent déterminants et lui ont permis de s'assurer le dernier mot, même quand sa supériorité n'était pas évidente.
Mais Waldemar Kita, qui cause décidément trop pour avoir inventé la poudre, contribue depuis quelques semaines à lézarder la bonne entente en promettant de recruter encore et encore dès le mois de janvier. A tire larigot, et sans se soucier de technique. Pour faire marcher le commerce. Il veut séduire les supporters de base, il se moque des joueurs. Il est relayé par Larièpe qui se croit encore à Marseille, le club tant adoré par Croquemort Gripond.
Nantes, depuis le match à Boulogne, paraît donc un peu moins soudé et sur le plan des individualités il a souffert de l'absence, hélas de plus en plus fréquente, de Bagayoko, de Goussé et de Heurtebis, car Briant ne nous a pas rappelé le gardien qui, il y a un peu plus d'un an, avait réalisé de tonitruants débuts contre l'OM. Si on était mauvaise langue, on ajouterait que Marek Heinz a brillé lui aussi pas ses absences. On l'a aperçu les dix premières minutes, ensuite...
Ah !ils sont frais les guerriers
Les dix minutes en question furent surtout marquées par la façon dont le Tchèque se trouva séché par Atonatty. Dans les tribunes, une banderole avait été déployée qui disait « Vertou comme des guerriers ». On aurait pu croire que c'était de l'humour, histoire de se moquer des discours de Michel Der Zakarian. Ce n'en était pas, et il faut bien admettre que les joueurs du vignoble eurent un peu trop tendance à jouer du sécateur. Il se raconte aussi que le président vertavien s'était laissé aller à déclarer à ses joueurs : « ayez un regard de tueurs ! ». On espère qu'il s'agit de pures calomnies et qu'à la Sainte-Anne on ne s'abaisse pas à tenir de pareils discours.
Toujours est-il que le coup franc engendré par la faute d'Atonatty constitua la première action dangereuse : tiré par Moullec, il permit à El Mourabet de place une reprise de la tête un peu trop enlevée.
Bévues et sauvetage de Pierre
Ce n'était que peccadille, comparée à la première occasion de Vertou. Elle survint à la 22è minute et fut provoquée par une double erreur nantaise. D'abord une perte de ballon imtempestive de Shereni, ensuite un mauvais renvoi de la tête de Jean-Jacques Pierre, devant Briant. Maroso tenta sa chance, son tir passa hors de portée de Briant mais fut repoussé sur la ligne par Pierre qui avait eu le temps de se replier en catastrophe pour gommer sa bévue.
Les Canaris revenaient de loin et leur jeu devint de plus en plus quelconque au fil des minutes. A part deux coups francs, preuve que du côté de Vertou on ne s'embarrassait pas de fioritures, le gardien Saulnier, qui a fait plutôt bonne impression ne fut pas inquiété. Il paraissait assurément beaucoup plus sûr de lui que Briant, apparemment marqué par l'action de la 22è minute.
Dossevi enfin !
A la pause en tout cas le score demeurait vierge et il n'était pas interdit de s'inquiéter pour le FC Nantes. Physiquement, les Vertaviens tenaient en effet parfaitement le coup et comme ni tactiquement ni même techniquement les Canaris ne leur étaient franchement supérieurs, il y avait matière à se poser des interrogations. C'est pourtant juste après la reprise que la rencontre bascula. Shereni renversa le jeu pour Da Rocha, lequel, au lieu de tirer sans réfléchir, préféra jouer au football. Il donna en retrait à Dossevi. On n'avait encore pratiquement pas vu ce dernier, tellement il était isolé aux avant-postes (face à une équipe de DH, il faut le faire !) eh bien, il sut se rattraper en profitant du cadeau. Son shoot de 16 mètres, du bout du pied, alla se loger au ras du montant gauche de Saulnier.
Shereni blessé
Ouf : Nantes menait 1-0 (48è). Et même 2-0, 12 minutes plus tard grâce, de nouveau, à Dossevi dont la reprise de la tête, sur un ballon de De Freitas, eut raison de Saulnier qui, sur ce coup-là, avait également eu affaire à Pierre et El Mourabet, les trois Canaris ayant sauté avec le même appêtit.
Le comble est que le match ne parut pas terminé pour autant. Leur avantage ne procura en effet aucune sérénité aux Nantais et on sentait qu'un but de Vertou aurait pu constituer l'amorce d'un spectaculaire retournement de situation.
Les Canaris ne parvenaient pas à faire tourner le ballon, ni même à le conserver et l'arbitre frôlait lui aussi la nullité en ne percevant pas le durcissement du jeu. Il ne sourcilla même pas quand Shereni fut touché par Garciau qui avait tout emporté, l'homme et le ballon. Norbert effectua son entrée à la place du blessé (63è minute).
Pas de jeu, est-ce une découverte ?
Quelques instants plus tard (74è), Gentili, qui s'était installé sur le banc, Der Zakarian étant en tribune, procéda à deux autres changements : Sékour et Andriatsima succédèrent à Dossevi et Pierre. Ce dernier traînait un carton jaune, depuis la 46è minute, il aurait fort bien pu récolter le rouge pour une intervention plus que limite sur Atonatty à la 69è. Le Malgache se montra à son avantage, il se créa une occasion (échec sur le gardien à la 75è minute), il marqua même un but, refusé logiquement, car il avait commis une faute en poussant un adversaire dans le dos pour mieux se dégager le chemin.
Nantes acheva ainsi la partie avec Da Rocha dans un rôle de milieu récupérateur et Mareval en défense centrale. Mais il peina jusqu'au bout, laissant même Vertou lancer quelques mèches synnonymes d'espoir.
2-0, ce fut le score final et plus que cette faible marque c'est la manière qui est préoccupante. Mais, franchement, s'agit-il d'une découverte ?
B.V., le 25 novembre 2007.