L'influence de Faé
Serge Le Dizet avait une nouvelle fois procédé à quelques aménagements de son onze de départ. L'accent était mis sur l'expérience et la technicité. Olivier Quint faisait son grand retour, tandis que Dennis Oliech débutait sur le banc. Faute d'arrière droit valide, il titularisait à nouveau Jean-Jacques Pierre à droite. Cela n'était plus arrivé à l'Haïtien depuis sa contre performance face à Strasbourg. C'était loin et, à lui, le public n'en voulait plus. Coïncidence ou pas, on tenait là les trois buteurs de la soirée. Dans le détail, Nantes est organisé en 4-1-3-1-1. Da Rocha est libre en soutien de Mamadou Diallo. Emerse Faé retrouve de l'espace dans l'axe devant Jérémy Toulalan de retour à son poste de prédilection. Emerse Faé va faire un très grand match et montrer une fois encore que lorsqu'il est concerné, il se révèle être un grand joueur. Tactiquement, les milieux jouent près les uns des autres. Ils occupent l'axe pour permettre aux latéraux de s'engouffrer dans l'espace libéré.
Les Nantais dominent les 20 premières minutes
En ce début de rencontre, et contrairement à ce qui s'était passé au Mans sur un terrain inadapté, les Nantais essayent de progresser par passes courtes tout en mettant du rythme. C'est pourtant Esteves qui décoche la première salve d'une reprise de volée au-dessus (1'). Les Nantais répliquent d'abord par une frappe contrée de Guillon (3') puis par Da Rocha dont le contrôle acrobatique dans la surface est repris in extremis par Ba (6'). Mais c'est Diallo qui se procure la première véritable occasion nantaise, lorsqu'il profite d'une mésentente dans la défense dijonnaise. Gêné par le tacle de Voshalo, il ne peut ajuster sa reprise du gauche qui passe de peu à coté de la lucarne de Perraud (12'). Les Nantais pressent de plus en plus et Dijon concède coups francs et corners, tirés à droite par Quint et à gauche par Rossi.
Reprise de volée d'Esteves sur le montant de Landreau.
Mais comme souvent, faute d'avoir marqué dans leur meilleure période, les Canaris s'essoufflent et commencent à balbutier leur football. Pour Dijon, le tournant de la rencontre a lieu à la 27 ème minute, à la suite d'un coup franc qui trompe toute la défense. Esteves est seul au second poteau. Il fouette une superbe reprise de volée qui s'écrase sur le montant de Mickaël Landreau. La chance sourie encore au FC Nantes et à son gardien international …
Heureux comme Jean-Jacques Pierre
Les Canaris vont mettre quelques minutes pour reprendre leur domination initiale. Ils sont même parfois malmenés par leurs adversaires qui combinent parfaitement au milieu. En fin de mi-temps pourtant, une fois n'est pas coûtume, ils vont trouver la délivrance sur un corner frappé par Rossi. Mauro Cetto s'élève plus haut que tout le monde. Il doit marquer, mais il ne fait que dévier le ballon au second poteau, pour Jean-Jacques Pierre. La reprise de la tête de l'Haîtien fait mouche ! Tous ses partenaires viennent le féliciter, lui qui n'était pas particulièrement à l'aise depuis le début de la rencontre et qui a connu tant de doutes à se morfondre sur le banc ou dans les tribunes depuis plusieurs mois.
Après le repos, les débats continuent sur un bon rythme. A la suite d'un contre rondement mené par les Dijonnais, Esteves, encore lui, alerte Landreau qui se couche bien (52'). Les Nantais sont pressants dans la surface adverse. Ils obtiennent de nombreux coups de pied arrêtés, mais ne se procurent pas d'occasions véritables, tandis que Guillon est obligé d'intervenir parfaitement devant Esteves (63'), puis Landreau de claquer au dessus de sa transversale un coup-franc rentrant (78').
Les sifflets contre Pascal Delhommeau
Entre temps, Pierre blessé lors d'un choc aérien avec un adversaire, demande à sortir. Delhommeau s'apprête à entrer. La sortie de Pierre est applaudie. L'entrée de Delhommeau, puis ses premiers ballons sont accompagnés de sifflets nourris. C'est lamentable. Comme si les siffleurs s'étaient donnés le mot, comme s'ils attendaient ce moment depuis la défaite à Saint-Etienne qui leur donna l'occasion enfin de lâcher leur rancœur sur un joueur pourtant irréprochable depuis deux ans. Un joueur qui ne leurs avait pas donnés l'occasion, par son comportement professionnel, de se gausser depuis une fameuse déroute face à Guingamp. Autant dire que ça date. Mais depuis Ahamada, ce public là avait besoin d'une nouvelle tête de Turc.
Toulalan ne salue pas et se prend le bec avec Quint.
On ne peut pas laisser cet ostracisme gagner les tribunes. Que ces siffleurs ne s'étonnent pas trop ensuite que certains joueurs tel Toulalan, ami de Delhommeau, préfèrent quitter ce club qui ne ressemble plus au FC Nantes de son enfance. Toulalan regagnera d'ailleurs les vestiaires sans saluer, après avoir déjà refusé de fêter le but de Quint, pour d'autres raisons semble-t-il… Des raisons que l'on partage, tant l'ex-Sedannais continue d'agacer par ses déclarations paternalistes. Il occupe le terrain médiatique mieux que la pelouse lors de ces trois premières saisons. Bref il anticipe sa reconversion. Pourvu que celle-ci se fasse loin des bords de l'Erdre…
Oliech entre et marque
Serge Le Dizet sent que les dernières minutes peuvent être difficiles, si Nantes ne se met pas à l'abri. Il sait aussi que Dijon va devoir se découvrir : Oliech remplace Rossi. Et Oliech se met tout de suite en évidence en affolant la défense adverse. Le phénomène sent le coup lorsque Ba face à son but s'emmêle les compas. Vitesse vertigineuse, Oliech lui chipe le ballon et montre qu'il peut aussi assurer un but. C'est beau et c'est la délivrance. Les Nantais vont avoir de nouveaux contres. Le dernier sera le bon. Mamadou Diallo, excellent tout le long de la partie, sert Quint en retrait. Contrôle parfait et frappe surpuissante sous la barre. Nantes gagne 3 à 0. C'est dur pour Dijon. C'est par ce score que Nantes avait dominé Nancy le prochain adversaire des Canaris samedi.
F.P.., le 22 mars 2005