Un peu plus d’une journée pour préparer une rencontre,
c’est peu, à fortiori lorsqu’on s’apprête a
changer la moitié de l’équipe, à revenir à
un système oublié depuis deux mois, ou à faire jouer
certains joueurs manifestement pas au niveau ou pas à leur place. Dans
ces conditions la piètre première mi-temps des Canaris ne relève
pas tout à fait du hasard. On eut plutôt la confirmation que
Florin Bratu, devrait retourner apprendre les bases du jeu collectif en marge
de l’équipe première, que Loïc Paillères encombre
un effectif déjà gavé de joueurs moyens ou que David
Leray pourrait connaître une destinée à la Marc Boucher
s’il ne se montre pas moins timoré et crispé. Le FC Nantes
peut heureusement envisager de s’appuyer sur d’autres joueurs
qui démontrent déjà un autre potentiel en CFA, à
l’image de Milos Dimitrijevic, entré en jeu comme s’il
fréquentait le groupe pro depuis des mois. C’est avec l’efficace
réaction des Canaris après la pause, une des principales satisfactions
de cette douloureuse qualification.
Le coup de gueule d'Amisse.
Cela aurait pourtant pu être pire si les Lavallois avaient eu un peu
plus de réussite en fin de match. Les Jaunes auraient alors dû
disputer une nouvelle prolongation comme ce fut déjà le cas
la saison dernière contre Nancy, à la faveur d’une égalisation
de Nicolas Savinaud sur penalty à la dernière minute. Au contraire,
les Nantais se qualifient dans le temps réglementaire tout en inversant
le score en seconde mi-temps. C’est ce qu’il faudra retenir avant
tout. On n’oubliera pas non plus de préciser que le coach nantais
a su influencer favorablement le sort de cette rencontre en haussant le ton
à la pause puis en effectuant les changements qui s’imposaient,
même si l’entrée d’Olivier Quint apparut particulièrement
osée si d'aventure le rencontre avait du se prolonger d'une demi-heure
supplémentaire.
Une défense malmenée.
Loïc Amisse a donc su corriger le tir et modifier une composition de
départ mise à mal par le déroulement de la première
mi-temps. On peut ainsi se demander ce qui l’a poussé à
revenir à une organisation à 3 (ou 5) derrière, avec
Cetto au centre de la défense alors qu’il est davantage stoppeur,
avec Savinaud en qualité de stoppeur droit alors qu’il était
si précieux à droite, et Leray en qualité de milieu droit
alors que son apport offensif n’est pas sa principale qualité.
Si Savinaud retrouva le couloir droit assez rapidement à la faveur
d’un premier changement tactique, le positionnement de Leray dans un
système à trois peu utilisé par la formation de Serge
Le Dizet ne fut pas plus convaincant. La défense fut en effet totalement
débordée en première mi-temps, comme ce fut le cas à
Caen et les deux attaquants adverses trouvèrent trop facilement des
espaces et des décalages grâce à de nombreux duels gagnés
sur les premiers ballons.
Pourquoi insister avec Loïc Paillères.
Le milieu de terrain nantais fut lui aussi chahuté avec un Toulalan
bien mal secondé. On comprend ainsi difficilement pourquoi les entraîneurs
de la CFA et de l’équipe première, insistent à
titulariser Loïc Paillères. Loïc Amisse déclare que
sa précision dans le jeu long et son désir de se montrer à
son avantage alors que son contrat se termine en juin, pouvaient s’avérer
décisifs. Il apparaît malheureusement que sa bonne prestation
face à Brest la saison dernière relève désormais
de l’exception, et on comprend mieux, même si on le regrette,
pourquoi il ne trouve pas preneur en division inférieure, quand on
voit le bon niveau des milieux lavallois Gomis et Aït-Alia.
Dimitrijevic, la voie à suivre.
L’entrée de Milos Dimitrijevic démontre que certains jeunes
devraient avoir davantage leur chance, mais que la route est barrée
par un effectif professionnel pléthorique et par la titularisation
de joueurs moyens ou inadaptés (Caceres, Paillères, Ahamada,
Bratu) alors qu’il était question de ramener le groupe pro. à
25 ou 26 joueurs. On insiste encore, mais si le FC Nantes est supposé
devenir compétitif d’ici une à deux saisons, il serait
bon de gagner du temps et de rapidement signer certains jeunes. Autant les
saisons précédentes deux ou trois joueurs issus du centre de
formation ont répondu aux attentes des dirigeants, autant cette saison
les nouvelles signatures tardent à démontrer qu’elle préfigurent
l’avenir du club, alors que Thicot, Ba, Ca, Laban, Dimitrijevic pourraient
dès cette saison aider le FC Nantes à gagner du temps. Le groupe
retenu pour ce 1/16ème de finale démontre ainsi que le club
ne tient pas à prendre cet essentiel virage aussi rapidement qu’on
l’espère. Il est vrai que nous sommes sans doute trop pressés
d’assister à l’éclosion d’une nouvelle génération
spontanée du niveau de celles des titres 1976-77 et 1994-95, dans le
sillage de Faé et Toulalan.