Il ne fallait pas arriver en retard à Saupin, puisque le score qui
avait conclu les trois dernières prestations des joueurs de Serge Le
Dizet ornait déjà ce bon vieux tableau d’affichage. En
effet, dès la troisième minute, une action d’école
dans une défense désertée permettait à Raccas
d’ouvrir le score à la suite d’un bon centre en retrait
de Milton. Bref la défense à trois imaginée par le coach
nantais, avait du mal à prendre ses marques et Steven Thicot au poste
stoppeur gauche paru particulièrement emprunté sur l’action.
Difficile de dire si la nouvelle mise en place tactique ou la perte de confiance
(quatre défaites consécutives dont Carquefou en amical), sont
à l’origine des déboires nantais de cette première
période. Jamais, on a vu des Canaris aussi maladroits et peu inspirés.
Incapables de poser le jeu au milieu, ils s’en remettent à de
longs ballons inexploitables pour leurs attaquants, mais parviennent au moins
à obtenir quelques bons coups de pieds arrêtés : coup
franc tendus de Keserü captés par le gardien (12’ et 39’)
et de Dimitrijevic (41’), corner cafouillé dans la surface pisciacaise
(23’). Quelques rares actions fébrilement construites aboutissent
tout de même devant la cage du gardien suppléant de Lucas (suspendu
pour deux rencontres). Ainsi, Laban place une tête peu dangereuse sur
un centre de Leray (12’) et Ibrahim reprend de manière acrobatique
et instantanée un centre de Laban bien lancé par Thicot. (32’).
La seule action « à la nantaise » construite à trois
dans l’axe par le trio Ibrahim, Bouguerra, Keserü est mal conclue
par le Roumain dont la dernière passe est trop profonde pour être
bien exploitée. Ces actions éparses ne traduisent pas une réelle
domination, puisque les nombreuses imprécisions des Jaunes permettent
aux hommes d'Azzedine Meguellatti de gérer relativement tranquillement,
sans fermer le jeu, tout en plaçant quelques banderilles à l’image
de cette reprise au-dessus du longiligne Camara, à la suite d’un
mauvais dégagement de Dimitrijevic.
A l’entame de la seconde période, Serge Le Dizet forcément
mécontent du comportement de ses troupes, choisit de revenir à
une défense à 4 en remplaçant Ba, pourtant moins décevant
que Das Neves ou Thicot, par Tchetgna, tandis que Leray passe latéral
gauche. Le flanc droit est d’ailleurs totalement remanié puisque
Glombard remplace Ibrahim transparent et maladroit dans un rôle reculé
derrière les deux attaquants.
Bien que ces changements ne se révèlent pas efficaces immédiatement,
les Nantais jouent tout de même plus haut tout en profitant d’un
meilleur équilibre sur les cotés. Dimitrijevic montre la voie
d’une frappe puissante légèrement relâchée
par Freitas sans que Keserü puisse en profiter. Les débats retombent
alors dans les errements de la première période avant que Bouguerra,
bien servi à la suite d’un débordement de Glombard coté
droit, n’éclaire la rencontre d’un geste de toute beauté
: à l’entrée de la surface, dos au but, il contrôle,
se lève le ballon et effectue un ciseau retourné. Le ballon
frappe l’intérieur de la transversale avant de terminer derrière
la ligne de but d’un Freitas médusé (63’).
La joie du jeune attaquant est à la mesure de ce but extraordinaire,
synonyme on l’espère d’un ticket pour le groupe pro. Les
Nantais s’enhardissent. A nouveau sur coup franc, Keserü frappe,
le mur repousse et Camara met quelques secondes avant de retrouver tous ses
esprits (65’). Les Canaris doublent la mise peu de temps après
sur penalty, lorsque Bouguerra est poussé dans le dos, alors qu’il
s’apprête à reprendre de la tête un bon centre de
Keserü, nettement plus en vue que lors de ses précédents
matchs. Dimitrijevic marque d’un maître contre-pied (72’).
Les Pisciacais ne baissent pas les bras pour autant. Ainsi l’excellent
Raddas place une bonne frappe qui passe de peu à coté des buts
de Thébaux (74’). Cette alerte est suivi d’une égalisation
limpide, à la suite d’une perte de balle de Leray dans l’axe.
Raddas prend le meilleur sur Tchetgna et transmet en retrait pour Delaneuville,
fraîchement averti, qui enroule parfaitement sa frappe hors de portée
de Thébaux (75’). Les Nantais reprennent pourtant l’avantage
sur un coup franc anodin de Dimitrijevic. Son ballon travaillé est
censé être repris par un attaquant, mais il arrive sur le gardien,
ou plutôt entre ses jambes… (79’). Trois minutes plus tard,
Bouguerra prend le large sur la droite dans le dos de la défense et
adresse un centre intelligent au second poteau, concrétisé par
un plat du pied parfait de Laban (82’). Bouguerra, encore lui, est tout
prêt d’accentuer encore le score. Bien servi par Keserü,
il se présente seul face à l’infortuné Freitas
(c’est alors que je comprends enfin l’allusion aux blagues belges
matinées de frites, soufflée par mon voisin correspondant de
Presse Océan…), mais son ballon passe de peu à coté.
C’est au contraire les joueurs de Poissy qui réduisent la marque
en perforant bien trop aisément la défense nantaise, dans le
dos de Thicot. Ainsi « l’entrant » Hiroux place le ballon
entre les jambes de Thébaux. Malgré, une dernière occasion
de Glombard, ce sont les Pisciacais qui vont pousser et être tout prêts
de l’égalisation. D’abord par une tête au-dessus
de Camara puis sur une succession de ratés dans la surface, contrés
en dernier ressort par Thicot et enfin par un but justement refusé
pour hors-jeu, avant que l’arbitre ne siffle la fin d’un match
peu avare en rebondissements.
Les joueurs :
Thébaux ne peut pas grand chose sur les trois buts,
on peut juste lui reprocher de ne pas avoir su être décisif.
Ba positionné en stoppeur droit avant d’être
remplacé à la mi-temps, a montré plus de sureté
que ces deux camarades Das Neves et Thicot, même s’il a lui aussi
manqué quelques passes faciles.
Das Neves est rentré un peu tard dans son match. Malgré
une bonne autorité dans les duels, il n’a pas toujours été
bien placé sur les offensives adverses.
Thicot est la grosse désillusion. Il donnait l’impression
d’avoir pris soudainement 5 kilos de trop. Peu à l’aise
en stoppeur droit, lent et peu concerné, il n’a pas non plus
convaincu après la pause, même s’il est le plus inspiré
dans la relance.
Ca : trop seul en première période, il a beaucoup
couru, mais souvent dans le vide. Il n’a pas eu son rendement et son
efficacité habituelle.
Leray : placé d’abord dans le couloir droit,
puis en latéral gauche, il a alterné le bon et le mauvais, notamment
sur le second but adverse.
Laban : il est un des cadres de l’équipe, mais
il a connu énormément de déchets dans ses contrôles
et ses passes.
Dimitrijevic : il a relevé un peu le niveau, même
s’il a voulu parfois trop en faire. Il a le mérite d'avoir marqué
deux buts importants.
Ibrahim : positionné haut derrière les attaquants,
ou devant lorsque Bouguerra prenait l’aile droite, il était dans
un jour sans et a quasiment raté tout ce qu’il a entrepris.
Bouguerra : il a le mérite de toujours y croire et
de ne jamais ménagé ses efforts. Il a souvent pris le meilleur
sur ses adversaires en alternant percussion et conservation du ballon, il
fut récompensé en seconde période et cette victoire lui
revient en grande partie.
Keseru : pas vraiment à l’aise en première
période malgré de louables efforts, il ne sent toujours pas
les coups lorsqu’il est loin de la surface. Il a été plus
en vue après la pause, lorsque le jeu de son équipe est devenu
plus percutant.
Glombard : son entrée a fait du bien et a permis au
jeu d’évoluer un peu plus haut. Il fait une passe décisive,
mais ne parvient toujours pas à concrétiser ses faces à
faces avec le gardien.
Tchetgna : entré à droite, il s’est un
peu laissé emporté par sa fougue et son envie de bien faire.