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Quand Favard rime avec bav’hard (1ère partie)

Chronique, le 26 novembre 2010

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Après une saison calamiteuse sauvée in extremis par un Djordjevic déjà en réussite, les dirigeants du FCK avaient eu la bonne idée de faire profil bas. On ne les entendait pas et c’était tant mieux. L’humilité était feinte et c’était déjà ça. Et puis, comme prémisse d’un retour sur l’avant scène, il y eut ce début de campagne autour de la formation, avec la tentation, sans surprise, de s’arroger les mérites des autres, à peine virés. Monsieur K à l’antenne d’un RMC aux animateurs complaisants au possible, puis dans les colonnes de France Football, l’accalmie fut de courte durée. A peine deux victoires engrangées (Grenoble, Ajaccio) et voilà que ça relevait le menton, que ça bombait le torse, que ça balançait et bavait à tout va. A ce petit jeu Gilles Favard ne fut pas en reste… (F.P.)

(© 2010) (http://www.footnantais.com/articles/101126Favard-1.php

Cas par-ci, cas par-là

Vous voilà rassurés, nous n'allons pas encore parler de monsieur K. Il y aurait de quoi pourtant. Mais à quoi bon écrire encore pour ceux qui veulent absolument lui trouver des excuses «  vous comprenez c'est son argent !  ». Puisque l'investissement augmente de 10 millions d'euros dès que le sujet est évoqué en interview, il devrait plutôt lui être conseillé de retourner à son mutisme, car la prochaine fois ce sera : «  j'ai investi la moitié de ma fortune ! Vous entendez ? La moitié ! Pauvre de moi !  ».

Entre nous, malgré tout, on en discute encore :
- Allo, t'as lu l'interview de qui tu sais dans FF (1) ?
- Oh tu sais bien que je suis abonné, j'ai vu qu'il y avait un truc, mais je n'ai pas lu, pfff pas la force. Aucun intérêt. On connaît.
- C'est vrai qu'après ce qu'il avait pris dans l'Equipe… (rire) (2)
- Et puis bon j'ai écouté l'enregistrement des zozos de la radio là (3), ceux qui l'ont interviewé l'autre jour. C'est bon j'ai eu ma dose (rire). Non mais quand même, à ce point là, c'est grave (rire)
- (rire) Oui. Il arriverait presque à nous étonner encore. Non non quand même pas… (rire)

Guyot amusé

«  L'amusement est le besoin le plus criant et, bien entendu, le plus terrifiant de la nature humaine  » (Georges Bataille). Oui, désormais nous en sourions et c'est un peu à l'image de l'attitude adoptée par Laurent Guyot avant l'ennui d'un Boulogne/Nantes. Les micros s'étaient alors tendus, la sonnerie avait retenti. Laurent Guyot évoquant Nantes, une aubaine. Rien de croustillant pourtant dans la presse nordiste ou dans Ouest-France. Mais Presse-Océan avait tout de même osé la question de ces jeunes qui poussent. Et Guyot avait répondu par le sourire, l'amusement. On comprenait..

L'article de Presse-Océan était intitulé : Guyot : « Le FCN ? ça prend forme ». L'évocation de l'éclosion des jeunes ? «  Je suis évidemment content. Ça me fait sourire quand je vois qu'aujourd'hui on parle du centre de formation comme on en parle. On a l'impression de découvrir qu'il y a de bons jeunes  ». Plus loin, Guyot précisait le fond de sa pensée : « Guy Roland N'Dy Assembe, Vincent Sasso, Lionel Carole, Loïc Négo, William Vainqueur, Bocundji Ca, Dimitri Payet, ça fait déjà 6 joueurs d'une même génération qui auraient pu jouer ensemble. Le seul problème à Nantes c'est que personne, en terme de politique, n'a osé les associer.  »

C. o. l. l. e. c. t. i. f. !

Eh oui, alors que Kita, quelques semaines après son arrivée à Nantes, déclarait «  il n'y a personne pour s'occuper du centre  » (Guyot en était alors le directeur) ou «  le centre ne doit pas être une garderie  », tous ces joueurs étaient déjà là, bien avant Kita, en couveuse ou proche de l'éclosion, hormis Payet transféré pour rembourser Dassault des erreurs de Roussillon. Ceux qui ont repéré, recruté, formé et entraîné ces joueurs, s'appellent, Guyot, Bracigliano, Moreau, Fenillat, Maufay, Bideau, etc.

A aucun moment, par cette déclaration, Laurent Guyot ne cherche, au contraire d'un Larièpe (4), à s'arroger personnellement un mérite qui ne peut être que collectif, joueurs inclus, … Et personne ne peut lui reprocher d'être heureux de cette évolution. Non Guyot regrette tout simplement que ce qui est entrepris collectivement au centre, avec une idée directrice héritée d'un savoir faire éprouvé, n'ait pas trouvé de prolongement en équipe première depuis plus de 5 ans. On devine le point de rupture : former un collectif pour gagner sur le terrain, plutôt que profiler une collection d'individualités à exposer pour une vente future.

Favard : le costume de Praud de trop

C'est donc tout récemment que Gilles Favard est sorti de l'ombre pour se la jouer communiquant. A la suite de l'intervention amusée de Guyot, il s'est vautré dans le rôle d'un Praud des grands jours, autant dire les plus consternants, histoire de compléter l'entreprise d'appropriation des mérites de l'éclosion de certains jeunes, amorcée sans surprise par celui qu'il conseille. Dans Presse Océan daté du 19 octobre, il y est allé de quelques monstruosités : «  Soit Guyot est pris d'Alzheimer, soit il s'attribue le travail des autres. L'éclosion de Nego, Sasso et Carole c'est le travail de Fenillat, à ce que je sache. Quant à Payet il est parti avant que Waldemar Kita ne rachète le club. Enfin Laurent Guyot ne parle pas   des joueurs qu'il a fait signer pros (Hanni, Bonnes, Zelazny, Lusinga, Barré) et qui jouent encore en CFA2… »

On ne fera pas l'injure au conseiller de penser qu'il croit véritablement ce qu'il dit. Ou alors ce serait lui imputer une grave méconnaissance du fonctionnement d'un centre de formation, ajoutée à une capacité d'analyse de texte digne d'un redoublant de 6ème. Les ficelles sont évidemment trop grosses. Pourtant, malgré son désir de tourner la page nantaise, Laurent Guyot n'a pas souri cette fois. Il a pris son téléphone et sermonné un Favard bien moins bravache.

Fenillat et le mérite

De son côté, Samuel Fenillat, qui n'avait rien demandé alors qu'il est cité à tort par Favard, faisait cette précision sur le sujet : «  Ce qui me fait un peu de peine, c'est quand certaines personnes s'attribuent la réussite d'un jeune une fois qu'il est en équipe première. Cette réussite, c'est d'abord le joueur qui la construit. Et puis ce sont les recruteurs, les éducateurs, tous ceux qui accompagnent les gamins dans leur progression. C'est réducteur d'attribuer la réussite d'un gamin à untel ou untel. Après, on est évidemment content qu'ils jouent. Mais c'est normal. Si personne ne joue, ça ne sert à rien, il faut arrêter la formation...  » (But Nantes, 4 novembre 2010). Si Fenillat pensait évidemment à Bonnevay (5), par ricochet et malgré lui, il contredisait sévèrement Favard.

A propos des néo-pros

Depuis de nombreuses saisons, des 17 ans à l'équipe réserve, nous allons voir les matchs. S'agissant du centre de formation, en témoignent certains articles précédents (6), nous ne sommes pas plus enclins à la légèreté ou au sourire que Guyot lorsqu'il rabroue Favard au téléphone.

Evidemment les Carole, Sasso ou Négo ont connu plusieurs éducateurs depuis qu'ils foulent les pelouses du centre José Arribas. Très jeunes, « surclassés », ils ont débuté contre les adultes en équipe réserve que ce soit avec Stéphane Moreau ou Laurent Guyot. Concernant les autres néo-pros signés par Larièpe avec l'accord de Kita, nous sommes bien malheureux de les voir dénigrés ainsi par Favard. Une telle initiative, dans un club comme le FC Nantes, n'est pas seulement maladroite, elle est surtout insupportable. D'autant que certains d'entre eux parmi les plus talentueux (Olivier Bonnes, Sofiane Hanni) n'ont pas le même traitement que les autres par le simple fait de celui qui les stigmatise ainsi. Quant à la vague de signatures de premiers contrats pros de septembre 2008, que Favard demande donc à Larièpe comment cela s'est passé… Ce dernier ne serait-il pas par hasard le conseiller de l'un d'entre eux ? En définitive, Guyot n'avait alors cherché qu'à préserver une unité mise à mal par les engagements intéressés du directeur technique de l'époque, alors qu'il était résolument contre ces signatures prématurées et l'avait dit. Aux yeux de l'actuel entraîneur de Boulogne, seul Aristote Lusinga avait la carrure. Malheureusement le joueur ne cesse d'être retardé dans sa progression par des blessures à répétition.

 

F.P., le 26 novembre 2010



(1)   France Football, interview du mardi 12 octobre 2010.

(2)  Dans son numéro du 5 février 2010, L'Equipe révèle à propos de Kita que certains présidents de Ligue 1 le surnomment « Jacques Villeret » en référence au film « Le dîner de cons ». Deux semaines plus tard, le président de Nantes sera hospitalisé pour une pancréatite aiguë.

(3)  Waldemar Kita invité sur RMC (Afterfoot 22 septembre 2010)  

(4)  cf. articles suivants :
•  Le challenge Larièpe
•  http://www.fcnantais.com/0708/flash.php?mois=Septembre

(5)  Bonnevay et les mérites (Ouest-France, le 21 octobre 2010)

(6)  cf. articles suivants :
• http://collectif.footnantais.com/articles/070905LeCentreDeFormation.php
• http://www.fcnantais.com/articles/060606LaFormation.php


 

 

 

 
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