Le carton rouge stupide de Djilobodji Lorsqu'à la 25è minute, Djilobodji, bêtement, parce qu'on lui a appris à jouer comme ça, parce qu'il a été mal éduqué, déformé par des techniciens le poussant à commettre des fautes inutiles, parce qu'il est mal entraîné, ou tout simplement parce qu'il a mauvais esprit et n'est pas un bon joueur, tendit la jambe et fit tomber Ghisolfi, il influa radicalement sur le scénario d'un match que Nantes n'avait pas trop mal engagé. On avait même vu les Canaris effectuer quatre passes d'affilée, butin qui en ces temps de famine fooballistique nantaise donnerait presque envie de hurler à l'exploit. L'arbitre sortit un carton jaune, Djilobodji en avait déjà récolté un quelques instants plus tôt, faute d'avoir su réfléchir et se contenir, il n'avait plus qu'à débarrasser la pelouse. Djordjevic marque sur centre de Carole Ce n'est pas franchement le genre de joueur qui manque au spectacle, dès lors qu'on attend de celui-ci un minimum de qualité. Il peut toutefois faire défaut à son équipe, surtout si elle n'a pas de grandes ambitions de jeu. A 11, Nantes contenait sans trop de peine une pâle équipe rémoise qui n'avait encore pas empoché une seule victoire, il avait même ouvert le score. A 10 la tâche devint assez rapidement au-dessus de ses moyens. Il ne montra pratiquement plus rien, sa défense prit l'eau dans son axe et les Rémois renversèrent la vapeur. On espère que certains d'entre eux ont pensé à offrir à Djilobodji une bonne bouteille des coteaux champenois pour le remercier de son cadeau. A l'instant où il se fit expulser, Nantes menait donc 1-0. Il le devait d'une part à N'Dy Assembé, auteur d'une belle parade sur une reprise de la tête de Kryskowiak (suite à un corner, 9è minute), d'autre part à Filip Djordjevic qui avait repris sans manière un centre en retrait de Lionel Carole. Ce dernier, monté sur son flanc gauche et servi en profondeur par Capoue, avait alors devancé son opposant et servi sur un plateau l'attaquant serbe. Le centre de formation, c'est mieux que les produits périmés Carole s'est montré plutôt convaincant, Sasso aussi, comme quoi il existe tout de même quelques motifs de satisfaction dans la défaite subie en Champagne. Eh oui, pendant que les recruteurs du club tiraient sur tout ce que les impresarios proposaient, surtout s'il s'agissait de produits périmés, tandis que les entraîneurs de l'équipe première manquaient cruellement d'idées constructives, le centre de formation, et c'était évidemment vrai du temps de Laurent Guyot, continuait d'oeuvrer dans le bon sens. On soulignera également le bon match de N'Dy Assembé qui avait pourtant failli être de nouveau éjecté cet été. Quel dommage que le club soit dirigé par des aveugles qui, convaincus que le foot est d'abord un business, l'ont rabaissé encore plus bas qu'au moment où ils sont arrivés. Le voici pour l'instant condamné au ventre mou de la Ligue 2. Remarquez, comme la saison dernière il était passé près de la descente ils pourront toujours prétendre qu'ils enregistrent une progression... Reims égalise juste avant la pause Elle n'a guère été perceptible lundi soir, excepté donc chez les jeunes du cru. Ainsi, durant le dernier tiers de la première période, le gardien local Liébus ne vit absolument rien venir, l'attaque nantaise étant alors réduite au seul Djordjevic. Vainqueur (curieusement aligné sur le flanc droit), Cheyrou et Capoue avaient reculé pour former un 4-4-1 qui ne put empêcher l'égalisation champenoise. Le but tomba sur la figure des Nantais juste avant la pause. Toudic et Gamiette se jouèrent de Pierre et de Vivian, c'est le second qui fit mouche. On avait pourtant eu l'impression, tant Reims se montrait limité et incapable de conserver le ballon, que Nantes, s'il s'était appliqué à ne pas subir, aurait pu vivre plus longtemps sur son avance. Même si Toudic (tête au-dessus, 32è) et Amalfitano (shoot à ras-de-terre sur un poteau, 35è) s'étaient montrés dangereux. Match de petit niveau Rejoint, Nantes n'afficha plus d'autre ambition que de préserver le nul. Dans le contexte, c'est un résultat qui pouvait lui sembler un moindre mal. Reims put donc dominer mais sans se montrer pressant et c'est sur un contre, résultant d'un ballon perdu par les Canaris qu'il fit la différence. Carole, Vivian et Pierre restèrent impuissants sur une action Amalfitano-Toudic, conclu victorieusement par ce dernier. Les Canaris essayèrent de réagir. Mais l'entrée de Zerka à la place de Djordjevic (77è) n'apporta absolument rien, au contraire. Celle de Deblée qui succéda à Capoue (68è) s'avéra plus judicieuse, même si l'ancien Angevin se montra plus actif que lucide et ni lui (qui aurait dû donner en retrait) ni Zerka (mal placé) ne surent tirer profit d'une des rares offensives des Canaris (80è). Durant les arrêts de jeu, Bruno Cheyrou bénéficia d'un coup franc bien placé, c'était la dernière chance de ne pas revenir bredouille et il expédia le ballon dans les bras de Liébus. Il n'y avait plus qu'à baisser le rideau sur un match de petit niveau qui met Nantes en position délicate avant la réception de Grenoble, un autre mal classé.
B.V., le 21 septembre 2010
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