Le fond, c'est plus bas que bas ? A chaque fois, on se dit : cette fois, on a touché le fond, Nantes ne peut pas descendre plus bas, pas jouer plus mal. Et puis si : le FCK réussit à aller plus bas que plus bas, à jouer plus mal que plus mal ! Avec ces dirigeants-là, ce staff technique-là et la plupart de ces joueurs-mercenaires-là le pire est toujours à venir, toujours devant nous. Existe-t-il pire que le pire ? L'avenir nous le dira mais nous avons bien peur, hélas, de n'avoir pas encore tout subi. L'hiver est là et le froid qui l'accompagne glace les amoureux du club jusqu'aux os. Le jeu à la nantaise est au frigo, congelé. Qu'on ne nous reproche pas aujourd'hui de tirer sur une ambulance, tant nous répétons, depuis le début, que la politique de M.K et de ses fidèles constitue l'une des méthodes les plus éprouvées pour aller dans le mur. Souvenez-vous comme nous avons frémi d'effroi lorsque nous avons vu Gernot Rohr s'asseoir sur un banc occupé autrefois par Jean-Claude Suaudeau. Le combats qui s'annonçaient avec l'ancienne victime préférentielle de Loïc Amisse étaient les mêmes que ceux perdus avec Baup, les mêmes aussi qu'avec Der Zakarian. Ces techniciens-là, c'est blanc bonnet et bonnet blanc. Avec eux, la philosophie globale demeure la même, elle est loin de celle qui a fait la noblesse du FC Nantes, loin du jeu auquel nous aspirons. Et vogue la galère La direction, n'en parlons pas. Elle fait valser les techniciens et les joueurs mais elle reste, elle. Obstinée, intéressée, en mal de reconnaissance, recherchant la publicité et la notoriété. Le problème est que le football à la nantaise et les valeurs qu'il incarnait constituent de totales inconnues pour elle et qu'il n'est surtout pas dans ses intentions de les restaurer. Au contraire, elle l'a assez dit, elle veut tourner la page. Et vogue la galère ! Aujourd'hui en Ligue 2, demain on ne sait où, mais si d'aventure c'est en Ligue 1, ce ne sera que ponctuel. Une nouvelle descente sera inéluctable. Le FCK est sur la pente savonneuse du conformisme, il peut avoir des sursauts, par ci par là, mais son déclin est écrit. En attendant de voir ce que sera l'avenir pour un club qui demeure tout de même à la quatrième place du classement, le présent est peu reluisant. Après deux mauvais matches, un heureux 0-0 face à Laval, une équipe qui avait joué au foot, et une déroute au Havre, le FCK est donc parvenu à faire encore plus mal en s'inclinant, le plus normalement du monde, face à Guingamp. Une équipe qui, au coup d'envoi, se situait en position de relégable. Cette fois, il est impossible de mettre en avant la qualité de l'adversaire pour tenter d'expliquer la défaite. Il faut simplement stigmatiser l'incapacité chronique des locaux à produire du jeu. Guingamp ne s'est pas laissé marcher dessus En Avant a eu simplement le mérite de ne pas laisser marcher dessus. Or, quand Nantes ne parvient pas à exprimer sa puissance physique il ne sait pas faire la différence autrement. Quel triste, quel désolant, quel horrible constat ! L'ennui est que plus la saison va avancer, plus les jambes vont être lourdes et comme certaines ne sont pas de toute première jeunesse... La vérité est que le FCK n'a rien montré, sinon un football stéréotypé, ennuyeux, sans mouvement, sans technique, sans aucune prise de risque, sans le moindre gramme d'imagination collective. Il fut si mauvais qu'en fin de match les spectateurs se laissèrent aller à saluer par des « olés » les échanges de passes entre les Guingampais. Même au Roudourou ces derniers n'ont pas l'habitude de susciter une telle approbation. L'affluence, à propos, se réduisait à guère plus de 13.000 spectateurs, du pas encore vu cette saison. Quelle réduction va-t-il être possible d'inventer pour faire venir du monde au stade sans provoquer le mécontentement des abonnés qui commencent à se demander si, à la fin de la saison, ils n'auront pas payé quasiment aussi cher qu'un spectateur achetant sa place match par match. Ce serait original ! Darcheville rate des occasions Mais restons-en à notre Nantes-Guingamp, son jeu pauvre et ses occasions de buts très rares. Celles des Canaris échurent à Darcheville. Il les manqua toutes. Il n'est pas coupable sur la première, consécutive à une passe en profondeur de Vainqueur, puisqu'il fut bousculé par Bassila sans que l'arbitre n'éprouve l'envie de broncher (4è). En revanche on le vit ensuite expédier dans les décors ses tentatives sur un centre de Maréval (21è) puis une passe d'Abdoun (42è). L'ancien Bordelais se plaint souvent de ne pas être bien servi mais, lorsqu'il l'est, il ne fait pas un bon usage du ballon. C'est la réponse que pourront lui servir ses coéquipiers lors de ses éventuelles critiques publiques. Parler est une chose, marquer des buts en est une autre. On doute toutefois que les remarques proviennent de Zerka tant l'ancien Nancéien fut transparent et tant il rappelle peu le joueur plein d'entrain qu'il était lors de ses premières apparitions. On ose croire que sa blessure le tracasse encore et que c'est elle qui l'empêche de donner sa pleine mesure. Insipide, incolore, inodore S'amuser à être l'homme invisible était d'ailleurs un rôle très en vogue parmi les Canaris lundi soir. Shereni et Kamenar n'évoluèrent pas dans ce registre, il n'empêche que lorsqu'il fallut s'opposer à la tête de Bassila, sur un corner, ils s'avérèrent tous deux aux abonnés absents. Le gardien slovaque boxa les courants d'air tandis que le milieu zimbabwéen s'avéra trop court, de même d'ailleurs que Zerka. Les Nantais retrouvèrent alors le ballon au fond des filets. La partie, entamée depuis 32 minutes, se compliquait singulièrement pour eux. Leur jeu qui avait viré progressivement dans l'à peu près depuis la…5è minute devint carrément insipide, incolore et inodore. La seconde période ne changea rien à l'affaire. On avait eu le temps d'apercevoir, lors du retour du vestiaire, Waldemar Kita se pencher sur l'épaule et à l'oreille de Jean-Claude Darcheville, comme s'il avait mille secrets à lui confier. L'attitude était curieuse, surtout par rapport à l'ensemble du groupe. Il reste qu'elle ne suscita pas de résultat tangible : Nantes continua à bafouiller son football et Guingamp à faire une résistance tranquille, à peine troublée par un coup franc de Sambou (66è) et un shoot de Rodelin (78è) qui avait succédé à Abdoun. Que leur a-t-il dit dans le vestiaire ? Ce changement était intervenu à la 66è minute, il s'était conjugué avec celui de De Freitas prenant le relais de Vainqueur et il faisait suite à l'entrée en jeu de Djordjevic au profit duquel Zerka s'était effacé (56è). Mais on ne peut pas prétendre que ces changements aient modifié sensiblement le scénario et à la 72è minute ce sont au contraire les Guingampais qui se mirent à l'abri. Suite à un mauvais renvoi de Shereni, Diallo partit sur la droite et adressa un centre que Gilmar reprit victorieusement. Il était clair que les Nantais ne possédaient pas les ressources pour rétablir une situation que les Costarmoricains contrôlèrent jusqu'au bout, sans trop de mal. Il fallut même que Kamenar s'emploie à deux ou trois reprises pour éviter une addition plus salée. Le FCK quitta la pelouse sous les sifflets et il eut droit ensuite à une réunion de crise, décrétée dans l'urgence par le président. Mais qu'a-t-il dit à ses joueurs, à part qu'il faut y aller, mouiller le maillot, gagner les duels (on se croirait dans une équipe de troisième zone) et qu'ils jouent avec son argent. Enfin, c'est ce qu'il assure. Car c'est lorsqu'il s'en ira qu'on saura vraiment combien M. K a gagné ou, allez savoir, perdu dans le naufrage annoncé du club.
B.V., le 11 novembre 2009
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