Un but gag Rémi Maréval va finir par entrer dans l'histoire. La saison dernière, il s'était illustré par l'obus qu'il avait catapulté dans la cage de Steve Mandanda. Samedi, il a fait encore mieux contre Nicolas Puydebois, le gardien de Nîmes : il a marqué un but de 60 mètres, après seulement 8 secondes de jeu, ce qui n'est pas loin de constituer un record. Peut-être en est-ce d'ailleurs un au niveau de la 2ème division française, même si évidemment les archives concernant des matches des années 1930 à 1990 ne sont guère prolixes sur le sujet. Les rencontres n'étaient pas télévisées et les chronométrages étaient souvent assez approximatifs. En 1ère division, on avance fréquemment que l'ancien Nantais Michel Rio, alors qu'il jouait à Caen, aurait marqué un but en 7 secondes et on parle de record. Mais là encore, on n'est sûr de rien. « Il a dit à Abdoun : le coach va me tuer » Il faudra aussi retenir que Maréval ne possède pas seulement un shoot du gauche très puissant. Il a également le mérite de la franchise. Lorsqu'il a décoché son coup de botte, il ne cherchait pas à marquer, il l'a lui-même souligné. Le ballon lui étant parvenu à la suite de l'engagement, il voulait l'expédier devant sur la droite. Alors, il a frappé. Fort et loin. Et quand il a vu que son projectile ne prenait pas la direction voulue il s'est surpris à lancer à Abdoun : « le coach va me « tuer ». En fait Gernot Rohr a beaucoup ri. Il a vu le ballon passer au-dessus de l'arrière garde nîmoise qui ne s'en est d'ailleurs pas préoccupé. Puydebois aurait dû le capter tranquillement. Seulement il a été trompé par le rebond et lorsqu'il voulu le rattraper, il était trop tard, il n'a pu que l'accompagner au fond de ses filets. « Je me suis excusé auprès de mes coéquipiers, raconte-t-il et je leur ai promis qu'à chaque fois que je passerai au zapping des buts-gag je mettrai 10 euros dans la cagnotte. Cela risque de me coûter cher ». Un succès poussif Ce but, probablement à ce jour le plus extravagant que l'on ait vu à la Beaujoire, aurait dû mettre Nantes sur de bons rails d'autant qu'il fut suivi d'un second dès la 17è minute. D'autant aussi que Nîmes n'a pas vraiment donné l'impression d'être une terreur, bien qu'il se soit procuré une petite collection de corners en première période (4 aux 9è et 10è minutes). Or, le succès des Canaris a été poussif il aurait pu être remis en cause en fin de rencontre. Le duo Darcheville – Zerka ne s'est pas montré aussi convaincant que face à Strasbourg, tous deux sont sortis en cours de rencontre, sans doute parce qu'ils manquent encore de condition physique, et Abdoun n'a pas renouvelé ses dernières brillantes prestations. Peu d'actions construites Le FC Kita n'a donc pas convaincu le soir où paradoxalement il s'est retrouvé, au classement, en position de force et où aussi, profitant des invitations distribuées aux enfants la barre des 20.000 spectateurs a été franchie pour la première fois de la saison. Cette initiative, remarquez bien, n'est pas mauvaise, même si on a l'impression qu'on demande surtout à ces supporters en herbe de faire du bruit et non de réfléchir aux différentes façons de jouer au football. Eduquer c'est plus difficile que de faire brailler. En tout cas, ce n'est pas le spectacle qu'ils ont contemplé qui leur permettra de savoir ce que fut le football à la nantaise ni même ce qu'est un but construit. On a raconté comment Maréval marqua le premier. Le deuxième fut également des plus chanceux. Maréval fut à son amorce en effectuant une touche. Un défenseur nîmois ne trouva rien de mieux à faire que de prolonger cette remise par une tête arrière qui atterrit dans les pieds de Darbion, lequel fusilla Puydebois à bout portant. Un autre boulet de Maréval sur un poteau Cela faisait 2-0 à la 17è minute. Le comble est que Rémi Maréval avait failli faire mouche une autre fois en expédiant un nouveau tir canon à la 7è minute. Le ballon percuta un montant, le gardien nîmois, sur ce coup-là, était archi-battu. Les Gardois faisaient ce qu'ils pouvaient, c'est à dire pas grand chose puisqu'il fallut attendre la 38è minute pour qu'ils effectuent leur première attaque. Kamenar dut s'y reprendre à deux fois pour bloquer le ballon. Et puis, alors que l'on disputait les arrêts de jeu de la première période un mauvais renvoi de la défense locale permit à un Crocodile d'expédier un grand ballon dans le paquet, au petit bonheur la chance. Pierre et Sambou étaient remontés mais Jarjat traînait. Il couvrait ainsi Mandrichi et comme il était trop loin pour intervenir ce dernier parvint à placer le ballon hors de portée de Kamenar. Plus la rencontre avançait moins Nantes maîtrisait Ce but était encore dénué de toute construction mais il permettait aux Gardois de recouvrer l'espoir. Nantes, à mi-parcours, méritait toutefois largement son avantage, grâce à son entame de match. Sur le plan tactique, l'équipe s'était présenté dans une formule proche du 4-3-3. Vainqueur évoluait en pivot devant la défense, Darbion (à droite) et Ba se tenant un cran au-dessus de lui. En attaque, Darcheville jouait en pointe avec Zerka (à droite) et Abdoun sur les côtés. Ce schéma n'était toutefois pas figé, Abdoun bougeant fréquemment alors que Darbion essayait de se mêler aux actions offensives sur la droite. La sortie de Ba, juste avant la pause (Nantes avait encaissé son but alors qu'il jouait à 10), amena Maréval à évoluer en milieu de terrain à la reprise. Sur le flanc gauche d'abord, Akouassaga ayant hérité du poste de latéral gauche. Mais après la sortie de Zerka à la 70è minute (N'Diaye lui succéda) le premier buteur de la soirée se retrouva dans une position de milieu offensif droit où il ne se montra guère à son affaire. Petit à petit d'ailleurs, les Canaris s'étaient orientés vers un 4-2-3-1 qui laissait Darcheville seul en pointe avec N'Diaye en retrait (Maréval à droite et Abdoun à gauche) alors que Vainqueur et Darbion étaient chargés de la récupération. Ces ajustements ne se révélèrent pas très convaincants et plus la rencontre avançait moins Nantes dominait son sujet. On est bien en Ligue 2 Il endura même quelques frayeurs lorsque Ayite se présenta seul face à Kamenar. Il plaça le ballon à côté de l'objectif (82è). Il est vrai que précédemment Darcheville, sur un contre (59è, shoot sur le petit filet) et N'Diaye sur un ballon relâché par Puydebois (80è) avaient eu l'occasion d'emballer définitivement l'affaire. On évitera donc d'emboîter le pas à Jean-Michel Cavalli qui estima que Nîmes méritait le nul. Il est logique, même si ce fut très laborieux, que Nantes ait conservé le bénéfice des trois points. Maintenant, il faut bien admettre qu'on ne s'est guère amusé, sauf aux dépens de Puydebois, au cours d'une rencontre dont le niveau nous rappela sans cesse que c'est en bien en Ligue 2 que joue le FC Kita.
B.V., le 27 septembre 2009
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