L'esprit Auvergne Sur le site Internet du club d'Aurillac, on pouvait lire avant cette dernière journée de championnat : « le destin de l'AFCA entre les mains des Auvergnats ». Contrairement aux Nantais qui devaient affronter les voisins auvergnats de l'étoile de Montluçon, les Aurillacois n'avaient pas leur destin entre leurs mains. Ils en appelaient à « l'esprit Auvergne ». Il leur fallait battre Orléans et espérer un faux pas de Nantes, de Poissy, des Sables ou encore, éventuellement, des joueurs de Moissy face aux autres voisins d'Yzeure. Moissy qui était pourtant quasiment sauvé après avoir gagné de manière assez incroyable 4-0 en déplacement à Sainte-Geneviève, lors de la journée précédente, l'avant dernière.
« Si on peut faire descendre les Nantais on ne s'en privera pas » Les Aurillacois pouvaient être rassurés quant à la motivation de leurs voisins de Montluçon. Le président étoiliste, présent ce samedi au stade Lecointre, le confirma par cette déclaration sans équivoque : « si on peut faire descendre les Nantais, on ne s'en privera pas car votre président s'est mal conduit envers nous ». Il faisait évidemment allusion à la défaite de ses couleurs face aux pros nantais en 32 ème de finale de la coupe de France . Le Président visé est bien entendu Waldemar Kita. Après en avoir fait de même au tour précédent face à Saran , il avait décidé de ne pas céder sa part de recette, comme il est de coutume en coupe de France lorsque qu'un club professionnel rencontre un club amateur. Les supporters de Montluçon avaient eux aussi fait ce long déplacement, bien que leurs favoris n'avaient plus rien à espérer de cette ultime rencontre. Ils faisaient du bruit en tribune. Un bruit qui tranchait avec la torpeur muette des supporters nantais encore attachés au sort de l'équipe B du FC Nantes. Mignani et Chemin sauvent Aurillac Aurillac s'est donc sauvé dans un scénario inimaginable qui n'est pas sans rappeler le sauvetage des Nantais de Serge Le Dizet, face à Metz, lors de la dernière journée de la saison 2004-2005. Ce fut même encore plus incroyable, puisque menés par deux fois au score, 0-1 puis 1-2, avec au passage un but de Mathieu Chemin, joueur formé au FC Nantes et non conservé en début de saison, ils l'emportèrent à la dernière minute du temps supplémentaire par un but sur corner inscrit de la tête par leur gardien Mignani ! A Aurillac c'était la fête. Les deux points du nul ne compensent pas les points perdus sur tapis vert Au stade Lecointre, à la fin de la rencontre, les Nantais avaient la tête baissée et leur entraîneur, Stéphane Moreau, le regard humide. Ils avaient été tenus au courant de l'évolution des scores. Ils savaient qu'ils avaient échoué. Les joueurs n'oubliaient pas non plus cette inadmissible bévue des responsables du club qui, par inadvertance, avaient pensé que Soilyho Mété était suspendu pour une autre rencontre que celle d'Yzeure, où Nantes, avec lui, avait obtenu le nul. La sanction fut sans appel : deux points de perdus. A qui la faute ? Coté nantais, on préfère ne pas trop en parler, bien qu'au coup de sifflet final, sanctionnés d'un 0-0 insuffisant, les joueurs y pensaient forcément encore un peu. Seuls Thicot, Das Neves et N'Dy Assembe… L'équipe alignée par Stéphane Moreau était jeune. Plus encore qu'à l'accoutumée. Les pros étaient en vacances. Seuls Thicot, Das Neves et N'Dy Assembe avaient accepté de différer d'une semaine leurs congés. La mobilisation générale décrétée fin février n'avait duré que l'espace d'un ou deux matchs. C'était il y a trois mois, nous l'avions évoqué (« Pas mieux avec les lofteurs »). Contre Montluçon, c'était déjà un vieux souvenir. A l'image de la gestion de groupe de Der Zakarian, la porte du couloir qui mène de l'équipe première à l'équipe réserve, était à nouveau fermée à double tour. Kita : « il n'y a pas d'équipe réserve » Ce qui résonnait davantage c'était le « il n'y a pas d'équipe réserve et malgré cela on est monté ! » sorti lundi par Kita. Il n'en était pas à sa première déclaration désobligeante à l'égard des jeunes et du centre de formation. Avec cette désagréable habitude de faire croire à tort qu'il est sur la même longueur d'onde que Laurent Guyot, comme le laissait entendre le responsable du centre de formation après match.. Voavy blessé. Lusinga nouveau pro de Nantes. Pour ce dernier match, le meilleur réserviste de la saison Paulin Voavy, recruté par Stéphane Moreau, était blessé. Son ami et compatriote, Faneva Andriatsima, meilleur buteur, avait été prêté à Cannes cet hiver… Le jeune Aristote Lusinga, suspendu, était lui dans les tribunes. Malgré les sirènes des clubs anglais, il a décidé de rester à Nantes, avec un contrat pro de 3 ans à la clé. Les 6 autres jeunes ( Sofiane Hanni, Kevin Barré, Loic Négo, Vincent Sasso, Erwin Zelazny, Olivier Bonnes. ) pressentis pour signer leur premier contrat pro, sont toujours en négociations avec le club. Choubani se met en évidence Il appartenait aux jeunes 18 ans, Choubani, Marty, Burgho, Bonnes de montrer qu'il faudrait compter sur eux la saison prochaine, que ce soit en CFA ou en CFA2. Sofiane Choubani fut d'ailleurs le joueur le plus dangereux en première période. Mais ses trois belles tentatives ne trouvèrent malheureusement jamais le cadre. Il y eut pourtant quelques beaux mouvements initiés souvent par Thicot, pour son dernier match, Choubani et Coureur, tandis que Bekamenga pesait en pivot sur la défense adverse. Mais ça manquait de justesse dans le geste décisif, à l'image de Coureur, dont les centres n'arrivaient pas à destination, malgré une belle préparation. Malheureux Coureur Coureur, auteur d'une bonne fin de saison, eut d'ailleurs la balle du but à 10 minutes de la fin. Bien servi dans la surface, il élimina son vis à vis, mais, seul face au gardien, sa frappe s'envola au-dessus de la lucarne… Avant-match, chacun s'accordait à dire que Nantes avait construit son scénario de descente bien avant. L'action de Coureur aurait pourtant suffi… et le but du gardien aurillacois Mignani eut alors été vain. Le sort footballistique choisit parfois son camp. Il a préféré la joie Auvergnate au soulagement nantais. Comment lui donner tort. La réserve était descendue en 99 avant de remonter la saison suivante Qu'importe en effet. Le FC Nantes avait déjà connu pareille mésaventure à l'issue de la saison 1998-1999 sous la direction de Gilles Albert, avec les Berson, Olembé, Pujol ou Vahirua, pour remonter la saison suivante, sous les ordre de Loïc Amisse, avec les mêmes moins Berson et plus Ahamada, Djemba, Rubil ou Ateba. Un écart de niveau dommageable surtout pour les pros Les jeunes pourront toujours se frotter à des joueurs plus matures en CFA2. Il reste que le niveau ne sera pas le même, tandis que l'écart se creuse entre des pros qui montent et une réserve qui descend. Cet écart qui se creuse sera forcément plus dommageable pour les remplaçants en mal de temps de jeu de l'équipe première. Mais là encore, il y a comme une justice. Les choix de court terme de début de saison ajoutés à la gestion sans turn-over de Der Zakarian, avec in fine le prêt des laissés pour compte ou des « pas encore assez bons », sont en effet aussi responsables de cette descente. Stéphane Moreau avait pourtant prévenu dès le début de saison qu'il ne faudrait envisager que le maintien. Ça n'était pas une feinte à la Guy Roux. Il savait sa génération de jeunes moins performante. L'entraîneur de « l'équipe qui n'existe pas » n'a sans doute pas assez été écouté… |