Ouf ! Le FC Nantes a un nouveau blason ! Vous ne vous sentez pas mieux ?
Waldemar Kita a accordé tant d'importance à cette affaire qu'on s'est un moment demandé si le blason qu'il venait de nous sortir n'allait pas nous aider à mieux jouer et à gagner des matches. Alors, nous avons attentivement lu son communiqué qui, divulgué sur le site officiel, salue la sortie de l'emblème. Mais non : le président ne promet rien de ce genre. Le blason est marquant certes, mais il n'expédie pas le ballon dans les filets. Il se contente de l'afficher, c'est déjà pas mal. 100.000 voix, il a dit 100.000 ? Il n'empêche qu'on se demande si Waldemar Kita n'est pas doté d'un certain sens de l'exagération. Il nous dit ainsi que « les sites Internet du FCN et autres supports ont comptabilisé près de 100.000 voix entre les mois de septembre et d'octobre ! » Cent mille ! Ce n'est pas Nantes qu'il aurait dû acheter, c'est Marseille ! Entre parenthèses, quand l'exagération se fait futile voire maladive, le FC Nantes ne possède qu'un seul site Internet où les suffrages ont pu s'exprimer. Au fait, c'est quoi la période qui se glisse insidieusement ENTRE septembre et octobre ? Elle dure longtemps ? Bon, on ne va pas pinailler, le président a sûrement voulu écrire PENDANT les mois de septembre et d'octobre, octobre étant d'ailleurs loin d'être terminé au moment où les compteurs ont été relevés. Le chiffre de 100.000 n'en est que plus impressionnant. Surtout si on l'agrémente du titre du communiqué « les Nantais ont choisi » et de cette précision « ce débat a passionné la ville ». Eh oui, le prix du pain augmentait, celui du lait aussi, et on ne vous parle pas des carburants, mais les Nantais, eux, se passionnaient sur la forme du blason. Du moins 100.000 d'entre eux. Cent mille ! On a beau faire les mêmes additions que notre nouveau conteur, c'est-à-dire cumuler les votants des deux sondages avec les quelques 4.000 internautes de Ouest-France, on en reste pantois. Non, assurément, il y a quelques vilains qui ont voté plusieurs fois. Kita nous avait prévenu, sans nous le rappeler à nouveau lors d'un dépouillement dont le détail reste secret : Internet ça n'est pas sécurisé. On peut voter plusieurs fois… Et puis à partir du moment où Football365, le site Internet le plus consulté en France pour ce qui concerne le football, rendait compte du sondage fcna.fr avec un lien Internet vers celui-ci, il est clair que les footeux français devenaient tous Nantais dans l'esprit de Kita ! Le premier effet Larièpe ? Le port de Nantes n'a jamais été, du moins à notre connaissance, obstrué par une sardine, mais répétons-le, Waldemar Kita est visiblement porté vers l'excessif. C'est peut-être le premier effet Christian Larièpe ! Venu, comme chacun sait, apporter sur les bords de l'Erdre le savoir qu'il a acquis à Marseille, entre autres lieux, puisqu'il ne faut pas parler de Lausanne, le président n'aime pas ça, Larièpe en a peut-être déjà amené l'esprit fanfaron. C'est contagieux : le président est atteint. Encore une chance, remarquez bien, qu'il ait laissé Rolland Courbis sur les rives de la Grande Bleue. S'il avait su que la Cour d'Appel d'Aix-en-Provence allait lui laisser la possibilité d'entraîner, qui sait s'il n'aurait pas incité Kita à lui faire quelques appels du pied ? Eh quoi, l'OM est un grand club avec un président qui « s'investit ». Même que la Cour d'Appel d'Aix-en-Provence, toujours elle, vient de le condamner à dix mois de prison avec sursis pour, voyez-vous ça, « abus de biens sociaux ». Et lui qui répète sans cesse qu'il a mis une partie de sa fortune dans le club et qu'il est totalement désintéressé ! Pourquoi diable la justice a-t-elle pensé différemment ? Tout et son contraire Mais laissons les Marseillais à leurs soucis et revenons au FC Nantes et à son blason. « Le FCN bouge, il est vivant,, il invente, il innove, il change » assure son président toujours dans le communiqué évoqué tout à l'heure. Il ajoute : « la rénovation a commencé, de la Jonelière à la Beaujoire, du secteur sportif au domaine administratif, j'ai la volonté de moderniser le FCN.. . ». Que personne ne vienne prétendre que le discours fait un peu phrases creuses ou promesses électorales. Le président ne dit pas n'importe quoi ! Il en a apporté la preuve dans le « chat » qu'il a effectué sur le site Maville-Ouest-France. Quelques morceaux, choisis au hasard, méritent le détour. Par exemple, il avance qu'il souhaite enrôler deux joueurs au mercato. Deux de plus ! « Pour renforcer la défense et l'attaque » précise-t-il. Pourvu que comme tant d'autres il ne confonde pas recrues et renforts. Mais le plus intéressant tombe une seule phrase plus loin : « nous avons un bon exemple aujourd'hui avec Nancy . » Le problème est que Nancy justement adopte des recettes qui s'inscrivent exactement à l'opposé de celles du FC Nantes : c'est le seul club de Ligue 1 qui n'a acheté aucun joueur durant l'inter saison. Son président confie même qu'il voulait acquérir une vedette, « pour faire bien auprès des sponsors et impressionner les supporters », et qu'il a dû y renoncer, « parce que son entraîneur y était opposé ». On ne possède pas la certitude que ce mode de réflexion s'inscrive dans la philosophie de l'ancien homme fort de Lausanne. « Merci pour votre franchise ! » Kita dit également qu'il a choisi le FC Nantes pour, entre autres, son centre de formation. Euh.. Mais n'est-ce pas lui qui justement avance que ce centre de formation n'est pas compétitif et qu'il faut tout changer ? Et que c'est pour cette raison que son copain Larièpe est arrivé ? C'est d'ailleurs ce qu'il indique plus loin : « le centre de formation a besoin d'ouvrir les yeux sur le monde footballistique européen et c'est pour cela que M. Larièpe… » et bla-bla-bla. Bref, le président a vite fait de se contredire. Encore deux phrases par exemple. La première : « il ne faut pas parler que d'argent ». La seconde : « le budget du FC Nantes est trois fois supérieur à ceux d'autres équipes et c'est la meilleure façon de montrer notre objectif de monter en Ligue 1 . » Un autre grand moment de ce « chat », c'est lorsqu'une certaine Coline interroge : « quelle est l'ambiance entre les joueurs et le staff ? » « Très bonne », répond Kita. « Merci pour votre franchise », juge le gentil Tonyo44. Et pour clore ce grand moment, Kita remercie ses interlocuteurs, à moins que ça ne soient toutes des interlocutrices : « J'aime les questions concrètes, logiques et vous m'avez donné l'impression de poser des questions de professionnelles ». « Un grand journaliste de TF1… » Waldemar Kita nous parle également de Pascal Praud, un grand journaliste de TF1, tranche-t-il. Défense de rire ! On ignore totalement quelle est la taille de l'intéressé mais on n'a jamais eu l'impression qu'il était en lice pour le prix Albert-Londres. « C'est mon conseiller dans la communication et le marketing et croyez-moi, c'est très utile », indique le président. On peut estimer, ne serait-ce que sur le plan de la déontologie, qu'il s'agit d'un rôle un peu curieux pour un grand journaliste. Quelle serait l'impartialité, la liberté de ton et de penser, de M. Praud si, par un hasard malencontreux, un média pour lequel il chef d'oeuvre, lui demandait de parler du FC Nantes, club dont il est administrateur et l'un des conseillers présidentiels? Peut-être va-t-il lui même se l'interdire. En tout cas Kita a l'air de bien apprécier son Praud, il est vrai qu'une place de l'encadrement va se libérer prochainement : « e n espérant qu'un jour, il s'associera avec nous dans cette aventure . » Un autre novateur, déjà Pour terminer, on va vous offrir d'autres citations, concernant le FC Nantes : « Pendant vingt ans, personne ici n'a bougé, tout le monde était pépère…Le changement dans l'entreprise, c'est un vrai métier…Il y a des habitudes de quarante ans, elles vont mourir un jour, donc on construit autre chose… » Diable, Waldemar Kita n'est donc pas le premier à vouloir jouer les novateurs ! A parler de changement et à dire que le club « n'est pas fossilisé dans son passé prestigieux ». Quel était donc ce précurseur ? Eh bien, un certain Jean-Luc Gripond. Ces phrases, nous les avons relevées dans une interview parue dans « Ouest France » en décembre 2003 où l'ex-président mettait l'accent, comme c'est bizarre, sur les problèmes du centre de formation et de la cellule recrutement. Mais chut, foin de Croquemort (au fait, il n'avait pas changé le blason ?), Waldemar Kita, lui, innove vraiment. Le commerce des joueurs, la valse des entraîneurs, ce n'est pas son genre ! Il construit du solide, il est bien conseillé ! B.V., le 19 octobre 2007
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