Note du 27 septembre 2007
Les avocats de Monsieur Kita, nouveau président du FCNA, nous ont fait le reproche de ne pas avoir écrit certaines précautions d'usage en marge de cet article, tout en nous menaçant de poursuites éventuelles, sous la forme d'une lettre de mise en demeure. Nous avons donc consulté différents conseils juridiques avant de réintégrer sa parution avec ce texte explicatif Cet article de l'Illustré est paru en Une de FCNantais.com le jeudi 13 septembre. Nous l'avons temporairement retiré du site le 17 septembre. A l'origine de cette décision, en prenant en compte à la fois quelques réactions hostiles de nos lecteurs et les « conseils » de monsieur Pascal Praud avec lequel nous sommes entrés en contact, par précaution, le lundi 17, nous souhaitions ajouter un paragraphe explicatif en forme de conseil de lecture. En effet, il convenait de comprendre qu'entre la parution d'un tel article, en 2005 et pour lequel aucune poursuite en diffamation n'avait été relevée, et sa présentation sur notre site, les poursuites judiciaires dont l'article de l'Illustré fait état, pouvaient avoir rencontré une issue favorable pour Monsieur Kita. Par ailleurs, nous tenons à préciser que nous ne sommes en aucun cas opposés à la nouvelle direction du FC Nantes Atlantique et que nous prenons bien garde de ne pas verser dans le procès d'intention. Nous rappelons aussi que FCNantais.com est un site, indépendant et supporters, farouchement attaché à la défense des valeurs historiques du FC Nantes. Ces mêmes valeurs qui ont conduit le club a remporter tant de succès et à mettre en exergue son particularisme. Notre « mission » reste donc de tenir informés les supporters nantais et les lecteurs de FCNantais.com. En l'occurrence, concernant le passé de Monsieur Kita, nous estimons que les médias locaux se sont pour l'instant seulement bornés à de timides mises en garde de circonstances qui mériteraient, encore aujourd'hui, un travail explicatif plus fourni. Nous n'oublions pas, pour l'avoir souvent écrit avant la catastrophique issue de la relégation, que les directions et actionnaires précédents sont en grande partie responsables de l'historique descente du FC Nantes en Ligue 2. A ce titre, nous sommes donc naturellement sensibilisés aux déboires et succès passés de Monsieur Kita, que ce soit à Lausanne ou à la tête de sa société Corneal. C'est pourquoi nous avions contacté, avant la parution de l'article, des témoins, qu'ils soient journalistes ou ex-collaborateurs, de ces deux époques. Cette même logique nous incite à continuer prochainement de vous informer sur ces sujets. Ensuite il sera grand temps de passer à autre chose et juger Monsieur Kita sur son action présente au FC Nantes Atlantique. C'est évidemment ce qui est le plus important et, par exemple, la création effective d'une cellule de recrutement, qui sera officiellement annoncée mardi prochain, nous semble aller dans le bon sens. Nous l'avions d'ailleurs appelée de nos vœux dès 2004 dans plusieurs articles.
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Sifflé par la justice
Waldemar Kita, acteur principal de la déconfiture qui a conduit à la mort du Lausanne-Sports, l'ancien président du club vaudois enchaîne les démêlés économico-judiciaires en France. Le 18 février, il comparaîtra devant la cours correctionnelle d'Annecy. (article paru dans l'hebdomadaire suisse l'Illustré, le 16 février 2005. L'Illustré revendique plus de 350.000 lecteurs). Plutôt discret depuis son départ précipité de la Pontaise, en 2002, l'homme fort du LS refait parler de lui, dans l'Hexagone cette fois. Trois mois seulement après avoir été condamné par la justice française à verser près de 2 millions de francs à l'une de ses anciennes associées, le voilà en effet convoqué par le procureur de la République. Cela pour répondre de diverses entraves et obstructions à la loi sur le travail devant le Tribunal de grande instance d'Annecy.
Souvenez-vous. C'était il y a presque six ans. Déniché par l'agent de joueurs lausannois John Dario et amené par la main qu'on prétendait heureuse de Jean-François Kurz, Waldemar Kita débarquait à la Pontaise. En sauveur. Le port altier, tiré à quatre épingles, l'accent et le discours charmeurs, tout auréolé du titre de champion du monde des « bleus », l'homme d'affaires franco-polonais réussissait son opération séduction. A un public conquis et des médias sous le charme, le propriétaire de la société française Corneal industrie, active dans les implants oculaires, justifiait son surprenant engagement - à hauteur de plusieurs millions de francs - en tirant la corde sensible : « C'est un coup de foudre . » Habile, il promettait avec une force de persuasion peu commune vouloir faire du LS un club aimé et respecté bien au-delà de nos frontières. On connaît la suite. Et la fin. Pris en grippe par une opinion irritée par ses incessantes accusations d'inertie et sa fâcheuse tendance à se muer en donneur de leçons, Waldemar Kita quittait sans ménagement le club qu'il disait pourtant aimer. Il conservait cependant ce qui constituait sa seule valeur : les joueurs. Qu'il s'empressa de revendre, l'un après l'autre. Avant, fortune refaite, de laisser couler le bateau bleu et blanc, et de disparaître dans la nature. « Ne pense pas, fais ce que je te dis », ordonne souvent Waldemar Kita à ses employés. A la Pontaise, son « qui paie commande » est resté dans les mémoires. Dans l'œil de la justice vaudoise Fortement soupçonné par la justice vaudoise d'avoir encaissé des plus-values douteuses sur des transferts de joueurs, il n'est pas tiré d'affaire pour autant. Jacques Antenen, le juge d'instruction cantonal qui épluche les comptes de cette époque trouble, rappelle qu'une enquête est toujours en cours, à la suite d'une dénonciation du Département des finances concernant des impôts à la source non payés. « Malheureusement, à cause d'investigations se déroulant à la fois en Suisse et en France, les choses n'avancent pas aussi vite que je le désirerais. Mais nous gardons un œil sur ce monsieur et cherchons toujours à clarifier certaines transactions entourées d'une grande opacité. » A ce jour, un compte d'environ 250 000 francs (150 000 euros environ) appartenant à feu la société Lausanne-sports SA, dont l'ayant-droit économique était Waldemar Kita, est toujours bloqué. « J'espère pouvoir bientôt déterminer avec précision les causes de la faillite du LS », conclut Jacques Antenen, qui convoquera peut-être un jour le Franco-polonais pour lui demander des explications sur l'utilité de sociétés telle la SA du Lausanne Sports Football, dont la liquidation se poursuivrait à... Châtel Saint-Denis. Ou encore de G & M Communication, basée à Genève et devenue MS Plus Management Sportif SA à partir de mai 2003 (prestations en matière de management de sportifs, de droit d'image et de toute activité liée au sport) (*). Accusé de harcèlement moral Deux ans à peine après la tragique disparition du grand club vaudois, Waldemar Kita occupe donc de nouveau le devant de la scène judiciaire. La justice française lui réclame en effet des comptes dans le cadre de ses activités professionnelles. Le procureur de la République a engagé contre lui une procédure aux motifs multiples : entrave à l'exercice du droit syndical, à l'exercice des fonctions d'un délégué syndical, à la libre désignation des délégués du personnel, harcèlement moral. Ainsi que pour dégradation des conditions de travail pouvant porter atteinte aux droits, à la dignité, à la santé ou à l'avenir professionnel d'autrui. Des faits constatés en 2002 et 2003 au sein de son entreprise occupant près de 350 personnes et dénoncés par un ancien cadre avant d'être relayés par l'Inspection du travail d'Annecy. Plus tard, Waldemar Kita aura également à répondre de la sortie de Bourse fort peu élégante opérée par Corneal, laquelle a floué gravement de nombreux petits actionnaires. L'ancien président du LS, qui n'a pas jugé utile de donner suite à nos nombreux appels, n'aura décidément pas connu le répit ces derniers mois. A la fin d'octobre dernier, c'est le Tribunal de commerce de Paris qui condamnait Corneal Industrie pour divers tours de passe-passe effectués aux dépens d'une société liée à son giron. Bien que les décisions soient entrées en force le 10 janvier, rien n'a encore filtré de cette affaire qui met Waldemar Kita et sa firme dans une situation délicate. Les faits. lmpax Diffusion et Corneal Industrie sont deux entreprises actives dans le domaine médical, la chirurgie et la pharmacie. Corneal fabrique pour lmpax un produit de comblement des rides et cette dernière maîtrise le réseau international de distribution par le canal des dermatologues et chirurgiens esthétiques. C'est donc naturellement qu'en 2000 les deux entités en créent une troisième : Lea Derm, dont l'avenir est confié à la dirigeante d'Impax. Il est convenu que Corneal aura 51% du capital et lmpax 49%. Comme toujours dans ses affaires, Waldemar Kita est majoritaire. L'arroseur méchamment arrosé Le développement de la société est extraordinaire. Lea Derm surfe sur la réussite. Une aubaine pour Kita dont les activités dans l'ophtalmologie périclitent et qui voit à travers ce nouveau concept des raisons de croire en un avenir meilleur. Grisé par ce succès, il commet toutefois une erreur fatale dans le courant de l'année 2003, en virant son associée et en prenant seul les commandes de l'entreprise. Car la suite de l'histoire n'est pas faite que de bonheur pour lui. La dame se rebelle, ose tenir tête, attaque en justice et finit par obtenir gain de cause. Ainsi, dans un jugement daté du 26 octobre, le Tribunal de commerce de Paris conclut que Corneal Industrie s'est rendu coupable de dol au préjudice de la société lmpax Diffusion dans les apports faits lors de la constitution de la société Lea Derm (faux brevets, brevets fictifs et autres manœuvres dolosives sont remarqués). Il condamne aussi Corneal à payer 1,2 million d'euros à titre de dommages et intérêts, mais surtout il établit la nouvelle répartition des rôles au sein de l'entreprise. Irnpax Diffusion se voit attribuer 88% du capital actions et Corneal 12%. Après un recours qui se solde par un échec, le jugement devient exécutoire. Waldemar Kita, qui aime confier à ses hôtes que son père occupait jadis un poste de haut fonctionnaire de l'Etat polonais et qu'à ce titre il faisait partie des proches du général Jaruzelski, est à son tour viré. Et il se dit que son ex-associée n'entendrait pas en rester là, accusant l'ex-président du LS d'avoir commis d'autres actes illicites pendant sa gouvernance. On est loin du tranquille père de famille aimant les escargots préparés par son épouse que les Romands découvraient presque attendris dans les magazines il y a cinq ans... Christian Rappaz.
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