La bataille de la reprise est ouverte Il apparaît que les derniers candidats sérieux se sont donc déclarés directement auprès de la Banque Natixis, passage obligé pour faire valoir leur dossier de reprise, sans se faire connaître de l'actuel président du FC Nantes, Luc Dayan. Ces acquéreurs potentiels, Hersant Media et le couple Kita, Florès semblent donc mettre sur la touche à la fois le tour de table de Luc Dayan et le dossier de reprise de l'ex-arbitre Marc Gonon, tandis que le projet Derichebourg a circulé à nouveau ces derniers jours. Reste à savoir si tous ces autres acquéreurs déclarés, désormais devancés dans leur quête du Graal FC Nantes, vont accepter sans sourciller un verdict qu'on tend à nous présenter précipitamment comme certain. On peut en douter, et puisque tout le monde avance désormais à visage découvert, tous les coups vont être permis…
Alain Florès ne manque pas de soutiens. Car si tous les acteurs de la reprise sont désormais connus, certains d'entre eux ont pourtant longtemps entretenus le doute. Ainsi Alain Florès est toujours resté très discret à propos de son projet, notamment concernant son ou ses partenaires financiers. Il reste malgré tout celui qui s'est déclaré intéressé depuis le plus longtemps et ravira symboliquement ceux qui privilégient une solution locale appuyée notamment par quelques figures emblématiques du club (Coco Suaudeau, Robert Budzynski, l'association des ex-Canaris présidée par Jean-René Toumelin) et quelques industriels du cru (le directeur de la banque Société Générale, la chambre de commerce, …). On se souvient aussi qu'il avait récemment déclaré penser qu'un montage capitalistique à plusieurs actionnaires n'était pas une solution viable à terme pour le club. C'est pourtant ce type de projet de reprise qui semblait être privilégié par le dossier Hersant Média, si l'on en croit ce qui en avait été dit dans la presse la semaine dernière. Le nom de Michel Moulin, ancien directeur général du Red Star et ami de Xavier Gravelaine, avait alors circulé avec insistance malgré le démenti de l'intéressé dans les colonnes de Ouest-France. De même, le « tour de table » travaillé par Luc Dayan, s'annonçait lui aussi sous l'apparence d'un actionnariat multiple. Qui a vendu la mèche ? Le fait que le nom de Kita ait été dévoilé ce matin n'est évidemment pas sans risque, alors que l'actualité s'emballe avec un Alain Florès contraint de dévoiler qu'il marche de paire avec Waldemar Kita. Presse Océan révèle ainsi que le nom de Kita aurait été « sorti » par un dirigeant de l'OGC Nice, averti par Kita. Or l'industriel franco-polonais spécialisé dans l'ophtalmologie et l'esthétique, a été jusqu'alors le repreneur potentiel le plus discret et on doute qu'il ait ainsi pavané devant Monsieur Cohen, président de l'OGC Nice, lequel ne doit pas être de ses amis si l'on se souvient de la foire d'empoigne qui avait émaillé la reprise de club azuréen en 2001. On peut par contre émettre l'idée que c'est Luc Dayan, forcément au courant des tractations en cours auprès de la Banque Natixis et toujours proche de l'OGC Nice pour y avoir opéré une mission de conseil en recapitalisation, qui a contacté ses amis de l'OGC Nice pour briser le silence qui entourait les tractations entre Natixis et Florès. Il n'est dès lors pas interdit de penser que la riposte est en marche et que toutes les associations de repreneurs éconduits seront désormais possibles pour tenter de contrecarrer le projet Kita/Florès. Pourquoi Luc Dayan pourrait être tenté de réagir. On sait par ailleurs que Luc Dayan s'est entretenu dernièrement avec son prédécesseur Rudi Roussillon, en présence des financiers du club. Il se dit que l'ex-président du FC Nantes serait toujours influent dans le dossier FC Nantes auprès de Serge Dassault. On peut aussi penser que cette entrevue, entrait dans le cadre des engagements de Dassault : recapitalisation du club pour une prise en charge complète de la dette. Il reste que la vente du club signifierait un nouveau changement de Président et donc le départ de Luc Dayan, lequel n'a jamais caché ne pas avoir vocation à occuper ce poste. On en vient donc naturellement à s'interroger sur les termes du contrat qui lient Luc Dayan à Serge Dassault. Etait-il intéressé en pourcentage au rachat du club et dans quelle mesure ? Ne doit-il pas dire adieu à une éventuelle quote-part si un projet concurrent à son tour de table l'emporte ? Dans l'affirmative, on doute qu'il ne tente pas de passer devant Waldemar Kita, dans les jours à venir. Financièrement le FC Nantes n'est pas si mal que ça… Reprendre le FC Nantes en Ligue 2 n'est évidemment pas une sinécure. Cependant, les six ou sept joueurs qui n'ont pas encore trouvé de club, représentent une valeur qu'on peut estimer entre 10 et 15 millions d'euros, même si la valeur nette comptable de ces futurs transferts sera certainement moindre. Par ailleurs la politique salariale d'austérité édifiée, à raison et en connaissance de cause, par Luc Dayan avec une moyenne estimée à 20.000 euros net mensuel par joueur, pour un effectif ramené à 24 ou 25 éléments, doit permettre au club d'assurer sa pérennité financière et de ne plus être sous « respiration artificielle » comme c'était le cas depuis 3 ans, lorsque Serge Dassault était obligé de produire des lettres d'intention auprès de la DNCG. Luc Dayan déclarait qu'il y avait moyen de gérer un club sans que l'équilibre financier soit dépendant des ventes de ses joueurs. Force est de constater que pour y parvenir, et dans l'état actuel d'un club fragilisé par la gestion Gripond-Roussillon, il faut d'abord grandement déroger à ce principe. Lacombe et Ziani, prochainement au pouvoir ? Indépendamment de ces données financières, il reste évidemment à relancer le club du point de vue sportif. Si on n'imagine mal le nouveau propriétaire, à quelques jours de la reprise du championnat, chambouler un « projet sportif » déjà bien engagé, on a cependant du mal à croire que le nouvel acquéreur, s'il se dit attaché aux valeurs du club, ce qui est le credo de Florès, puisse continuer à faire confiance à un entraîneur qui déclare maladroitement, alors que personne ne le lui demande : « le jeu je m'en fous… ». Peut-être la présence de Guy Lacombe et Stéphane Zaini à Frehel durant la rencontre amicale Guingamp / Nantes, est-elle un premier indice… Reste à savoir pour qui ces deux là roulent. Les paris sont ouverts. Mais puisque l'actualité du FC Nantes s'emballe, pourquoi ne pas imaginer ce duo en remplacement de Michel Der Zakarian et Bati Gentili, d'autant que Ziani est sorti récemment major de sa promotion avec son diplôme d'entraîneur en poche et que Guy Lacombe n'a curieusement pas alimenté la gazette en ces temps de chaise musicale dans sa profession. Ne serait-ce pas là, la posture d'un entraîneur à qui on aurait dit de se tenir prêt au cas où… ?
F.P., le 20 juillet 2007
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