Pas de plan à long terme, sinon vendre Mais à côté de cette heureuse nouvelle, Luc Dayan n'a, hélas, présenté qu'une coquille vide. Il arrive sans plan, sinon celui de faire un ménage, indispensable certes, mais qui ne suffira pas à résoudre les problèmes. Il est là pour un an. Pas pour élaborer un projet sportif comme on pouvait le supposer. Absolument pas : il va travailler sur la restructuration du club afin de le rendre plus présentable aux yeux d'éventuels acheteurs. Il dit que c'est une mission dont il connaît tous les arcanes. On veut bien le croire. Ce n'est pourtant pas le rôle auquel on avait cru comprendre qu'il se limiterait lorsque nous l'avions interviewé une première fois : il nous avait donné l'impression d'avoir un plan, de savoir ce que représente Nantes et ses valeurs et que, dès lors qu'il s'installerait à la Jonelière, il saurait les comprendre et les défendre.
Son discours a notablement dévié. Aujourd'hui, il ne parle plus de résoudre les problèmes, il va seulement les différer. Jusqu'à la prochaine vente. Il ouvre donc la porte à une nouvelle période d'instabilité, sans avoir réellement de responsabilités à assumer puisqu'il s'en ira dès que cela ira mieux. Ou plus mal. Le tout sera de permettre à Dassault, qui, via sa banque, l'a commandité dans ce but, de rentrer plus ou moins dans ses fonds, ou du moins de limiter ses pertes. Le même boulot que Roussillon En somme, Luc Dayan est chargé officiellement du boulot que Rudi Roussillon a été incapable de réaliser, parce qu'il est trop faible, parce qu'il s'est trop laissé influencer par les gens du milieu toujours prompts à rappliquer lorsqu'ils sentent qu'il y a un pigeon à plumer. Et rien à présent ne nous laisse supposer qu'il sera plus fort. Il est nettement plus intelligent que Gripond, nous l'avons déjà dit, en précisant que ce n'est guère difficile, mais est-il plus compétent que Roussillon. Saura-t-il mieux s'entourer ? On sait qu'au moins il ne commettra pas la même erreur de base de son prédécesseur, il va régler son sort à Gripond, mais on n'est pas sûr qu'il bénéficiera du même délai de grâce. Parce que maintenant nous sommes pressés. Parce que nous en avons marre de nous faire abuser. Parce que le club est en Ligue 2. Parce qu'aussi Dassault a dévoilé son point faible : quand on va lui dire bonjour au sein de son Conseil Municipal, il fait moins le fier. Gravelaine, cet ancien joueur qui débite des commentaires débiles Sans doute faut-il d'ores et déjà se préparer à de nouvelles expéditions. Car si la première décision de Luc Dayan, la disgrâce de Gripond, ne peut que réjouir tout le monde, à part le concerné et si on devine qu'elle a été joyeusement fêtée au sein du club, la deuxième confine en revanche au ridicule. On se demande même si elle ne sonne pas l'annonce de nouvelles erreurs grossières. Nommer Xavier Gravelaine conseiller sportif constitue en effet une ânerie qui nous laisse sur les fesses, d'autant que le nouvel homme fort du FC Nantes révèle qu'il ne connaissait pas l'heureux élu il y a encore quelques jours. Qui a bien pu le lui présenter ? Xavier Gravelaine est cet ancien footballeur qui débite des commentaires totalement débiles sur des chaînes de télé. Il empile les lieux communs et les coups de brosse à reluire avec une telle insistance qu'il en paraît complètement stupide. Il nous dira sans doute que c'est un peu la loi du genre et on peut l'admettre. Mais enfin nul n'est obligé d'accepter de faire n'importe quoi, surtout quand il ne se trouve pas dans le besoin. Gravelaine jouit d'un discrédit complet auprès de tous les amateurs de foot, surtout s'ils sont adeptes du jeu à la nantaise, basé sur l'intelligence, et c'est un fardeau dont il aura du mal à se défaire. Quelquefois, on s'est demandé si Thierry Roland n'était pas moins mauvais que lui, c'est dire. Un mercenaire à la philosophie opposée aux valeurs nantaises En tant que joueur, Xavier Gravelaine a fréquenté le centre de formation de la Jonelière. Il avait été prié d'en partir parce que son look (cheveux longs) et sa conduite déplaisaient à Miroslav Blazevic. Quand on connaît ce dernier, on peut considérer qu'il ne s'agissait pas d'une tare. L'ennui est que, par la suite, Gravelaine, qui avait pas mal de talents mais guère d'intelligence, a mené sa carrière en dépit du bon sens. Seul comptait pour lui l'appât du gain et il est passé dans quinze clubs, sans parvenir à se fixer. Dès qu'il accomplissait une bonne saison, dans un club à sa mesure, genre Caen ou Guingamp, il voulait aller plus vite plus haut, il signait dans une équipe prétendument plus prestigieuse et il se cassait la figure. Il appartint longtemps à Paris qui le conserva rarement et le prêta souvent. Ainsi, alors qu'on espérait voir débarquer quelqu'un imprégné des valeurs nantaises, nous voici lestés d'un mercenaire sans foi. Un type qui, sans doute, aurait plu à Gripond tant il aurait pu jouer au monopoly avec lui. Un coup, je te vends, un coup je te rachète. Dites, c'est loin Corbeil-Essonnes ? C'est ce technicien là qui, en tant qu'entraîneur a participé à la descente d'Istres en 2005, est aujourd'hui chargé de redonner une âme sportive au FC Nantes. Souhaitons qu'elle ne lui corresponde pas. Parmi les nombreuses inepties qu'il a distillées ces derniers mois devant son micro, on a noté son commentaire sur Der Zakarian : « s'il était arrivé au pouvoir plus tôt, Nantes ne serait sans doute pas descendu. » Serge Le Dizet et Georges Eo ont dû apprécier. Au delà de ça, il aurait fallu signaler à Gravelaine, il aurait paru moins inculte, que c'est sous les ordres de Der Zakarian que Nantes a définitivement plongé à la dernière place et qu'il y est resté scotché. Il reste que, s'il était sincère, on peut supposer que Nantes s'apprête à conserver son coach actuel. Et que Gravelaine apprécie, comme lui, le football de combat et le commerce des joueurs. Ces perspectives nous laissent redouter de nouvelles heures sombres. Nous n'avons plus Gripond, nous avons évité Desailly et Halilhodzic, nous ne savons pas ce que va devenir N'Doram. Sommes-nous pour autant mieux lotis ? Et Dassault, en contribuant à nous expédier un tel conseiller sportif ne s'est-il pas, une fois de plus, moqué des supporters et du football nantais ? Dites, c'est loin Corbeil-Essonnes ? B.V., le 12 juin 2007 Oh dites, Oh dites, Oh dites moi :
Gravelaine a-t-il envie de sauver l'équipe dans laquelle jouera le fiston ? Le fils Gravelaine joue avec les 14 ans des Canaris. Laurent Guyot avait été chargé par Jean-Luc Gripond de réduire la voilure du centre de formation. Une équipe de jeunes devait alors « sauter ». Ce devait être soit les 14, soit les 15 ans. Déjà de nombreux jeunes s'étaient fait signifier, parfois contre l'avis des techniciens, qu'on ne compterait pas sur eux la saison prochaine. Certains ont depuis déjà trouvé un club. Hier soir, Gravelaine, invité d'une émission attardée de Pascal Praud sur RTL, a doctement déclaré qu'il n'y aurait pas d'équipe de jeunes de supprimée la saison prochaine. L'histoire ne dit pas si Gravelaine a appelé Laurent Guyot avant de claironner sa première décision de pré-audit…. Pour tout dire, on se demande même qui va être audité par l'auditeur technique de Dayan, et comment, puisque tous les sportifs, dont quelques cadres, sont actuellement en vacances. Le téléphone devrait donc chauffer. On ne voit pas d'autres solutions. Quoi de plus logique lorsqu'on auditionne des absents. Mais par pitié que Gravelaine n'auditionne pas la Star Ac' du centre de formation. Laurent Guyot sait ce qu'il a à faire, d'autant qu'on doute que l'audit décide Dayan à aligner les billets pour revenir sur les décisions d'austérité de Gripond. Où l'on comprend que Coco et Raynald n'ont pas eu envie de jouer les pères fouettards ! Nous ne voyons pas l'arrivée de Xavier Gravelaine d'un très bon œil. A-t-il hérité de la mission refusée par Denoueix ? Coco Suaudeau a-t-il lui aussi été sondé ? Dans les deux cas, les appeler pour le genre de mascarade que représente l'expertise selon Saint Xavier, montrerait assurément une réelle méconnaissance des deux bonhommes et du football nantais, de la part de Luc Dayan. Bernain va peut-être sauver sa peau. De son coté, le préparateur physique Xavier Bernain, que Jean-Luc Gripond souhaitait virer, peut éventuellement être rassuré, puisqu'il a déjà côtoyé Gravelaine à Istres. On est jamais si bien servi que par soi-même… Michel Der Zakarian, en attente d'un staff d'adjoints (coach et entraîneur des gardiens), faisait partie de l'effectif professionnel du FC Nantes lorsque Gravelaine était en formation à La Jonelière. Bien que Gravelaine ait chanté à l'Equipe TV, où il est consultant, les louanges de Derzboum, Il n'est pas certain que l'aîné ne craigne pas l'arrivée du cadet. Après tout Gravelaine pourrait conclure que le meilleur entraîneur pour la Ligue 2 ça n'est pas l'autiste audité Der Zakarian, mais c'est Gravelaine moi-même ! Der Zakarian pourrait alors redevenir le coach adjoint qu'il se recherchait … Une manière de remarquer encore que pour nos deux pires sbires : on est jamais si bien servi que par soi-même. Roussillon échappe au bilan en 3 minutes chrono. Il s'est produit un fait incroyable à La Beaujoire hier après-midi ! Sur le modèle du match arrêté le 19 mai, Rudi Roussillon a interrompu sa conférence de presse au bout de trois minutes. Il se murmure que les dés étaient pipés d'avance et que Serge Dassault avait décidé de ne pas lui faire reprendre le club (au grand dam du Stade Rennais et des Girondins de Bordeaux paraît-il). L'envahisseur s'en est donc allé sur un retour de parfum de Nantes / Toulouse. N'empêche, Roussillon qui ne parle que trois minutes c'était du jamais vu depuis deux longues années. On ne reparlera donc plus de son bilan. Pourtant en 3 minutes, il avait largement le temps de répéter plusieurs fois : L2 + 12 millions de déficit, L2 + 12 millions de déficit, L2 +… Du coup le parterre de journalistes qui s'était gavé de caféine et de vitamines pour tenir une heure de langue de bois ad libitum, s'est déchaîné contre le pauvre Dayan, pas amoché pour autant. F.P. , le 12 juin 2007
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