Evidemment un club vendeur est libre de décider à qui il veut vendre. Lorsqu'un acheteur apporte des garanties à la fois économiques et politiques, le FC Nantes a toujours représenté un enjeu sur ce plan, le vendeur motivé n'a plus qu'à foncer.
Un compromis de vente sans garanties sportives Lorsque plusieurs dossiers de rachat sont connus et en compétition, la logique veut aussi qu'on mandate un intermédiaire spécialisé pour étudier scrupuleusement les offres et choisir le « mieux-disant ». Il serait à ce titre naïf de croire que le volet sportif du dossier pèse lourd dans la balance. A fortiori quand le vendeur s'appelle Dassault. Un actionnaire qui n'a jamais voulu du FC Nantes, qui ne s'est jamais déplacé ni à La Jonelière, ni à la Beaujoire et qui déléguait totalement la gestion du club, pourvu qu'il n'en entende pas parler. Un acheteur encore inconnu… Dans la précipitation ou pas, il apparaîtrait donc que le club ait privilégié un dossier en particulier. Les Dayan, Florès, Augereau et autres peuvent donc ranger leurs gaules. Il y a deux semaines, Rudi Roussillon avait d'ailleurs évoqué une piste qui n'avait pas eu encore d'échos dans la presse. Si effectivement un compromis a dors et déjà été signé, il est protégé et implique des clauses d'exclusivité sur une période donnés qui excluent de fait les autres projets. Une conférence de presse attendue puis repoussée la veille Cette nouvelle s'inscrit par ailleurs dans le sens du report de la conférence de presse annoncée et prévue par Rudi Roussillon en date du jeudi 31 mai. Le Président du FC Nantes n'a donc pas perdu le talent qu'on lui connaît pour rouler tout le monde dans la farine. A chaque fois qu'on lui demandait de se prononcer sur le bilan de la saison ou sur l'avenir du club, celui-ci rétorquait : « comme je l'ai déjà dit, je ferai un bilan sportif et économique à la fin de la saison, le 31 mai ». On attendait notamment qu'il tire les enseignements de son échec personnel. Il n'en sera rien dans un premier temps. Il échappera même à ce bilan, si l'on considère que sa prochaine conférence de presse devrait intervenir peu avant la reprise de l'entraînement, prévue le lundi 25 juin, pour cette première saison en Ligue 2, après 44 ans de présence ininterrompue parmi l'élite. Une victoire pour les supporters qui ont manifesté ? Tandis que jamais un horaire n'avait été révélé pour la conférence de presse initialement prévue le jeudi 31 mai, son report laisse à penser qu'entre l'avant-dernière rencontre du championnat et aujourd'hui, les choses se sont précipitées en coulisse. Les supporters qui ont exhibé devant la France entière leurs banderoles anti-Dassault en tribune et sur le terrain après son envahissement, auraient-ils été entendus ? Ces supporters savaient pertinemment qu'il fallait « frapper » à la tête du club. Ces mêmes banderoles nominatives n'étaient pas auparavant interdites pour rien et en employant souvent la force. Rudi Roussillon a toujours eu carte blanche tant que Dassault n'était pas éclaboussé. La donne a changé lors de Nantes / Toulouse. Dès lors y a-t-il eu de la friture entre Dassault et son bras droit Roussillon ? Même si la proximité des législatives et municipales, renforcée par la rumeur politique du dossier de reprise, prêtent le flanc à une opération prévue de longue date, il apparaît difficile d'y souscrire pleinement. Non, Dassault semble vouloir se débarrasser d'un bébé trop braillard. Reste à connaître le nom et l'allure du repreneur. Car malgré tous ses défauts, Dassault représentait tout de même des garanties économiques non négligeables. Garanties dont il a déjà usé auprès des instances footballistiques pour couvrir les bévues d'une équipe dirigeante incompétente. Quid de Roussillon et Gripond ? Et puisqu'on cite les principaux responsables de la faillite sportive du FC Nantes, il reste à savoir si Roussillon et Gripond quitteront bel et bien le navire. C'est ce qu'attendent en tout cas la grande majorité des supporters du club. Puisque l'acheteur est évoqué sous des contours politiques, on ne peut s'empêcher de se tourner vers la mairie de Nantes. Si tel était le cas, si les prochains enjeux électoraux ont participé au choix de l'acheteur, Jean-Marc Ayrault ne pourra que regretter amèrement d'avoir fait entrer le loup Socpresse dans la bergerie des canaris. Qu'en pense monsieur le maire ? Quel est d'ailleurs le réel pouvoir de Jean-Marc Ayrault concernant le rachat du FC Nantes. Certes il peut rediscuter les accords prévus au titre de la subvention municipale et des conditions de la mise à disposition de ses infrastructures. Mais au-delà ? Lors de la révélation de l'intérêt de Luc Dayan, nous avions appris que Eric Besson, ex-PS et nouvel entrant du gouvernement Fillon, était chargé du volet « relation avec la mairie » du dossier de reprise. Le nouvel acheteur, prétendument choisi pour des visées politiques, prendra-t-il les mêmes précautions ? Si Dassault a pris l'intiative d'appeler Ayrault pour lui indiquer qu'il vendait, on peut penser que le maire de Nantes a encore un peu de poids dans le dossier FC Nantes. Le maire de Nantes n'a-t-il d'ailleurs pas lui-même récemment écarté, pour causes « politiques », un autre prétendant plus discret, Waldemar Kita, industriel franco-polonais qui chercherait, après la vente de sa société installée en Rhônes Alpes, à investir à nouveau dans le football ? On dit à nouveau car ce monsieur Kita a déjà largement contribué à la faillite du club suisse de Lausanne Sport… Pendant ce temps Da Rocha attend En attendant l'annonce officielle de la vente, une chose est certaine : on n'a pas fini de se perdre dans le sillage des rumeurs. Pendant ce temps, les mêmes, Gripond et Roussillon, continuent de conduire les affaires du FC Nantes, de régler leurs mauvais comptes, de fuir leurs responsabilités. Et Frédéric Da Rocha, plus patient que Nicolas Savinaud parti à Guingamp, attends toujours un signe, non sans avoir révélé, que nos chers dirigeants jugeaient les anciens joueurs restés dans le groupe, comme responsable de la descente… On croit rêver. |