Nantes n'a pas été ridicule La saison calvaire du FC Nantes s'est achevée exactement comme elle avait débuté, par une défaite contre Lyon. Sur le même score 3-1. Et si ce n'était la dernière station, s'il n'y avait l'impitoyable classement pour nous dire où le club en est, et si surtout nous n'étions autant désespérés, nous trouverions peut-être quelques motifs d'optimisme dans ce match, son résultat et son contenu.
Car , excepté les dix premières minutes où ils ne virent pas la lumière, les Canaris n'ont pas été ridicules à Gerland. Certes, ils ont été dominés mais ils sont tout de même parvenus à revenir une fois au score, grâce à un joli but de Mamadou Diallo. Ce n'est pas rien quand on se rappelle comment, toute cette saison, le premier but encaissé a souvent sonné le glas de leurs illusions. Cette fois, ils ont su réagir Que va-t-il rester de cette équipe ? Maintenant, il ne faut pas se leurrer non plus : les Lyonnais n'ont pas toujours donné l'impression de jouer les coups à fond, ils n'éprouvaient visiblement pas un besoin viscéral de creuser l'écart, ils s'étaient davantage préparés pour une fête que pour un match-tournant et on a souvent eu le sentiment qu'ils en gardaient sous les pédales. Leur supériorité, au fond, n'a jamais suscité de doute. On ajoutera évidemment qu'on ignore ce qu'il restera dans quelques semaines de l'équipe nantaise qui a joué contre les Gones. La charnière centrale Savinaud –El Mourabet était par exemple inédite, mais il est clair que cette première pour elle était aussi une dernière. Heurtebis a encore brillé Sinon, Tony Heurtebis a une nouvelle fois démontré qu'il est supérieur à Barthez et que le recrutement de ce dernier a constitué une véritable calamité. Au fait, on n'entend plus ceux qui assuraient benoîtement que la diva chauve allait permettre à Briant de progresser. Sans doute voulaient-ils parler de ses sorties ? Comprenez de la Beaujoire puisque c'est la seule que Barthez a vraiment réussi, du moins sur le plan médiatique. Dennis Oliech, de son côté, a livré pratiquement son meilleur match depuis qu'il est à Nantes, c'est à dire un an et demi. Il était plus que temps, il est même probablement trop tard. Le Kenyan a participé à l'élaboration du but de Diallo, il a failli surprendre une fois Coupet. Si Rudi Roussillon fait graver ces deux actions sur DVD et s'il y ajoute le but d'Oliech à Bordeaux, il trouvera peut-être un acheteur, on n'ose pas écrire un pigeon, qui lui permettra de limiter les dégâts par rapport au prix d'achat. Lyon ouvre le score logiquement Si Oliech est en progrès (défense de sourire en considérant l'instant de la saison où cela arrive), Claudio Keserü a en revanche raté son match à Lyon. Ses automatismes avec le Kenyan ne sont guère au point, c'est le minimum que l'on puisse constater. De plus il fut à l'origine du premier but lyonnais. L'équipe amorçait une phase de remontée lorsqu'il se fit chiper le ballon par Toulalan. L'ancien Canari glissa le cadeau à Juninho qui le lui remit instantanément. Centre de la droite et reprise impeccable de Malouda surgissant entre El Mourabet et Norbert, cela faisait 1-0. On en était à la 22è minute et cette ouverture du score par les Gones relevait de la logique. Ils avaient en effet attaqué le match tambour battant et dès les premières minutes Heurtebis avait eu plusieurs occasions de chauffer ses gants. Norbert avait également dégagé un ballon brûlant et il avait fallu patienter presque un quart d'heure avant que les Nantais mettent le nez à la fenêtre. C'est Oliech qui s'y était aventuré et cette « audace » lui avait valu d'être descendu sans vergogne par Cris, lequel n'a rien d'un poète, ou alors il le cache bien. Mais l'arbitre, Bruno Coué, n'intervint que mollement. Il avait visiblement décidé de sympathiser avec les Lyonnais, c'est tout juste s'il n'embrassa pas Houllier avant le coup d'envoi, et il commit beaucoup plus grave plus tard, à la 64è minute, en laissant filer une vilaine faute d'anti-jeu de Clerc sur Diallo. Le carton jaune s'imposait, Coué le laissa dans sa poche et c'est tout juste s'il n'expédia pas paître Bocundji Ca qui lui demandait d'appliquer le règlement. C'est pourtant, au minimum, ce que doit faire un arbitre et si Coué a cru qu'il dirigeait une rencontre amicale il n'a qu'à renoncer à son indemnité. Diallo égalise joliment Après l'incursion d'Oliech, c'est tout de même Lyon qui demeura le plus dangereux, notamment par Malouda et Benzema, une frappe de ce dernier frôlant le cadre (17è minute). Ensuite Malouda trouva l'ouverture et les Gones ralentirent la cadence. Alors, Nantes sortit de sa coquille, Da Rocha décocha un shoot lointain (24è) et surtout Oliech tenta crânement sa chance, contraignant Coupet à une intervention délicate (25è). La partie s'était équilibrée et si Heurtebis dut procéder encore à deux sauvetages, dont l'un en plusieurs temps au milieu d'un véritable incendie (30è), Fred Da Rocha eut l'occasion d'aller s'offrir un face à face avec Coupet (37è). L'arbitre assistant l'en empêcha en le signalant hors-jeu à tort. A la pause, Nantes accusait donc toujours un but de handicap. Il aurait pu en compter deux si juste après la reprise Heurtebis ne s'était de nouveau interposé face à Malouda (49è). Or, à la 51è minute, il parvint bel et bien à recoller et ce n'était vraiment pas immérité. Keserü servit Diallo, lequel s'appuya sur Oliech et poursuivit sa course. Le Kenyan pigea tout, pour une fois. Sa remise pour Diallo fut aussi instantanée que précise et le Malien put décocher une frappe du droit qui ne laissa aucune chance à Coupet. Ah si Doudou faisait preuve de la même efficacité plus souvent ! Kasri débute Les Canaris étaient à cet instant bien revenus. Le problème est qu'ils n'inquiétaient pas vraiment Coupet et qu'on sentait que les accélérations lyonnaises pouvaient à tout instant déchirer leur défense. C'est ce qui se produisit à la 66è minute lorsque sur une longue ouverture de Juninho, El Mourabet eut le tort de traîner suffisamment pour que Malouda ne soit pas hors-jeu. Le Guyanais s'enfuit plein axe, résista à la tentative de retour de Norbert et fusilla Heurtebis. Lyon sembla alors considérer que le travail était fait et il se contenta de jouer par à coups. Il marqua un troisième but par Benzema, à six minutes de la fin. 3-1, Nantes avait intérêt à resserrer sa vigilance afin d'éviter un camouflet. Mais en fait, on fut plus près du 3-2 que d'un écart plus conséquent. Diallo le rata en échouant dans le duel qu'il s'était offert avec Coupet (86è). Kasri, à la place de Ca, et Zaïri, à celle de Keserü, étaient alors entrés en jeu, pour respectivement leur premier et leur denier matches avec les Canaris. Les deux ne seront plus là la saison prochaine, tandis que Sio et Burgho, restés sur le banc seront encore en jaune… Drôles de choix.
B.V., le 27 mai 2007
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