On aimerait bien savoir ce que ce folliculaire connaît exactement du peuple jaune (que huit titres n'encombrent pas, au contraire) et accessoirement combien de fois il a vu jouer le FC Nantes cette saison. Peut-être s'incluait-il au début du championnat parmi les aveugles qui prédisaient une belle saison au FCNA sous prétexte qu'il avait beaucoup recruté ? Au passage, on notera qu'il rappelle que Blanc s'est déjà fait éconduire plus ou moins gentiment par Marseille, la Fédération (il postulait à la succession de Santini), Auxerre et Monaco.
Un éditorialiste qui ne voit pas loin
Il aurait pu se dire qu'il existe des raisons. Blanc n'a jamais entraîné le moindre club (mais il faut bien commencer, direz-vous), il est muni d'un vague diplôme de manager qui n'offre que des garanties extrêmement limitées. Surtout, Blanc est très cher. Et puisque ce journaliste parle des joueurs nantais sans forcément bien les connaître, on aimerait bien savoir quelle serait sa réaction si le financier qui détient son journal propulsait à la tête de sa rédaction une vedette télé, sans expérience, venant d'un autre genre de presse, people par exemple, et lui accorderait les pleins pouvoirs rédactionnels et un salaire dix fois supérieur au sien. « Chouette, je suis désinhibé ! » qu'il crierait l'éditorialiste ?
L'assurance Barthez
Surtout que le nouvel arrivant ne viendrait pas seul. Dans ses bagages, il y aurait un lieutenant. Un ami sûr. Un Barthez. A propos de ce dernier, on est désolé pour ceux qui assurent qu'il est du genre simplet, mais si, mais si, il y en a. Il est en réalité beaucoup plus malin qu'il le laisse croire et que les Guignols l'assurent. En demandant à Roussillon d'embaucher également Blanc comme entraîneur, son pote, il s'offre en effet une véritable assurance tous risques. Jamais son entraîneur ne lui adressera le moindre reproche, même s'il rate quelques séances d'entraînement. Quand il y aura défaite, Blanc pourra dire que c'est la faute à n'importe qui, à n'importe quoi, mais sûrement pas à Barthez. Il lui devra sa place. Et vice-versa : Barthez ne critiquera jamais la tactique de son ami entraîneur. Et comme l'un et l'autre devront leurs plus que confortables salaires à Roussillon, il est bien évident que ce dernier ne sera également pour rien, à leur yeux, dans d'éventuels échecs.
Démenti catégorique de Roussillon
Voilà qui nous amène à parler du président nantais. Pendant que « L'Equipe » annonce en long et en large la venue de Blanc,le site officiel du FC Nantes dément catégoriquement. Il écrit : « Faisant suite à nombreuses rumeurs largement relayées par le presse ce matin, le club dément catégoriquement avoir eu des contacts avec Laurent Blanc, pour quelque poste que ce soit au sein du club. Le Club tient à préciser qu'aucun entraîneur n'a été contacté et que le remplacement de Georges EO n'est pas envisagé. Le club invite donc tous ses fidèles supporters à être très vigilants à l'égard de ces rumeurs et à venir nombreux soutenir avec passion leur équipe, demain soir à la Beaujoire. »
Qui dit site officiel sous-entend évidemment son président. Il est donc clair que Roussillon affirme que Blanc ne viendra pas. Et qu'il n'envisage pas de remplacer Georges Eo. S'il ne souscrivait pas totalement à ce qui est écrit, il l'aurait fait ôter dès sa publication.
Personne d'autre n'est sur Blanc, ni sur Barthez d'ailleurs
Alors, disons-le tout net : c'est un véritable test que l'homme de Serge Dassault va passer au cours des prochaines semaines. Il se l'est lui-même imposé. Ou, il a contacté Laurent Blanc, il va même le faire venir, et alors il est un fieffé menteur comme le scandent parfois les supporters les soirs de match. Sa parole ne vaut rien, il abuse tout le monde à commencer par ses salariés, ses joueurs et Georges Eo. Ou alors, Rudi Roussillon est un homme d'honneur et on ne verra pas Laurent Blanc au FC Nantes. Et qu'il ne nous dise pas que s'il a fait démentir, c'est pour ne pas faire échouer les tractations ou une autre fadaise de ce genre. Car qu'on se le dise : aucun autre club que Nantes n'envisage actuellement d'embaucher Blanc. Aucun autre d'ailleurs n'a voulu de Barthez, au tarif qu'il exige.
Mais à propos, si Roussillon n'est pas un menteur, pourquoi n'organiserait-il pas une conférence de presse avant ou après Nantes – Bordeaux pour affirmer haut et fort ce que son site écrit, à savoir : « non, non, le FC Nantes n'a jamais eu le moindre contact avec Laurent Blanc ni avec ses représentants. Et non, il n'envisage pas de se séparer de Georges Eo. » Chiche ?
B.V., le 15 décembre 2006
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