Le communiqué envoyé samedi dernier à une cinquantaine de médias, était un condensé quasi exhaustif des revendications et frustrations emmagasinées durant une saison de trêve. La conséquence aussi de 5 ans de raz le bol. On en retiendra 3 axes forts et un dénominateur commun.
La perte d'identité du club.
Aujourd'hui par le biais du site et dans notre entourage, nous recevons de nombreux témoignages faisant état d'un découragement et d'une lassitude à l'égard de ce qu'est devenu le FC Nantes. Si certains veulent bien comprendre, à l'instar de la période Blazevic, que les changements d'orientation du club sont conjoncturels, d'autres n'hésitent pas à dire que la politique de Jean-Luc Gripond et des actionnaires successifs a contribué à une perte d'identité en profondeur et que le FC Nantes qu'on a connu est désormais à oublier. Plus jamais ils ne le retrouveront et ils n'en seront désormais plus supporters. Leur fierté c'était le centre de formation qui alimente l'équipe première, c'était le jeu à la Nantaise, c'était la filiation aux aînés. C'était le plaisir et c'était la différence.
« Tous ces moments là » font partie du passé. C'est désormais l'Anamour. Les nouvelles recrues ne les intéressent pas plus que ça, conscients qu'ils sont que ce FC Nantes est devenu un club comme un autre, et qu'en conséquence il est fragilisé. « Ce FC Nantes est devenu un club pour les amateurs de jeux de Managers sur console… » et ça ne les console pas.
Le manque d'engagement de l'actionnaire principal.
Durant les 5 années d'actionnariat de la Socpresse et de Dassault, ces deux sociétés n'ont fait que profiter du FC Nantes pour mener des politiques dispendieuses dans lequel le club n'avait aucun intérêt. Les forces vives du club ont été laissé à l'abandon. Les dissensions internes ont miné le club de l'intérieur. Les cadres ont été court-circuités, divisés et déresponsabilisés. Le personnel administratif n'a jamais été écouté, si ce n'est pour la forme. Dans le fond rien n'a changé. Ils sont démotivés, il n'y a plus d'esprit de corps avec toutes les composantes du club. Chacun désormais cherche avant tout à conserver son emploi, conscient que nombre d'entre eux ont failli le perdre lorsque le club s'est sauvé miraculeusement à la fin de la saison 2004-2005. |
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Rudi Roussillon « c'est disproportionné » (P.0.)
« Je suis franchement étonné par le ton employé. Par rapport à la situation u club, c'est disproportionné et même exagéré. Mais je ne veux pas ouvrir de polémique et je crois qu'il faut relativiser. Je respecte profondément les supporters qui sont le véritable cœur du club, mais je ne partage par leurs analyses. Je vais les rencontrer, les écouter, mais je peux les assurer que tous les gens qui travaillent au club font le maximum pour mener à bien leur mission. J'apprécie les qualités de travail de chacun. Le secteur sportif et le secteur administratif travaillent avec enthousiasme, avec cœur et tout le monde mérite le respect. Le club a de bons résultats économiques et financiers. Au plan sportif, il doit en avoir aussi. Sur le papier, le casting de la future équipe semble bon. Et si on réalise une bonne saison, si cela marche, je crois que le FC Nantes sera vraiment reparti vers l'avant ». (on notera avec sourire le double sens de cette dernière phrase…)
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Personne ne sait de quoi demain sera fait, car l'actionnaire ne se prononce pas. On repousse les échéances d'années en années sans plus de visibilité. On prête l'intention à Serge Dassault de vendre le club, sans en avoir la confirmation explicite. Une omerta qui s'explique difficilement en interne et qui ne contribue certainement pas à la sérénité. Le seul intérêt de l'avionneur serait de récupérer la valeur d'achat des actions Socpresse. La conséquence est qu'en profondeur, rien n'est fait pour pérenniser le club. C'est la politique du court terme. C'est tenter de faire avant tout du bénéfice sur la vente des joueurs, alors que c'est si aléatoire et que cela va à l'encontre de la notion d'équipe, un concept obligatoire pour espérer bien figurer sur le terrain. Un club de football n'est pas seulement 11 joueurs qui courent après un ballon. Sa gestion implique que toutes ses composantes tirent dans le même sens, que l'on s'y épanouisse, que l'ambiance soit sereine pour tout le monde et que la pression du résultat soit saine.
Le mensonge consternant
Rudi Roussillon n'a jamais souhaité se séparer de son bras droit armé, Jean-Luc Gripond. Il a minimisé son action et continue de le faire. Il feint de ne pas comprendre les problèmes de fond dont souffre le club. Il n'a pas cherché non plus à le remplacer pour la prochaine saison et l'a même confirmé à un poste qui n'est qu'une partie de sa réelle fonction au sein du club. Rudi Roussillon a menti et continue de mentir. Il nie l'énorme passif de Jean-Luc Gripond en feignant de ne pas s'exprimer sur ce qui s'est passé avant son arrivée. C'est intolérable.
Gripond à l'origine de tous les maux du FC Nantes.
Les Associations de supporters, contrairement à Rudi Roussillon, ne veulent pas oublier. Ils n'oublient ni sa promesse de se débarasser de Gripond ni le mal que celui-ci a fait à ce club. Son bilan est pourtant éloquent. Une situation de dépôt de bilan en juin 2005 et un club qui se sauve miraculeusement. On vous passe les détails de 5 années de nombrilisme et d'incompétence. C'est évidemment gravissime. Jean-Luc Gripond est un personnage très intelligent. C'est ce qu'on nous a dit. Mais que vaut cette intelligence quand elle est exclusivement au service d'un ego surdimensionné qui n'accepte pas la critique de ses collaborateurs. Il veut régner en seul maître. Il feint d'écouter, mais ne suit qu'une seule ligne directrice. Pour arriver à affirmer son pouvoir, il n'hésite pas à diviser, à court-circuiter ses cadres, à les déresponsabiliser. Il s'est fabriqué ses propres réseaux. Il a quelques fidèles intéressés. Lorsque les techniciens sont sur un joueur, il n'hésite pas à mandater, parallèlement et sans sommation, des agents qui ne sont pas sur le dossier.
La gabegie financière
Il a salarié au FC Nantes son ami Denis-Marie Cintura, quand celui-ci était Président du Racing Club de Paris. Les dépenses consenties au profit le club parisien, noyauté politiquement, n'ont jamais connu de retour sur investissement au profit du FC Nantes. La branche FC Nantes Bien-être Online n'a généré que des dépenses et on n'en reparle plus aujourd'hui. Le FC Nantes a dépensé au minimum un million d'euros en pure perte dans la Télévision locale Nantes 7, si ce n'est pour faire le jeu de ses actionnaires. Landreau avait une clause libératoire de 6 millions d'euros. Lassé par la situation inextricable du club, il est parti pour rien. Nous avons eu la confirmation qu'il y a bien eu une proposition de 11 millions d'euros pour Toulalan cet été. Il est parti pour 4 millions de moins. Ces deux joueurs seraient restés si le club n'avait pas perdu son identité, si Jean-Luc Gripond n'était enfin plus là. Et que dire de Raynald Denoueix encore pressenti pour rejoindre le voisin rennais, car il ne peut s'investir dans un club dans lequel figure encore Jean-Luc Gripond, avec au-dessus un actionnaire complètement en dehors des préoccupations sportives. Ça n'est pas tout. La liste serait trop longue et on n'a pas fini d'en apprendre…
Jean-Luc Gripond n'est pas un bouc-émissaire. Il est trop facile de ne présenter Jean-Luc Gripond que sous l'angle du bouc-émissaire idéal. A tous ceux qui reprennent ce terme pour minimiser le mal qu'il a fait à ce club, nous rappellerons sans cesse qu'il l'a mis en situation de dépôt de bilan et qu'après 42 ans de présences constantes en première division, il a failli le faire disparaître. Si ça n'est pas assez pour eux, si ça ne justifie pas notre acharnement à le voire quitter le club, c'est que ceux-là n'ont rien compris et qu'on ne veut plus les entendre parler à notre place.
Monsieur Roussillon ne mésestimez pas la colère des supporters.
Il est absolument inconséquent de vouloir coûte que coûte garder et couvrir Jean-Luc Gripond en dépit des revendications des supporters. N'oublions jamais les évènements de Sochaux, cette image de l'aboyeur sans voix qui ne peut plus que pleurer toutes les larmes de son corps, après tant d'investissement personnel sur tous les stades. Ces supporters qui cassent et qui traversent le terrain pointant avec raison le seul responsable de ce désastre : Jean-Luc Gripond. Même si ces évènements ont fait plus de mal aux supporters eux-même qu'à l'image du club, n'oublions jamais qu'ils n'en sont pas les seuls responsables, même si on ne peut cautionner certaines violences aux personnes. N'oublions pas ce qui reste au supporter en colère quand on l'a dépouillé de tout ce qui fait son amour et sa fierté.
F.P. le 9 juin 2006
(*) Tout ce qui est indiqué dans cet article, notamment pour la partie administrative ou pour la personalité et les pratiques gestionnaires de Jean-Luc Gripond a été obtenu à partir de témoignages en prise directe avec le club.
Vidéo du reportage effectué par Nantes 7 et hébergeé par YouTube
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