La formation dirigée par Franck Mauffay s'est qualifiée pour la finale du championnat national des 16 ans qui se déroulera le samedi 10 juin à Delle (Territoire de Belfort) face au FC Sochaux. Autant dire que les Sochaliens joueront à domicile… Les 15 ans ont été éliminés aux tirs au but face au Stade Rennais, ce lundi en demi-finale du tournoi de Plougonvelin. Ces résultats sont encourageants à l'heure où, faute d'autres arguments et à défaut de stigmatiser les coupables de la débâcle nantaise, les critiques se tournent inconsidérément du coté de son centre de formation. Or que ce soit du côté de la DTN ou des parents de jeunes joueurs, le Centre José Arribas reste un modèle en France. Après quelques périodes de trouble, la difficile succession de Raynald Denoueix, un passé de tiraillements internes, le centre a retrouvé toute sa cohésion. (F.P.)

Il y a des clichés qui ont la vie dure. Les parents des jeunes ne pensent qu'à l'argent, ils veulent faire de leur fiston un professionnel ou, s'il échoue, ils veulent encaisser de l'argent dès que c'est possible. Ça existe c'est vrai. Mais comme le jeune joueur d'exception est rare, les parents irresponsables le sont aussi. Accuser le FC Nantes de ne pas aller dans le sens du vent, c'est-à-dire prendre en marche le vilain train de la surenchère à la pêche au jeune prodige, c'est oublier qu'un jeune de 14-15 ans payé au prix fort, ne fera pas forcément un grand joueur reconnaissant. Assurément, même si l'équipe première ne fréquente plus le gratin du championnat, si ça n'est pas sans conséquence, le centre de formation possède toujours une identité forte et des atouts toujours propices à séduire les jeunes footballeurs et leurs parents.

Le centre José Arribas reste ce qui se fait de mieux en France

Or qu'est-ce qui distingue un bon centre de formation ? Ses infrastructures, le sérieux de son enseignement sportif et scolaire et par conséquent la qualité de ses enseignants et de ses éducateurs, les bons résultats obtenus aux examens, des noms célèbres, la place accordée aux jeunes dans l'effectif professionnel. On en oublie... De ce point de vue, et de par l'expérience acquise tout le long de ces années, le centre José Arribas reste ce qui se fait de mieux en France. Evidemment, on pourrait, pour affirmer cela, se contenter des récentes déclarations de son directeur, Laurent Guyot, également en charge des 18 ans, ou encore se référer à l'appréciation récente de la DTN qui a conseillé le FC Nantes comme cadre idéal du documentaire de Arte « L'académie du Foot ». Mais quand les parents vont aussi dans ce sens, on ne peut qu'être rassurés et confiants. Rares sont ceux qui se plaignent, rares sont ceux qui n'ont pas compris les enjeux et l'importance de l'assurance d'une bonne scolarité à mettre dans la balance du risque d'être recalé chaque année au plan sportif.

De l'importance d'un excellent enseignement scolaire dans le choix des parents

Si le reportage de la chaîne Franco-Allemande a bien montré la difficulté de devenir footballeur professionnel, il s'est malheureusement borné, comme son titre maladroit le laissait pressentir, à suivre quelques joueurs dans leur dernière année de formation, avec cette désagréable impression qu'on était spectateur d'une Star-Ac version football, le vote des spectateurs en moins… il ne manquerait plus que ça. Or la formation, commence beaucoup plus tôt et le rôle des parents reste primordial. Il y a le choix du club. Un choix qui semble en adéquation dès le départ avec l'esprit inculqué à Nantes, à savoir mettre au même plan les études et la carrière pro. Et il y a l'accompagnement, malgré l'éloignement, et le suivi des études. Ces parents là font parfois des centaines de kilomètres, tous les week-end pour soutenir leurs enfants au plan moral et scolaire. Entre l'Olympique Lyonnais ou le FC Nantes, ils ne choisissent pas formellement le club phare du championnat de France. Ça n'est pas non plus forcément un choix par défaut.

Victoire et billet pour la finale. "Celle-là, elle paraîtra sur FCNantais.com"

Or si le FC Nantes ne joue plus dans la même catégorie que l'OL à tous les niveaux du recrutement, il n'en reste pas moins un exemple en matière de formation. Et contrairement aux craintes naissantes et à quelques idées mal reçues, le FC Nantes dispose toujours d'un trésor de guerre initié au début des années 70, qui ne demande qu'à fournir régulièrement ou par cycle, des joueurs issus d'un moule qui prodigue encore les valeurs qui ont fait sa force par le passé.

Un mauvais classement pour le centre mais de bons résultats pour les jeunes.

Certes les classements récents du centre de formation des Jaunes et Verts démontrent un léger déclin. Celui du Stade Rennais est même mieux classé. Encore faudrait-il connaître la pertinence des critères qui conduisent à l'établissement de ce classement. Nous rappelleront tout de même que les 14 ans ont terminé premier de leur groupe avec 15 points d'avance sur le Stade Rennais, que les 15 ans , reconnus comme une cuvée prometteuse ont dominé leur championnat régional, que les 16 ans, enfin, disputeront la finale du championnat de France, samedi prochain contre le FC Sochaux.

Qu'il y ait de la concurrence au niveau des centres de formation n'est plus un phénomène nouveau. Que la génération des 18, 19 ans n'ait pas été à la hauteur depuis deux saisons, n'est pas non plus étranger au classement en apparence décevant du centre de formation nantais. Faut-il pour autant incriminer l'ensemble de l'enseignement fourni à La Jonelière ? Faut-il vouer aux gémonies ses éducateurs ? Faut-il parler d'incompétence quant au recrutement ? Faut-il pointer un budget mal utilisé… comme Guy Hillion le laissait entendre?

Des interrogations au niveau des choix pratiqués chez les 17, 18 et 19 ans.

Tout n'est sans doute pas parfait. Il y a même des dysfonctionnements qu'on s'explique mal, notamment dans la gestion des effectifs et des postes à pourvoir. On peut aussi se dire, en tant qu'observateur toujours trop éloigné, qu'une réserve qui utilise plus de 40 joueurs dans la saison, n'est pas prête de nous sortir une génération spontanée. La remarque vaut aussi pour les 18 ans. Etait-il possible de faire autrement cette saison ? Y-a-t-il des corrections et des enseignements à tirer des échecs de ces deux catégories d'âge ? Est-ce seulement un histoire de manque de talents ? Il y a pourtant de très bons joueurs chez les 18 ans et il y a quelques joueurs de CFA qui pourraient postuler plus haut, pour peu que les pros jouent en confiance et en équipe, afin de les accueillir dans les meilleures conditions.

En demi finale contre Bordeaux

Tous derrière les 16 ans de Franck Mauffay (*)

F.P., le 6 juin 2006

(*) Franck Mauffay est passé par le centre de formation du FC Nantes. Il faisait partie de la génération Patrice Loko et était reconnu comme un de ses joueurs les plus talentueux, au même titre qu'Antony Martins aujourd'hui entraîneur de l'US La Baule.